Crâne rasé, lunettes noires, regard fixe, le collier trace votre visage ; torse nu, chaîne en or et bijoux en tout genre, le corps mat et la poitrine dure comme de la roche, les poings fermés, voilà la dégaine que vous devrez avoir pour jouer au nouveau jeu de combat d’Electronic Arts. Def Jam est un nouveau genre de jeux de baston ; mélangeant catch et combats de rue, le premier opus, sorti il y a maintenant un an, nous revient dans un jeu plus adulte, plus sombre, plus Gangstar RAP. Toi aussi, fais partie du Crew et rejoins ton gang dans le nouveau Def Jam Fight For NY.


Il y a environ un an maintenant qu'EA Sports Big, division déjantée d’Electronic Arts, nous pondait un jeu de baston à mi-chemin entre le catch et le combat de rue, ayant pour thème principal la culture hip hop. Les développeurs de ce studio sont connus pour leur remarquable sens de la dérision et leur talent pour apporter à n’importe quel jeu un gameplay des plus funs. Ils pourraient même faire un carton avec un jeu de pétanque. Après le succès du premier opus, sorti uniquement sur Playstation 2 et GameCube l’été dernier, le géant américain du jeu vidéo a évidemment décidé de faire une suite. C’est toujours une lourde tâche que de faire une suite, mais c’est aussi un défi que les développeurs sont prêts à relever. Def Jam Fight For NY est bien le petit frangin de Def Jam Vendetta, mais il le reste uniquement par son concept. Le jeu en lui-même prend un tout autre chemin, plus mature et plus sombre, mais surtout plus complet. Des changements qui se ressentent directement lors de la scène d’intro, une cinématique qui regroupe tous les Bad Boys de scène du RAP US, prêts à se livrer dans une guerre des gangs des plus redoutables pour devenir « LE » boss de NYC.

Rap et bastons à gogo

Comparer les deux Def Jam est impossible tellement ils sont différents. Avec ce second opus, les graphismes se sont incroyablement affinés, les rappeurs ont changé énormément en traits de caractère et pas besoin d’avoir une Emotion Engine sur sa bécane pour comprendre la peur que peut rencontrer un combattant lorsqu’il est projeté contre un pilier, ou quand une cannette de bière s’écrase sur son front. Les arènes se sont grandement diversifiées. Le décor peut être votre pire ennemi comme il peut être un précieux allié. Le public n’a aucune préférence, quand il peut cogner, il le fait et sans hésiter. Balais, queues de billard, coupes de champagne, bouteilles de vin, tout est bon à se retrouver planté sur le coin de votre front. Finir un combat sans avoir pris un souvenir sur votre corps est tout simplement impossible. Les pastèques et diverses prises s’enchaînent et les réflexes ne seront pas de trop si vous ne voulez pas finir dans les cordes et rencontrer le même chirurgien que celui de Cher. L’animation et la dégaine des différents personnages sont sublimes, on s’y perdrait aisément. Les stages grouillent de détails et, à l’instar d’un Dead or Alive, Def Jam Fight For NY dispose d’environnements complètement destructibles où traverser une baie vitrée devient vite une habitude. Gauche, droite, droite, gauche, esquive, blocage, prise à terre ou soumission seront vos plus précieux atouts dans ce dédale de coups. Voilà en quelques lignes à quoi se résume votre vie au sein de ce collectif de rappeur. Ça bouge sans complexe et Electronic Arts nous offre ici un titre d’une rare complexité d’animation. Les textures sont riches en reflets et divers effets de particules éclatent çà et là. Pour peu que vous ayez un format d’écran assez volumineux, vous vous y perdrez presque à vous trouver comme spectateur. Seul bémol au tableau, le titre propose une résolution qui n'égale pas celle de la version Xbox.

