Il y a 18 ans, Sega révolutionnait le petit monde du jeu vidéo avec OutRun, un jeu de course sorti sur Arcade. Une seule règle était à appliquer : arriver à la fin du parcours dans le temps imparti en effectuant dérapages sur dérapages. A l’heure où la 3D est devenue reine, Sega revient à ses premières amours et nous propose un second opus, exclusif à la console de Microsoft. Seulement voilà, de l’eau a coulé sous les ponts, et la concurrence, matérialisée notamment par le fulgurant Burnout 3 : Takedown, risque de faire de l’ombre à OutRun 2.
Trois modes de jeu principaux vous sont proposés ici : OutRun Arcade, OutRun Défi et OutRun Xbox Live. Le premier, comme son nom l’indique, nous permet de nous essayer à une version fort identique à l’Arcade. Après avoir choisi son bolide parmi les huit proposés (tous de marque Ferrari), trois types de course s’offriront à vous. Le premier, baptisé tout simplement OutRun, s’apparente à une course simple, divisée en cinq parcours s’enchaînant l’un à la suite de l’autre, dans laquelle un temps vous est imparti. Elément sympathique, il est possible d’opter pour un niveau de difficulté à chaque fin de parcours. Je m’explique : Une fois la portion terminée, la route se divise en deux. La voie de gauche est moins sinueuse et plus rapide, tandis que la voie de droite nécessite non seulement une certaine maîtrise du véhicule, mais également un chrono vous octroyant plusieurs secondes d’avance. A vous donc de choisir le chemin approprié en fonction de vos talents de pilote.
Dérapages en folie
Le mode Heart Attack, quant à lui, mettra à l’œuvre vos dons de séducteur. Un seul objectif ici : répondre aux exigences les plus farfelus de votre charmante passagère comme doubler le maximum de voiture ou effectuer le dérapage le plus long possible par exemple. On retrouve enfin, à l’instar de tout jeu de course qui se respecte, un mode Time Attack, dans lequel votre seul adversaire sera le chronomètre. Elément central du titre de
Sumo Digital, le mode OutRun Défi s’apparente à une succession de missions, une centaine au total. Fort heureusement, l’originalité des objectifs à atteindre est de mise. Ne pas descendre en dessous d’une vitesse donnée, ne pas faire d’accidents, conduire uniquement sur une portion de route, renverser un certain nombre de plots, ou encore choisir le bon chemin en fonction des calculs mentaux effectués durant la course ne sont qu’un échantillon des challenges présentés ici. Une petite nuance s’impose toutefois puisque
OutRun 2 se révèle être un soft relativement difficile, une fois les premières courses terminées. Débutants ou joueurs occasionnels s’abstenir de préférence donc.
Après un
Burnout 3 : Takedown qui a réussi à placer la barre très haut niveau sensations et plaisir de jeu, nous étions curieux de voir comment le titre de
Sega allait s’en sortir, même s’il est évident qu’il peut sembler, aux yeux de certains puristes, affligeant de comparer ces deux jeux. Dans l’ensemble,
OutRun 2 s’en sort très bien, même s’il fera moins ressortir votre rage que le titre d’Electronic Arts. Point primordial du
gameplay, le dérapage est un art, relativement complexe, qu’il vous faudra apprendre à maîtriser. Si la prise en main est quasi immédiate, dompter son véhicule dans les virages requerra patience et entraînement. La sensation de vitesse est elle aussi au rendez-vous, et les décors défilent à toute allure. On regrettera tout de même quelques détails comme le trafic roulant bien trop vite (aux alentours de 200 km/h) ou encore les collisions, faisant appel à un moteur physique incroyablement basique.
Testarossa powa
Comme c’est désormais le cas pour une grande majorité de jeux Xbox,
OutRun 2 se voit également doté d’une compatibilité avec le service de jeu en ligne de
Microsoft, le
Xbox Live. Vous aurez l’occasion ici de contempler les meilleurs temps planétaires et de télécharger les
ghosts des meilleurs records. Mais ce n’est pas tout puisqu’il vous sera également possible d’effectuer des courses jusqu’à huit joueurs simultanément. Outre l’absence de trafic et l’apparition, plutôt rare certes, de
lag, difficile de critiquer ce mode
Xbox Live, ce dernier apportant au titre de
Sega un véritable second souffle en terme de durée de vie. On dénotera cependant l’absence de multijoueurs en écran splitté – le jeu étant en effet jouable jusqu’à quatre mais uniquement en tour par tour.
D’un simple point de vue technique,
OutRun 2 s’en sort là aussi très bien. Visuellement tout d’abord, le jeu en jette grâce à ses jolies couleurs et sa vitesse de défilement ébouriffante. Les textures sont du même acabit et tirent correctement partie des capacités de la Xbox, au même titre que la modélisation des véhicules et des décors. Seul défaut à ce niveau-là, un
aliasing assez présent sur les courbes de certains paysages. Côté bande-son, on déplorera des bruitages très, voire trop simplistes, ainsi que l’impossibilité d’écouter ses propres musiques via le disque dur de la Xbox. Pour le reste, il s’agit de mélodies, remises au goût du jour, issues de la première version d’
OutRun. Idéal pour les nostalgiques, mais relativement agaçant pour les férus de musiques Rock ou Rap.