A l'heure où le terme survival-horror signifie dans 90 % des cas une vue à la première personne, l'éditeur PQube s'est souvenu de White Day, une expérience sud-coréenne parue aux débuts des années 2000, remaké entre temps sur ce même territoire et maintenant disponible chez nous.
Le « White Day » est une coutume asiatique qui fait directement lien avec la St Valentin se déroulant quelques temps avant. En premier lieu, la fille offre du chocolat au garçon de son choix, puis ce dernier doit durant le White Day lui offrir un présent au retour, la valeur étant proportionnelle à son degré d'affinité. Et c'est donc ce qui arrive Lee Hui-Min (les noms vont pas être faciles à retenir) qui a eu droit à son ballotin de bombecs par la jolie Han So-Young, mais qui trop timide pour lui remettre ensuite un présent, va préférer s'infiltrer dans son bahut de nuit pour aller mettre son cadeau directement dans son casier. Le problème est que l'école ne va pas s'avérer aussi calme que prévu.
Donc on est dans un survival-horror à l'état brut qui va plus ou moins mixer ce que l'on peut trouver dans Amnesia et Outlast (pour l'absence totale de moyens de défense), mais avec des énigmes qui ne sont pas sans rappeler l'époque du premier Resident Evil, le genre où il va falloir fouiner à mort pour être sûr de ne louper aucun objet d'importance, que ce soit pour les énigmes pas toutes très simples à comprendre, et surtout les objets entre soins (et nan, pas de régénération automatique) mais aussi les stylos qui servent à sauvegarder. Il y a bien un système d'auto-save mais ne comptez pas trop sur lui tant les checkpoints sont odieusement espacés, du genre à vous faire revenir sans pitié trente minutes en arrière.
Les bons aspects de White Day se résument simplement : le trip old-school. On se remet à avancer lentement, à fouiner dans chaque recoin possible, à tenter de se souvenir d'anciens trucs que l'on a croisé lorsqu'on a un nouvel objet, on lit tous les documents qui même s'ils ne sont pas tous utiles à la progression, apportent des éléments supplémentaires à cette drôle d'aventure. On félicitera également la qualité du travail sonore qui peut véritablement prendre aux tripes, faisant sursauter au moindre grincement ou autres « toc » contre un carreau et pouvant facilement nous mettre en panique quand la dernière sauvegarde remonte à déjà loin. Et bonne idée également d'avoir mis d'autres protagonistes (des élèves qui se sont amusés comme vous à aller fouiner le lycée pour diverses raisons), où les dialogues auront une vraie incidence sur la suite des événements avec un paquet de fins prévues, dont une bien cachée.
Mais à part ça… Disons que même si c'est un remake, White Day sent la très vieille production, et pas seulement pour son rendu graphique digne d'une PS2 liftée, sa mise en scène sommaire, ses animations d'un autre âge, sans oublier le personnage principal dénué de charisme et de personnalité. Car hormis les énigmes (dont certains sous chrono), il n'y a que deux originalités ici : des jumpscares digne d'une vidéo youtube (un visage apparaît soudainement en hurlant devant vous), et surtout le gardien des lieux. Un cinquantenaire qui boîte et dont une simple gifle le pousserait dans le coma mais non, vous devez sans cesse le fuir pour ne pas qu'il vous démonte la tronche avec sa batte de baseball, et il est constamment là pour au départ imposer une certaine tension avant que l'on se rende compte que c'est surtout pour donner une difficulté artificielle. Bref, ça casse le rythme, et on finit vite par en avoir marre de faire des allers-retours aux chiottes pour se planquer en croisant les doigts pour qu'il n'apparaisse pas à nouveau sur notre route.
+ L'ambiance sonore
+ Retour du survival à énigmes
+ Des passages bien flippants
+ De multiples fins
- Vraiment pas joli
- Des mécaniques usées
- Des séquences frustrantes
- 30€ quand même
Conclusion : Vieillot d'un bout à l'autre au point de difficilement justifier un tel tarif (on peut aujourd'hui trouver la compile Outlast au même prix), White Day ne plaira qu'à une faible catégorie de fans du genre, prêt à accepter de nombreuses frustrations pour un peu de bonheur auditif et un minimum de réflexion.
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