Entre deux Worms, la Team17 déboule sur Xbox One (et PC) pour créer la surprise avec The Escapists, l'une des originalités de ce début d'année.
The Escapists, c'est comme Prison Break, à ceci près que vous n'avez aucun tatouage magique et absolument aucun plan pour échapper à votre incarcération. En fait, vous n'avez absolument rien. L'introduction est par exemple un paradoxe absolu par rapport au concept du jeu : alors que le gameplay recèle une profondeur indéniable et un nombre incroyable de possibilités, le tutorial s'expédie en quelques dizaines de secondes, ne servant qu'à vous indiquer qu'il est possible d'utiliser des conduits de ventilation, de faire du craft et de vous déguiser. Le reste ? Débrouillez-vous ! Le jeu se présente en six niveaux totalement indépendants les uns des autres (aucun scénario malheureusement), chacun représentant une prison allant de la version « cool » à la « très haute sécurité ». Un beau matin, votre petit avatar de quelques pixels décide qu'il est temps de vous faire la malle. A vous d'essayer de déterminer comment, sans la moindre aide.
Et vu que vous êtes faible, n'espérez pas un moment vous farcir tous les gardes à coup de gnons pour soudainement vous sauver. Vous n'y arriverez pas et de toute façon, la prison n'est pas dénué de mur et une pelle ne va pas soudainement tomber du ciel. Donc on essaye de comprendre comment tout cela fonctionne et c'est là que le jeu se met en place pour larguer directement ceux qui aiment être tenus par la main, même un minimum, et hypnotiser ceux qui souhaitent découvrir les solutions comme des grands, quitte à essayer tout et n'importe quoi tel un Don't Starve. A ceci près que vous n'êtes pas dans un jeu de survie (vous ne pouvez pas mourir d'ailleurs) et le temps continuera inlassablement tant que vous n'avez pas trouvé la solution. Pour cela, les premières (longues) minutes se ressemblent avec pour commencer le besoin de prendre en compte le planning de la journée : appel, bouffe, temps-libre, boulot (dont il faut remplir le quota pour éviter de le perdre), activités, bouffe, dortoir, extinction des feux. Puis rebelote. Parfois, une visite peut venir égailler la routine inhérente de l'univers carcérale et c'est donc à vous de profiter de certains temps morts pour mettre en place votre stratégie.
A partir de là, on est frappé par le nombre de possibilités. Car on ne sait pas comment sortir et donc encore moins ce qu'il faudra comme matos pour espérer y arriver. Il faut donc prendre son temps, parler aux co-détenus pour recevoir quelques quêtes basiques et surtout exploiter le matos qui traînent un peu partout pour tenter le craft sans la moindre aide : tout se fait au hasard au début et on tente obligatoirement le hasard pour se fabriquer une arme, quelque chose pour creuser ou des objets utiles comme un poster pour cacher un mur ou de quoi saboter quelque chose lié au travail d'un autre afin que vous puissiez prendre sa place pour là encore exploiter de nouvelles choses. A l'instar de Don't Starve pour le citer à nouveau, on se plaît à comprendre peu à peu les choses, à découvrir une faille dans la sécurité qu'on va se charger d'exploiter au mieux tout en saisissant les interdits : même si vous êtes libre la plupart du temps, il ne faudra pas oublier d'aller manger pour regagner de la vie, même chose coté sommeil malgré l'envie d'explorer la prison en douce de nuit (en fabriquant un faux mannequin dans votre lit), ou encore booster votre intelligence et votre force via les activités dédiées. Le must étant de vous fabriquer une petite planque derrière le poster de votre chambre pour y déposer tous les objets dangereux susceptibles d'être confisqués par un garde. Bref, on avance, on découvre, jusqu'à ce que tout se mette doucement en place en laissant chacun libre de procéder comme il entend, la libération conduisant ensuite à un classement mondial et l'accès à une nouvelle prison avec toujours plus de restrictions, sachant qu'un éditeur arrivera bientôt pour continuer à nous rendre fou.
Les plus
Les moins
+ Le concept bien trouvé
+ Le nombre de possibilités
+ A chacun sa solution
+ Bonne durée de vie
+ Et bientôt un éditeur de niveaux
+ Traduit (au cas où)
- Aucun scénario
- Personnages sans personnalité
- Et difficile à différencier
- Problème de perception (2D)
- Ça l'aurait fait en coop...
- Potentiellement très décourageant
Conclusion : Comme Don't Starve, le petit The Escapists est un titre aux possibilités tout simplement énormes mais qui ne compte pas faire dans la douceur. Rien ne vous est indiqué, rien ne vous est montré, rien ne vous est offert. Perturbant voir même frustrant pour une bonne partie du public qui éteindra la console avant même d'avoir réussi le premier niveau, mais tout simplement gratifiant pour les autres qui n'ont pas peur d'essayer de crafter des savonnettes et des ours en peluche pour comprendre en quoi cela est susceptible de les aider à retrouver la liberté.
7/10
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