Les développeurs de chez Detalion sont devenus des aficionados du clonage de Myst. Après un Schimz 2 fort sympathique, ils nous proposent à présent Sentinel : Dans L’Antre De La Dormeuse, un jeu d’aventure qui vous fera patienter avant Myst V : End of Ages…
Les créateurs de la série
Schimz aiment torturer l’esprit des joueurs. En effet, ce jeu d’aventure était réputé pour la consistance de ses énigmes qui, la plupart du temps, étaient beaucoup plus difficiles que celles des
Myst et ciblaient clairement un public de joueurs avertis. Sentinel : Dans L’Antre De La Dormeuse cible un plus large public et propose aux joueurs un scénario captivant et intrigant. La Dormeuse vous accueille…
Un personnage envoûtant
Le joueur dirige Beni, un homme dont le passe-temps favori est le pillage des tombeaux d’une civilisation bien particulière, celle des Tastan. Ce n’est pas pour autant un voleur comme on pourrait le penser mais plutôt une espèce d’Indiana Jones dont l’unique but est de découvrir des technologies inédites et des objets rares. Le joueur se retrouve plongé dans l’aventure dans l’une de ces tombes, la Tombe 35, qu’il s’était toujours jusqu’alors refusé de piller. Mais les choses sont différentes aujourd’hui, sa sœur est retenue prisonnière par un certain Doba, un criminel endurci qui compte bien s’enrichir avec les objets que Beni lui apportera ; un chantage en bonne et due forme. Après quelques secondes de jeu, Beni rencontre le personnage le plus mystérieux et charismatique que l’on ait vu depuis longtemps. Il s’agit d’une sentinelle, le gardien de la Tombe 35, appelée la Dormeuse. Les fans de la série
Alias reconnaîtront d’ailleurs avec plaisir la doubleuse française de la célèbre Sydney qui s’est occupée de doubler la Dormeuse. Ce personnage est intrigant tout au long du jeu de par ses attitudes à votre égard. En effet, tantôt elle sera compatissante, ravie de vos exploits, tantôt elle sera froide et amère. Tout l’intérêt du jeu réside en fait dans ce personnage : on ne peut se résigner à arrêter sans savoir pourquoi elle agit ainsi et pourquoi on a l’impression que tout est prévu d’avance, que la moindre de nos actions est calculée.
Un clone de Myst ?
En terme de jeu, on est très proche d’un
Myst. Graphiquement cependant, Sentinel : Dans L’Antre De La Dormeuse est loin d’atteindre le niveau d’excellence du dernier volet de la célèbre série d’Ubisoft. Le moteur graphique utilisé est celui de
No One Lives Forever et de
Schimz 2 et le moins que l’on puisse dire est qu’il commence à dater un peu. S’il est vrai que les différents environnements rencontrés sont soignés et détaillés, la qualité graphique globale reste assez faible et un peu vieillotte. Le jeu ne se déroule pas uniquement dans la Tombe 35 puisque, à la manière d’un
Myst, le joueur peut utiliser des sortes de portails de téléportation lui permettant de découvrir de nouveaux décors. Chacun d’entre eux, sept au total, propose son lot d’énigmes et certaines vous donneront du fil à retordre. Même si on reste très proche du système de
Myst, le joueur ne se contente pas ici de changer de plan en cliquant, il dirige réellement son personnage en le déplaçant à la manière d’un
doom-like, ou à la souris, c’est selon. Ce système n’apporte pas grand-chose en soi si ce n’est un peu plus d’immersion. Les énigmes sont assez variées et certaines vous demanderont de réfléchir intensément : rien de tel qu’un bon vieux bloc et un crayon pour s’y pencher plus sérieusement et la chance ne vous sera ici d’aucune utilité. Si le bilan global de
Sentinel est plutôt bon, il reste néanmoins à évoquer les quelques détails qui viennent ombrer le tableau. Le jeu n’est pas très stable et plante assez souvent. Par exemple, si vous avez l’idée de revenir sur le bureau de Windows un moment, tout en laissant le jeu tourner, des éléments graphiques des décors (notamment des systèmes lumineux souvent employés lors des énigmes) se mettront à dérailler. Si ce genre de petit détail peut paraître anodin sorti de son contexte, cela nuit en réalité grandement à l’ensemble du jeu.