Moins d’un an après la sortie du troisième épisode sur PC d’une série qui a su créer un genre à elle toute seule, Doom 3 débarque sur Xbox dans une adaptation signée Vicarious Visions. Pas d’inquiétude, ils s’en sortent très bien.
Nous sommes en l’an 2145. L’espèce humaine a conquis l’espace et a construit sur le sol martien un complexe de recherche baptisé Mars City, financé par la société de l’Union Aerospace Corporation (UAC). Vous incarnez un marine, un militaire parfaitement entraîné aux situations de crises. Vous êtes affecté au service de sécurité de l’UAC. Votre première mission consiste à retrouver un scientifique qui a mystérieusement disparu. Malheureusement, il semblerait que quelqu’un ait accidentellement ouvert un passage avec l’enfer. Les démons prennent donc rapidement possession des lieux, semant terreur et désolation sur leurs passages. Faisant partie des derniers survivants, vous êtes désormais le seul à pouvoir refermer ces portes et ainsi repousser l’invasion démoniaque. Le ton est donné, vous serez seul pour remplir votre mission, le fusil à la main, déambulant dans des couloirs lugubres et inquiétants, face à une armée de démons prêts à tout pour vous anéantir. Éteignez la lumière, installez-vous confortablement et augmentez le son, l’aventure
Doom 3 commence.
On fait dans le classique
A travers
Doom 3, ne cherchez pas une révolution au niveau du
gameplay, car à l’instar des épisodes précédents,
Doom 3 est un FPS bourrin qui ne vous demandera pas d’utiliser vos méninges. Avancer et défourailler, voilà tout ce qu’on vous demandera de faire. De ce fait, le jeu se révèle être très répétitif. La prise en main est vraiment immédiate, et très simple d’accès. On tire avec la gâchette de droite, on court avec celle de gauche, on saute en appuyant sur A, on recharge sur X, on change d’arme à l’aide des boutons Y et B, ou à l’aide des touches assignées du pavé directionnel, on sort sa lampe torche en pressant le bouton blanc, et on accède au PDA en appuyant sur le noir. A noter également que la touche Back permet de sauvegarder à tout moment. Il n’y a pas de doute, de ce côté-là, l’adaptation sur la manette de la Xbox est parfaitement réussie. Pour mener à bien votre mission, vous aurez à votre disposition un arsenal plutôt complet, mais quelque peu classique et inégal au niveau des dommages causés. On pourra également pester contre l’absence de tirs secondaires des armes, le manque d’effet de recul ainsi que l’absence de localisation des dégâts. Cependant, il se trouve que certaines armes sont plus puissantes que d’autres, mais ce, de manière incohérente, puisque, par exemple, la tronçonneuse se révèle être plus efficace que le lance-roquette, alors que celle-ci vous demandera d’aller au corps à corps, et donc de vous exposez au risque d’être blessé ou tué. En fait, tout dépend du monstre qui se trouve en face de vous, car certains démons sont plus sensibles à certaines de vos armes. Par exemple, alors qu’il vous faudra un chargeur entier de mitraillette pour venir à bout d’un démon, une seule cartouche de fusil à pompe suffira pour le terrasser. Faites donc le bon choix, car les munitions sont rares et très bien cachées.
Venons en maintenant à la très contestée lampe torche. Si celle-ci constitue une innovation par rapport aux opus précédents, elle vous empêche cependant de tenir une arme dans la main. En effet, il vous faudra constamment switcher entre votre lampe torche et votre arme, pour dénicher puis défoncer un démon tapi dans le noir. Un comble donc, puisqu’il existe déjà, de nos jours, des armes munies de système d’éclairage. Cependant, il faut bien comprendre que ce choix, de la part des développeurs, a uniquement pour but de renforcer l’ambiance angoissante et stressante du soft, et rien ne vous empêche de taper sur vos ennemis en vous en servant comme matraque. La lampe torche reste tout de même un outil essentiel puisque les pannes de courant et les baisses de tension sont monnaie courante. Vous vous retrouverez parfois même dans le noir le plus total, rien n’apparaîtra à l’écran hormis le faible faisceau lumineux de votre lampe, éclairant une petite moitié de l’écran. Soyez très prudent, les démons en profiteront pour vous sauter à la gorge. La lampe vous permettra également de retrouver plusieurs objets intéressants tels que des munitions, des pièces d’armures ou encore des armes, cachées dans les recoins les plus sombres. Parlons maintenant du PDA, ou Assistant Numérique Personnel si vous préférez, disponible par une simple pression sur le bouton noir. Vous le recevez dès votre arrivée sur Mars City. Il contient vos codes d’accès, vos objectifs de missions, votre inventaire, ainsi que toutes les informations collectées au cours de la partie. En effet, dès lors que vous ramassez un autre PDA, les données contenues sur celui-ci sont automatiquement téléchargées sur le vôtre, vous permettant ainsi d’accéder à des informations primordiales telles que de nouvelles autorisations d’accès. A l’aide de votre PDA, vous aurez également accès aux différents rapports audio ainsi qu’aux e-mails des employés. Vous serez même surpris de voir que certains membres du personnel se répondent via leurs e-mails, et vous inviteront à aller sur de véritables sites Internet, créés pour l’occasion, et qui vous fourniront diverses informations supplémentaires pour progresser dans votre mission.
