Quand le jeu est arrivé à la rédaction, nos gorges se sont nouées, nos mains ont commencé à trembler sans que nous ne puissions rien y faire, nous avons sué et eu quelques palpitations, de peur de retrouver les mêmes angoisses que dans la version preview. F.E.A.R. est enfin disponible dans sa version finale.
A peine remis de mes émotions paranoïaques, limite psychopathes, de toutes ces nuits blanches à grelotter dans un coin de mon lit, lors de la preview, voilà que je dois remettre ça… J’ai encore en tête les souvenirs de la mystérieuse version preview, qui nous en donne pour notre temps, mais nous laisse l’eau à la bouche. Nous avions vraiment envie de découvrir la suite et à la fin de cette preview, tout laissait entendre que
F.E.A.R. serait un peu le renouveau du FPS, on en attendait pas moins des gars de
Monolith Software. Le résultat est-il à la hauteur de nos attentes ? A-t-on peut-être trop attendu ?
F.E.A.R. est une bien mystérieuse énigme à lui tout seul. Lisez le test attentivement pour y trouver la réponse (et puis fermez cette fenêtre, y en a marre des courants d’air, ah non ! Ce n’est pas vous, mais alors…).
A vous glacer le sang
Pour tous ceux qui on loupé la preview du jeu il y a de cela quelques mois déjà, je vous fais un bref récapitulatif de l’histoire afin de comprendre pourquoi
F.E.A.R. est attendu au tournant par tout les PCistes, comme on les appelle. Vous commencez dans la peau d’un valeureux guerrier qui manie les armes bien mieux qu’une plume. Bref, vous ne faites donc pas dans la dentelle. Vous travaillez pour le compte d’une agence peu connue de tous, s’occupant uniquement des affaires où ne se trouve aucun raisonnement rationnel. Un immeuble vient d’être pris en otage et votre but et bien sûr de délivrer les occupants, mais si les informations concernant le groupe terroriste qui a pris d’assaut l’immeuble sont, à votre départ, minimes, vous savez quand même, que son leader a pour coutume de se délecter de ses proies… C’est lors de cette petite cinématique que vous allez bien comprendre que votre ennemi n’est vraiment pas ordinaire et peut-être pas si humain que cela. Dès votre arrivée sur place, la situation va tout de suite vous paraître peu anodine. Le calme, pas un bruit, pas un chat, pas un humain, pas une brise de vent. Mais plus vous allez avancer, plus la crainte va commencer à prendre place en vous. Des gémissements d’enfant, l’impression de voir des gens traverser les pièces et surtout l’apparition de l’ennemi, et c’est précisément à ce moment-là que vous allez comprendre que l’aventure ne va vraiment pas être une partie de plaisir.
Monolith Software, nous avait promis avec
F.E.A.R. une toute nouvelle expérience en matière de FPS, un scénario tellement étrange, que jusqu’à l’apparition de la première démo solo du jeu et jusqu’à sa sortie, aucun élément précis n’en a été révélé par les développeurs. Un objectif qui a pour but de laisser planer le doute sur l’origine du commando qui vous sert d’opposants. Comme son nom l’indique,
F.E.A.R. (traduit en bon français par crainte), tout le long du jeu repose sur un sentiment peu confortable, et traverser une pièce doit vous procurer le même effet, celui d’être peu sûr de vous. Encore un jeu qu’il faut jouer de nuit avec de préférence une bonne installation au niveau du son, minimum 4.1 pour que le titre puisse prendre toute son ampleur. Effectivement, la partie sonore du jeu est ici très importante et le détail à été soigné par les développeurs. Les bruitages sont les annonciateurs de votre montée d’adrénaline à tout moment lors d’une balade peu reposante, du moins pour votre cœur dans les dédales du jeu. Les cris aigus, les courants d’air ou encore le bruit du vent ont été soignés afin d’accentuer la trame scénaristique très étrange dont le jeu se vante depuis bien longtemps. Il ne faut pas le cacher, c’est efficace. On découvre chaque pièce avec la même anxiété, nos mains sont moites sur notre clavier et on se retourne brusquement, afin de vérifier d’où vient ce courant d’air. Le jeu vous fera frissonner à de nombreuses reprises.
