Après avoir enivrée les joueurs Xbox 360 lors de l'été 2012, l'excellent Dust : An Elysian Tail fait son grand retour sur PlayStation 4.
Ce test est tiré de celui paru pour version XLA, les deux versions restant exactement les mêmes excepté pour le combo 1080p/60FPS.
Proche du conte un peu macabre, le scénario de notre intéressé nous permet d'incarner Dust, un jeune guerrier dont on ne connaît pas grand-chose du passé, et d'ailleurs lui non plus puisque le brave se réveille dans une forêt totalement amnésique. Heureusement, l'aide de Fidget (une espèce de chat-écureil volant) et d'une épée douée de la parole vous permettra de vous lancer dans une quête de réponses, pour également venir en aide à un peuple menacée par un paquet de créatures ainsi qu'un empire aux objectifs non connus. Sans être original, l'histoire reste de qualité avec quelques rebondissements, certains téléphonés, d'autres inattendus. Pas de cinématique et de mise en scène osée (logique au regard du développeur unique) mais un doublage anglais de haute qualité.
Bon, on va éviter de tourner autour du pot pour parler de ce que tout le monde a déjà pu remarquer en regardant les quelques trailers : le jeu est techniquement magnifique. Une 2D léchée digne des plus belles productions, des décors somptueux et variés, des personnages dont le design réussi ne plaira pas forcément à tout le monde, des effets dans tous les sens et une animation tout simplement parfaite. Un véritable chef d'œuvre en la matière, davantage poussé sur PS4 grâce à une résolution poussée en 1080p et un 60FPS constant.
Pour ce qui est du jeu,
Dust : An Elysian Tail adopte une approche façon « MetroidVania », sans pour autant forcer dans les allers-retours parce qu'il nous manque un objet ou une pauvre compétence. On pourrait même dire que le titre est assez linéaire dès le moment qu'on décide de le parcourir en ligne droite. La route est toujours indiquée et on enchaîne les niveaux sans avoir forcément besoin de revenir en arrière, autrement que pour faire progresser le scénario (en allant revoir un PNJ important au village par exemple). En revanche, dès lors que vous souhaitez fouiller, il y aura largement de quoi faire, les niveaux étant conçus pour receler de nombreux secrets avec leur lot d'embranchements et de passages bloqués sans l'élément adéquat (technique de la glissade, pierre d'une certaine couleur...).
On n'est jamais forcé de s'écarter de la route principale, mais difficile de résister à l'appel des nombreux coffres et de la grosse pelletée de quêtes secondaires (sans indicateur, à l'ancienne donc), surtout lorsque les récompenses se montrent à la hauteur. Car le titre reste avant tout un action-RPG, avec ses composantes à base d'expérience et de niveau. De l'expérience qui augmente d'ailleurs assez vite dès lors que vous comprendrez que les combats ne se mènent pas que sur le coté bourrin et l'esquive, la dextérité pour grimper le chiffre de combo vous rapportant toujours plus de bonus d'xp. Votre acolyte Fidget sera d'ailleurs votre principal atout pour faire grimper le compteur, la bestiole pouvant cracher une gerbe de lumière (puis plus tard des sorts d'éléments), dont vous pourrez démultiplier l'effet en faisant tourbillonner votre épée. Résultat, il ne faut que quelques secondes pour atteindre la barre des 100 combos, puis plus tard taper les 1000 sans le moindre problème.
L'aventure est soutenue par quatre modes de difficulté et on est déjà tenté de vous dire d'oublier les deux premiers tant le jeu peut devenir facile en l'espace de dix minutes. La faute à un léger problème qui pourrait être interpréter comme une première erreur de parcours pour un jeune développeur : le système de progression du personnage. Dans les faits, le titre nous fait dans la totale avec des compétences à acquérir, des points à placer dans nos statistiques (force, défense, etc.) à chaque niveau ainsi que l'apport des bonus dû à notre équipement. Classique dans l'ensemble, mais également rudement généreux car on aura rarement ressenti cette impression de grimper autant en puissance en passant un pauvre niveau. Placer un point dans une de vos statistiques, la force par exemple, fait parfois doubler le chiffre alloué (on passe ainsi de 50 à 100 de puissance), pire encore concernant l'équipement.
Car au-delà des achats chez le marchand du coin ou de ce qu'on peut ramasser dans les coffres, le jeu propose également un système de loot, consistant donc à ramasser toujours plus de choses au fur et à mesure de notre avancé. La plupart étant des matériaux, on peut ainsi moyennant un plan à trouver fabriquer une arme, une armure, une bague ou un collier. Et quand on sait que notre âme de fouineur nous permet de trouver un plan nous permettant d'acheter une armure qui passera notre défense de 40 à 120, on se dit qu'il en faut quand même peu pour appréhender les joutes d'une tout autre manière. Bien sûr, encore faut-il avoir les matériaux requis mais tout est fait pour frustrer un minimum : il suffit d'avoir ne serait-ce qu'un seul exemplaire de n'importe quel objet et le revendre pour que le vendeur bénéfice ensuite d'un stock conséquent (contre un peu d'attente). Et que dire également lorsqu'on choppe l'objet permettant d'invoquer le forgeron et son stock de matériaux où on souhaite. Généreux encore une fois.
Surtout que paradoxalement, on peut subir le coté impitoyable de la difficulté qui surgit sans crier gare. Un boss un peu trop retorse, un ennemi au pattern inconnu, un niveau blindé de pièges... Tout peut rapidement mener à la mort vu la barre de vie qui ne se régénère jamais au-delà de la moitié (sauf accessoire particulier, et la bouffe est là pour compenser le reste), et un Game Over vous renvoie directement à votre dernière sauvegarde manuelle, aussi loin soit-elle. Heureusement, il y a de quoi enregistrer notre parcours un peu partout mais un oubli est vite arrivé et mourir en ayant oublié de sauvegarder depuis plus d'une heure aura de quoi nous renvoyer vers des sensations de rage qu'on avait laissé au fin fond de nos souvenirs.
Un jeu aussi beau et aussi travaillé doit bien caché quelque chose. Et souvent dans ce genre de cas, c'est la durée de vie qui morfle. Pas ici.
Dust : An Elysian Tail nous propose une bonne quinzaine d'heures en moyenne pour atteindre les crédits de fin, et plus encore pour celui qui tentera le score parfait, motivé par le loot, les défis secondaires (avec classement en ligne) et également les compagnons issus d'autres licences à retrouver. Et tout cela sans ressentir le moindre ennui, le rythme incroyablement soutenu nous donnant constamment envie de progresser jusqu'à des heures pas possibles. La marque des grands jeux, indéniablement.
Les plus | Les moins |
+ D'une beauté absolue
+ Musiques et doublages
+ Gameplay très nerveux
+ Très bonne durée de vie
+ Vive le PS Plus | - Difficulté en dents de scie
- Aucun bonus inédit |
Conclusion : Les plus gros éditeurs ont beau venir squatter les plates-formes dématérialisés, il existera toujours un petit développeur pour montrer que les meilleures surprises ne viennent pas forcément des plus grands. Dust fait partie du lot, capable d'allier beauté, système carré et jolie durée de vie. Quelques menus défauts à signaler certes, comme une aventure qui peut parfois se montrer très facile puis traître quelques minutes après, genre de choses qu'on prendra pour des erreurs de jeunesse. Pour le reste, chapeau bas.