Mais que serait un Def Jam sans sa bande-son, élément indispensable du titre. Retrouvez toute la scène du RAP US, avec plus de quarante titres originaux des différents artistes présents dans le jeu tels que Busta Rhymes, Capone, Fat Joe, Ice-T, Joe Budden, Lil’Kim, Ludacris, Method Man, Prodigy, Redman, ScareFace, Sean Paul, Snoop Dogg, Warren G, Xzibit et j’en passe. Un régal pour vos oreilles et pour peu que vous disposiez d’un matériel audio performant, vous serez comblé d’apprendre qu’une option THX est incluse. Un jeu bien garni, c’est le cas de le dire, puisque si vous n’êtes pas d’humeur à faire une partie pour écouter vos titres préférés, sachez qu’un mode vous permettra, à la manière d’une chaîne Hi-fi, de sélectionner le titre que vous avez envie d’entendre et de transformer ainsi votre GameCube en Juke-box.

Un kick dans ta face

Bon, c’est beau de clamer haut et fort les nouveautés apportées à ce nouvel épisode, outre les nouveaux rappeurs, les nouvelles arènes et les nouvelles babes qui se pavanent devant vous. Il y a un point qui a radicalement changé par rapport au premier opus, c’est la difficulté. Il faut voir à présent le premier opus comme un entraînement ou un tutorial pour celui-là. Le jeu dispose toujours du choix du niveau (avec facile, moyen et difficile) mais même si le niveau facile est censé être plus simple, sachez que si vous ne respectez pas le style de combat que vous choisissez, il en sera tout autrement. Alors vous vous posez sûrement la question « qu’est ce que les Styles ? ». C’est l’une des nombreuses nouveautés du titre qui cette fois-ci, s’oriente bien plus vers une simulation de combat où le fait d’appuyer comme un bourrin sur une touche n’est plus la voie de réussite. Il y a en tout cinq styles différents qui s’offrent à vous : Kick Boxing, combat de rue, catch, boxe et arts martiaux. Lors de la création de votre personnage, vous devrez choisir parmi l’un des styles disponibles, dans lequel il faudra, par la suite s’investir. Pendant votre périple à la conquête de New York City, vous allez rencontrer un bon nombre d’adversaires qui ont chacun leur propre style de combat. A vous de jouer avec eux ; n’y allez pas comme un fou si votre opposant maîtrise les arts martiaux alors que vous n’êtes que catcheur, ce serait la perte assurée. Si vous ne respectez pas cette nouvelle règle, le duel, même en mode facile, sera perdu avant que le combat n’ait commencé. Au fur et à mesure de votre progression, vous allez avoir le choix de vous orienter vers d’autres styles. Il est préférable de bien monter dans son premier choix et éventuellement par la suite, de se diversifier afin d’avoir plus d’aisance pour les derniers matchs. Finis les combats à martyriser votre bouton A pour essayer de choper votre attaquant afin de lui faire subir moult prises. Les combats sont désormais plus longs et offrent plus de réflexions, ils sont plus durs et je vous mets au défi de terminer le jeu en Hard en une journée avec une seule manette (je ne le dirai jamais assez : pensez aux manettes sans fil). Un gameplay bien plus technique, qui plaira énormément à tous ceux qui ont été rebutés par le numéro un à cause de son côté proche des jeux de catchs.

Avant de clôturer ce test, parlons un peu de la durée de vie du soft. A l’instar de SSX 3, le jeu propose une foule d’options à débloquer : de la sape, des tatouages, des coupes, des bijoux, un nombre conséquent de rappeurs, des aires de combats et encore pas mal de surprises qui vous feront plaisir au fur et à mesure que vous les découvrirez. Ces bonus vous feront régulièrement revenir sur le jeu, juste pour améliorer votre dégaine, car lors des combats, votre charisme compte énormément pour impressionner ou faire flipper celui qui se trouve en face de vous. Si le mode Online manque cruellement à l’appel, la multitude des options de combats présentes, le feront oublier vite fait, bien fait. Si vous êtes un fan de Super Smash Bros. Melee, mais que vous trouvez que le style enfantin de Nintendo un peu rébarbatif, essayez Def Jam Fight For NY pour découvrir un nouveau genre de jeux de combat. A préciser que le titre est un pur moment de bonheur à quatre.