PC sensibles, s’abstenir
Ajoutez à tout cela une somptueuse réalisation graphique, avec des décors, très dénudés certes, mais loin d’être dégueulasses. Là encore, c’est volontaire, vous allez traverser de nombreuses pièces, vides de tous détails, avec seulement quelques bibelots posés par-ci par-là, peu de mobilier, mais toujours des pièces propres, comme si Mr. Propre était passé juste avant votre arrivée sur les lieux. Les décors ont pour but d’être froids et cela marche. L’atmosphère s’en ressent, certains endroits en arriveraient même à vous glacer le sang. Les ennemis, habituellement en masse, sont monstrueux, non pas dans leur physique, mais plutôt dans la modélisation de ces derniers. Dans vos assauts envers l’ennemi, vous allez avoir à votre disposition toute la panoplie du parfait commando du SWAT. Les armes redoutables de vos ennemis pourront devenir les vôtres lorsque vous les vaincrez. Grande et belle idée de la part des développeurs, celle d’inclure, lors des combats, la possibilité pour vous de vous servir du fameux Bullet Time. Technique qui consiste à ralentir le temps, façon
Max Payne. Le passage en ce mode est tout simplement magnifique, à utiliser bien sur de préférence lors des attaques de masses. Cette technique a été superbement bien réalisée, offrant à l’écran, un vrai spectacle d’effets en tous genres. Tout d’abord, l’écran jusqu’à votre visée, devient flou et offre un effet d’étirement qui déforme tout objet qui va apparaître dans cette partie. Lors de vos tirs, les traces des propulsions de vos balles à la sortie du canon sont visibles et s’estompent au fur et à mesure. Quand vous utilisez le Bullet Time et que vous tirez comme un malade à tout va, bon nombre d’effets de particules vont voler aux quatre coins de la pièce, les bris de glace, les morceaux de chaises, les papiers, tout ça mélangé au sang de votre assaillant, rend l’action à l’écran très intense.
Mais tous ces effets alléchants ont un prix, et comme c’est souvent le cas avec les jeux PC, il faut une grosse configuration. Pour profiter au maximum du jeu, l’addition risque d’être salée. La configuration idéale pour ce titre serait au minimum, d’être l’heureux possesseur d’une G-Force GTX 6800, de RAM solide et d’un bon processeur, pour la partie graphique, ensuite un 4.1 minimum pour profiter du son, serait un luxe non négligeable. Le jeu tourne aussi bien sur des configurations antérieures, mais pas trop quand même, en dessous d’une G-Force FX ou d’une Radeon 9800, de sérieux ralentissements sont à prévoir, d’autant plus que si vous voulez tentez de jouer en basse config, vous pouvez oublier de suite, le manque d’optimisation, ce qui vous ramènera des lustres en arrière.
Mais dans ce déluge d’éloges depuis le début du test, tout n’est pas aussi parfait que cela pourrait y paraître. L’IA de l’ordinateur pourra trancher ceux qui hésitent encore, et comme toujours, c’est essentiellement sur ce dernier point que votre avis pourra se forger. En effet, cette dernière est très élevée, on sent ici que le jeu est vraiment conçu pour plaire à ceux que l’on nomme habituellement les « HardCore Gamers ». Alors c’est vrai, vous allez sûrement me dire que je fais mon difficile, à toujours faire la critique des jeux en disant que l’IA est majoritairement oubliée des développeurs. C’est vrai, mais dans le cas de
F.E.A.R., c’est vraiment aller d’un extrême à l’autre, pour ainsi dire. Non seulement, la plupart des soldats ennemis sont armés jusqu’aux dents et peut-être plus encore, mais ils ont aussi, pour certains, des armures à faire pâlir
Robocop. En plus de tout cela, ils ne sont pas du genre à rester visibles. Très durs à vaincre, ils restent souvent à couvert, cachés dans les recoins sombres d’une pièce, souvent accompagnés d’un escadron tout entier, sans compter qu’ils peuvent aussi vous prendre en sandwich si cela est possible. La tâche sera donc très ardue pour parvenir au bout du titre, et cela est bien dommage quelque part, puisqu’au final on a l’impression que le jeu perd un peu de sa saveur, rendant certains passages beaucoup trop axés sur la survie plutôt que sur la réussite.