Le mythe du RPG n'a pas encore fini de faire parler de lui et revient dans nos esprits à travers ce nouveau titre mettant en scène le surclassieux Vincent Valentine dans un shoot dont seuls les fans apprécieront les qualités profondes. Explication.
Tout joueur de RPG digne de ce nom se doit de connaître (et d'avoir fini) Final Fantasy VII. C'est une règle, un devoir, un but pour ne pas mourir bête tout simplement. Véritable apocalypse du début de l'ère PSone, ce septième opus de la série phare de Square-Enix (anciennement Squaresoft) a réussi à retourner l'esprit de millions de joueurs qui ne purent que se courber devant un système de jeu aussi bon, un background aussi fouillé, un scénario aussi poussé, un héros aussi attachant et un badguy qui, à ce jour, ne compte que peu de personnes pouvant rivaliser avec son charisme. Devant un tel engouement, et presque 10 ans plus tard, l'éditeur nippon se décide à reprendre la licence en main et en fait le coeur d'un projet d'envergure avant d'augmenter drastiquement l'amplitude de l'univers, autant dans sa forme que dans le temps. Ainsi l'on trouve déjà un jeu sur téléphone mobile (exclusivement au Japon) qui se télécharge en épisode, dont la série n'est pas encore terminée, et qui débute avant le jeu officiel pour terminer bien plus longtemps après, un film (Advent Children) se déroulant deux ans après le jeu et, notre sujet aujourd'hui même, Dirge of Cerberus dont le scénario se situe un an après le film précédemment cité. Retour à Midgar.
3 ans plus tard...
Final Fantasy VII : Dirge of Cerberus est un jeu avant tout fait pour les fans, et ce, dans les moindres détails, chose que l'on remarque avant tout lorsque l'on observe le scénario qui paraîtra incompréhensible pour les non-initiés. Il faut donc avoir obligatoirement joué au titre PSone pour ne pas gâcher l'un des principaux intérêts de cette aventure. Comme beaucoup le savent, Vincent Valentine est un personnage sombre et tourmenté, amoureux d'une scientifique de renommé (Lucrecia) qui lui tourna le dos pour plonger dans les bras d'un savant fou, le sinistre Hojo, qui, après quelques révélations, assassina Vincent et se servit de son corps pour des expériences qui firent de notre héros ce qu'il est aujourd'hui : un démon de la nuit au passé trouble et à l'envie de vengeance. Le titre lève le voile sur de nombreuses zones d'ombres et répond à des questions que le fan ne s'était jamais posées puisqu'il met en scène un nouveau groupuscule issu des entrailles de la Shinra Corporation : Deepground. L'occasion pour Vincent de reprendre les armes aux côtés de Reeve (le créateur de Cait Sith) et de Yuffie. Bien entendu, ces quelques personnages ne seront pas les seuls survivants de l'univers si particulier de la licence et nous retrouverons au fil de l'aventure chaque protagoniste (Cloud, Barret, Tifa, etc.) à travers moult cinématiques du plus bel effet atteignant techniquement sans mal ce que nous trouvions dans le film Advent Children. Du grand spectacle en perspective, surtout que dans les différentes scènes, Vincent a gagné en souplesse et classe, donnant des chorégraphies et des dialogues dignes des productions Ryuhei Kitamura (Versus, Alive...) ou de ce que l'on pouvait trouver dans
Devil May Cry 3. Passons maintenant au jeu lui-même.
Le jeu fut décrit par Square-Enix comme un 'Gun-Action-RPG', une expression une fois de plus un peu fantaisiste comme les Japonais savent le faire, mais qui n'est néanmoins pas si mensongère que ça. Le titre se découpe donc en 12 chapitres, eux-mêmes répartis en plusieurs niveaux qui se montrent assez linéaires dans l'ensemble : en bref, on avance sans réfléchir en tuant tout ce qui bouge et en récoltant quelques objets et gils (monnaie dans les Final Fantasy) en ne rencontrant que de rares intersections qui de toute manière ne conduisent qu'à un cul de sac, qui renferment tout de même un objet, une scène cachée ou un petit bonus. On se retrouve donc dans une progression proche de
Kingdom Hearts 2, où le joueur pressé pourra avancer sans se soucier d'être coincé à un moment où un autre, surtout que le peu d'énigmes rencontrées relève d'une grande facilité (un levier par ci, un interrupteur par là...). Notons que certains passages sortent de ce contexte 'j'avance, je tue' puisqu'il faudra parfois prendre les commandes d'une tourelle fixée dans un camion pour couvrir une fuite tout comme vous vous devrez de passer par des passages disons calmes, et très énervant, à savoir des phases d'infiltration aux commandes d'un personnage que les fans reconnaîtront sans mal ou des passages blabla à bord de l'airship de Cid qui ne servent pas à grand-chose hormis à faire avancer doucement le scénario. Petit point sur les différents mondes qui reprennent pour la plupart des endroits connus de la série comme Midgar ou Junon mais qui, malheureusement, semblent afficher un nouveau visage après ces nombreuses années, donnant l'impression aux joueurs, fan ou pas, d'être constamment en territoire inconnu. Un peu dommage.
