Après un premier opus qui avait véritablement marqué les esprits, Microsoft Games remet cette semaine le couvert avec Rallisport Challenge deuxième du nom. Quelques questions pouvaient cependant légitimement se poser quant à la qualité d’un titre que personne n’attendait il y a encore quelques semaines, Rallisport Challenge 2 serait-il la grosse surprise de ces premiers beaux jours ? Il semblerait bien que oui car, même si ce deuxième opus ne marquera pas vraiment les esprits par ses innovations, - est-il encore possible d’innover dans le domaine – c’est par sa convivialité et son orientation nettement plus péchue que Rallisport Challenge 2 creuse l’écart avec la concurrence, et le fossé est abyssal.
Arcade jusqu’au bout des enjoliveurs, Rallisport Challenge 2 n’est ni plus ni moins que la version « fun » du premier opus déjà relativement bien réussi. La recette utilisée par Digital Illusions est simple, on prend tout ce qui a marché et on y ajoute tout un paquet de détails à couper le souffle. Dès le début des hostilités les choses se déroulent sans gros accrocs et après une ou deux courses simples on se lance avec courage dans le mode carrière qui permettra de débloquer les 40 véhicules disponibles. Si l’organisation des niveaux et le système de déblocage peuvent paraître difficiles d’accès au début, on s’aperçoit vite qu’il n’en est rien. Les épreuves s’agencent en fait en une arborescence assez vaste. Chacune vous permet une fois achevée – vous n’êtes pas obligé d’arriver premier pour débloquer les options, il suffit de terminer la course – d’obtenir des points qui détermineront un classement et surtout de débloquer véhicules et pistes jusqu’alors verrouillées.
Chaque voiture possède différentes carrosseries qu’il vous faudra débloquer en parcourant à chaque fois un nombre plus élevé de kilomètres avec le même bolide. C’est assez payant et ça permet surtout de connaître chaque voiture sur le bout des ongles avant de passer à la suivante. Pour ce qui est des épreuves disséminées au gré de l’arborescence, là encore on en a pour son argent. Cinq épreuves distinctes seront proposées aux pilotes, le rallye bien sur, qui oblige à se lancer à l’assaut du chrono de ses adversaires directs avec les indications du copilote pour ne pas détruire son véhicule dans un virage « qui ferme ». Le « rallycross » se déroule en deux manches, l’une qualificative et l’autre aux côtés de trois autres bolides. La course de côte elle, aura remporté la palme des épreuves les plus dingues et la super spéciale vous opposera à un autre concurrent sur des pistes croisées. Pour finir, l’épreuve qui demandera certainement le plus de talent, la course sur glace où braquages et contre braquages sont l’apanage des vrais patineurs. Le tout est astucieusement dispatché de manière à ne pas trop s’ennuyer et si l’on a une préférence pour telle ou telle épreuve il sera possible de zapper une partie des autres pour s’y lancer à corps perdu.
Accélérer, freiner, tourner, logiquement y’a rien de plus simple…
Comme nous vous l’avons précédemment indiqué et comme les possesseurs du premier opus ont pu s’en rendre compte, on ne s’encombre pas dans un Rallisport Challenge de détails ultra réaliste quant on parle de conduite. Les choses sont relativement simple et la plupart du temps il suffira de maintenir la trajectoire tout en appuyant à fond sur l’accélérateur pour terminer dans le tiercé gagnant. Mis à part peut-être la course sur glace qui demande une courte mise à niveau en matière de contre braquage et de dérapages contrôlés, le reste des épreuves de Rallisport Challenge 2 vous permettra de vous amuser comme des petits fous et ce même si vous n’avez jamais posé vos mains sur le volant d’un véhicule à quatre roues. Cette vérité est valable dans les premiers modes de difficulté, (« Amateur » et « Pro ») mais les choses se compliquent un petit peu dès le passage en mode « Champion ». A ce niveau, les données sont simples, si vous n’avez jamais touché à un jeu de course ou jamais pris les commandes d’une auto, optez pour le mode « Amateur » qui représente une bonne école de conduite. Si en outre vous maîtrisez déjà les Colin Mc Rae ou autres WRC, n’hésitez même pas une seconde, mais si vous voulez un petit peu de challenge il faudra passer directement en mode « Champion » et oublier le mode « Pro » assez inutile en fin de compte. Une fois le mode « Champion » terminé, vous pourrez vous lancer en « Superraly », mais là autant vous dire que vous entrez dans une autre dimension et vous comprendrez bien vite la différence entre conduite et pilotage.