Un des principaux points noirs du jeu est la linéarité. En effet, il n’y aura qu’un seul chemin possible à emprunter, mettant ainsi l’aspect tactique de côté. Cependant, il vous arrivera tout de même de vous perdre dans ces couloirs où l’architecture est similaire. Malheureusement, la répétitivité des actions, ajoutée à la linéarité du jeu, auront pour effet de lasser certains joueurs. Le manque de renouvellement du soft est bien l’un des principaux défauts du jeu. On se contente d’avancer et de tirer, sans jamais se poser une seule question, hormis peut-être « ne suis-je pas déjà passé par ici ? ». Toujours dans le registre des défauts, il faut noter que l’IA n’a vraiment rien d’exceptionnel. Vos ennemis sont plutôt idiots et vous en viendrez à bout sans grand mal. En mode coopération, il arrive que ceux-ci viennent vous attendre au point de respawn, ce qui est vraiment très énervant, quand vous n’avez plus qu’un pistolet à 12 coups entre les mains… En fin de compte, les ennemis vous surprendront plus par leur apparition sans crier gare que par leur difficulté à mourir.
Un jeu d’ambiance
Graphiquement, le jeu est magnifique.
Vicarious Visions exploite ici au maximum les capacités de la Xbox. Les décors, certes quelque peu répétitifs, sont sublimes, les effets d’ombres et de lumières sont superbes, la modélisation des personnages et des monstres est impeccable, et les cinématiques sont magnifiques. Evidemment, et l’on s’en doutait,
Doom 3 Xbox reste un cran en dessous de la version PC, mais le tout reste très agréable à regarder, et on en prend vraiment plein les yeux. On pourra juste, histoire de chipoter, critiquer les quelques ralentissements, par-ci par-là, ainsi que la présence d’
aliasing, mais rien de vraiment dérangeant. Un point d’honneur a également été apporté à l’ambiance sonore. Les rires démoniaques et machiavéliques, les bruits de pas sur les grilles, les hurlements des humains torturés, ou encore les appels au secours. sont là pour vous rappeler que vous vous trouvez en plein cauchemar et que vous êtes seul face à une armée de démons décidés à vous rayer de la carte. Les voix sont quant à elles de très bonne facture et entièrement en français, ce qui n’est pas négligeable.
Mieux à deux ?
Exclusif à la version Xbox, le mode coopération vous permet d’inviter un ami, sur le
Xbox Live ou en LAN, pour vous accompagner à travers la vingtaine de niveaux du mode solo. Cependant, pour terminer le jeu en mode coopération, il ne vous faudra pas plus de 4 heures, contre une quinzaine d’heures en mode solo. Autant dire que de nombreux éléments du mode solo ont été mis de côté, par exemple les armoires de rangements, les cinématiques ou encore le PDA. Le mode coopération reste très scripté, et par conséquent, les ennemis réapparaîtront donc toujours au même endroit, si bien qu’au bout de la deuxième fois, ce mode coopération n’aura plus vraiment d’intérêt. Le soft propose également les classiques modes « Deathmatch », « Team Deathmatch », « Tournoi » et « Survivant », jouables jusqu'à 4 sur un total de 5 cartes extraites du mode solo. Ce qui est, il faut l’avouer, un peu léger pour un FPS de cette envergure. Rien de réellement palpitant donc dans ce mode multijoueur, puisqu’il n’apporte aucun intérêt supplémentaire, et devient vite rébarbatif.