Le balai humain
Diriger Vincent n'est pas une mince affaire et les mouvements sont loin de correspondre à ce que le personnage prétend être à travers les différentes cinématiques. In game, le héros est raide, n'a pas un panel de combos vraiment varié et est bien moins à l'aise dans les airs qu'un Dante ou un Sora. Par dessus tout, la caméra n'a pas son pareil pour se loger dans des endroits pas possibles... Heureusement, avec un peu d'apprentissage, on commence à maîtriser la bête et on arrive enfin à devenir un véritable tueur. Vincent peut courir, sauter, se servir de ses griffes (inutiles sauf contre les ennemis à bouclier) et surtout utiliser son arme à feu relativement puissante. Pas de cabrioles, pas de courses contre les murs, pas de triple salto arrière suivi d'un grind sur une quelconque surface... On est dans le classique absolu, difficile à faire diriger aux non-fans qui auront probablement goûté à bien mieux sur le même support. Notons tout de même que des ajouts ont été effectués par rapport à la version japonaise (la moins bonne du coup), aidant à faire passer la pilule : il est maintenant possible d'effectuer des doubles sauts et de tirer pendant que vous êtes en l'air. Un petit plus pas négligeable contre certains boss de taille.
Les armes restent donc le fer de lance du jeu. Débutant avec le calibre de base, vous pourrez par la suite démonter votre arme en six parties : les deux parties constituant l'arme, la fonction zoom/sniper, le socle pour la matéria, le genre de munitions et un accessoire pouvant booster vos compétences. On peut alors créer un pistolet de base, une mitrailleuse, une sorte de fusil à pompe ou un sniper. Sachez dans tous les cas que ce sera à vous de gérer entre le poids et la vitesse de détente et que chaque compétence (force, détente, vitesse, nombre de balles, etc.) pourra être améliorée avec l'argent récolté. Toujours en restant au niveau de l'arme, vous avez pu remarquer dans la description qu'un socle à matéria était présent et servira comme vous l'avez deviné de système de magie. La plupart sont présentes (feu, foudre, eau, poison...) l'arme ne peut en accueillir qu'une seule à la fois. Rassurez-vous, plusieurs armes peuvent être constituées au cours d'une seule et même partie et vous pourrez switcher sans mal en cours du jeu pour passer de l'une à l'autre, et donc par ailleurs d'une magie à une autre. Enfin, il existe plusieurs types de munitions (une pour chaque arme) et ne sont pas disponibles en quantité illimitée. A vous de ne pas tirer à tout va au risque de vous retrouver avec un pistolet de base en attendant de passer devant une borne d'achat.
Vincent Valentine oblige, la transformation en démon se doit d'être présente et est ici suffisamment puissante pour rouster à coups de poings n'importe quel boss. Pour cela, il suffit simplement d'utiliser une des pillules récoltées préalablement que ce soit en cours de jeu ou à une borne d'achat. On regrette juste qu'il n'y ait qu'une seule métamorphose, là où le véritable
Final Fantasy VII en proposait un bon paquet. Abordons enfin le cas des points d'expérience, car n'oublions pas que le jeu reste avant tout basé sur un principe de RPG et le nombre de points acquis sera bien entendu basé sur le nombre d'ennemis tués au cours d'un niveau, car oui, à l'instar de
Drakengard premier du nom, le calcul des points (et la montée de niveau donc) se fera uniquement une fois un monde terminé. A noter que vous aurez le choix d'utiliser vos points d'expérience pour monter en level, mais également de les échanger contre des gils, pas toujours recommandable, mais rassurez-vous, en cas de difficulté majeure, il vous est possible de refaire un chapitre déjà terminé pour se remettre en main. Niveau bonus et ajouts par rapport à la version japonaise, on trouve un mode 'très difficile', histoire de donner envie de balancer sa manette par la fenêtre, ainsi que 46 missions bonus, histoire de faire oublier la suppression du mode online. Enfin, en cours de jeu, fouillez bien les décors pour dénicher les capsules et disques cachés afin de débloquer la possibilité de revisionner les différentes scènes du jeu, admirer quelques artworks, écouter l'OST ou visionner une cinématique cachée. Du boulot en perspective.