Très certainement pour pallier à l’ultra simplicité de la conduite, les développeurs de chez Digital Illusions ont ajouté moult petits détails qui majorent de quelques grammes de réalisme ce monument d’arcade. La gestion des dégâts est le premier de ces ajouts et là on parle enfin entre adultes. Chaque choc, rayure, grain de poussière est automatiquement visible sur la carrosserie de votre voiture. Vous heurtez un arbre de face alors qu’il fait nuit noire, la sanction est immédiate, il vous faudra terminer la course sans phare dans le noir complet avec les seuls platanes pour vous indiquer que vous faites fausse route. Autres détail essentiel, les voitures de sont pas comme dans un WRC collées au bitume et il est en fait assez fréquent de partir en tonneaux en prenant de travers un talus vicieusement placé en sortie de virage. A chaque accident dans Rallisport Challenge 2 votre voiture subit des dégâts extérieurs mais aussi des dégâts mécaniques. A coté de votre compteur en bas à droite de l’écran vous pourrez ainsi découvrir un indicateur de bonne santé de la voiture, les dégâts y sont indiqués par des dégradés de rouge et pour les plus graves une couleur noire qui signifie que la pièce en question est tout bonnement ruinée. Mais ne vous inquiétez pas trop, du moment que vous ne cassez pas de pièce – couleur noire fatale qui est en général la conséquence de tonneaux répétés – la conduite de votre bolide ne s’en ressentira pas vraiment, il faut donc pousser vraiment au maximum pour ne plus pouvoir tourner ou terminer la course à 50 Km/h. De toute manière si vous en arrivez à un tel degrés de dégâts il est certain que vous êtes déjà bien loin de remporter ne serait-ce que quelques miettes au classement général. Autre point qui ajoute un brin de réalisme dans ce monde de brutes, il s’agit des divers réglages disponibles avant chaque course. On peut ainsi modifier comme dans tout bon titre de course auto qui se respecte la dureté des amortisseurs, l’équilibrage des freins ou encore l’étalonnage de la boite de vitesse pour favoriser pointe ou accélération.
Un habillage de lumière
Ce qui fait la réussite de Rallisport Challenge 2 ne se limite pas à une conduite arcade très facile d’accès ou à un nombre d’épreuves hallucinant, non. La vraie réussite se situe dans le résultat de tous les ingrédients visuels à l’écran. Les modèles physiques des voitures par exemple sont criants de vérité, les dégâts en sont la preuve puisque chaque élément de la carrosserie se décroche avec une logique impressionnante. Tous ces détails sont la preuve que les petits gars de chez Digital Illusions ont voulu que le réalisme du plan graphique vienne habiller à merveille le coté arcade de la conduite. La première chose qui impressionne lorsqu’on lance une course – tout du moins en vue externe bien sur – c’est l’impression de majesté des différentes autos. Bien loin des véhicules ultra légers de WRC, les bolides de Rallisport Challenge 2 sont imposants, paraissent très lourds et surtout sont complètement intégrés aux décors. Ce détail n’est pas vraiment visible lors des courses sur bitume mais dès que l’on se lance sur sable ou dans la boue, c’est carrément hallucinant. Toutes les particules de poussière, de sable ou de terre s’accrochent à la carrosserie pour, dans la plupart des cas, repeindre carrément la voiture en noir ou en marron selon les caprices du temps. Les choses sont en fait assez simples, je mets quiconque au défi de trouver une modélisation aussi propre dans n’importe quel titre – terminé – de course auto à ce jour. Coté musique rien à redire non plus, l’ambiance métal motivera tous les fans de grosses cylindrées à pousser leurs bolides dans leurs derniers retranchements.
Chef y’a tout plein de voitures bizarres autour de moi !
La principale innovation de ce Rallisport Challenge reste tout de même les différents modes multijoueurs. Et c’est surtout du Xbox Live dont nous allons parler ici. Pour avoir passé un bon paquet d’heures dans les arcanes du réseau Rallisport Challenge 2 on peut vraiment dire que l’on atteint ici les cimes de la qualité en terme de gestion réseau. Si la communauté française restait quelque peu éparses au moment ou nous avons réceptionné le titre de Microsoft Games, il n’en demeurait pas moins que les différentes parties étaient déjà légions à peine quelques jours après les différentes sorties mondiales. Coté technique, les développeurs de chez Digital Illusions ont trouvé quelques solutions pour ne pas traumatiser les fanatiques du saint FPS (frame per second). La première idée de génie est l’alternative d’ôter la possibilité aux véhicules de s’entrechoquer. Cela peut paraître étrange de retirer l’aspect « bagarre virile » d’un titre franchement orienté arcade, mais en fait cet élément venait la plupart du temps gâcher les courses par la malhonnêteté de certains participants. Je m’explique, tous ceux qui ont un jour joué à plusieurs à un titre de courses automobiles se sont déjà retrouvés en plein virage à coté d’un adversaire en recherche d’un support pour ne pas sortir de la route. La méthode est simple et de nombreux joueurs la connaissent, arriver à l’intérieur d’un virage et s’appuyer sur un véhicule situé à l’extérieur pour ne pas perdre de l’adhérence. Le résultat est en général très payant puisque le joueur sur lequel on s’est appuyé est sorti dans le bac à sable et on peut entrer dans la ligne droite en pleine accélération pour gagner de précieuses secondes. C’est totalement déloyal et c’est en général la marque des joueurs inexpérimentés. Voila pourquoi dans la plupart des parties en réseau la gestion des chocs entre véhicules est désactivée. Le résultat dans le concret c’est que l’on court à coté de structures métalliques colorées, sortes d’adversaires fantômes. Ca n’est certes pas très esthétique mais ça a au moins le mérite d’obliger les pilotes à se concentrer sur les trajectoires et non plus sur le fait de pousser tel ou tel adversaire et ça permet surtout de maintenir une stabilité de performances hors du commun en terme de réseau et de fps.
9/10