Pour ses débuts sur consoles next-gen, le célèbre Sherlock Holmes s'offre une mise à jour graphique et des enquêtes de qualités.
Qui l'eut cru. En seulement quelques années, le personnage de Sherlock Holmes est revenu à la mode. D'abord à la télévision, puis ensuite sous la forme de différents jeux vidéo, dont les plus connus sont ceux développés par
Frogwaves. Le développeur ukrainien est donc logiquement de retour en ce début d'automne avec
Sherlock Holmes : Crimes & Punishments. Si la saga de jeux d'aventure avait tendance à faire du surplace, le studio a toutefois revu ses plans pour cet épisode et utilise pour cela l'Unreal Engine 3. Le moteur d'Epic Games permet donc à la franchise de faire un véritable bon graphique, même si à l'heure de la Xbox One, de la PlayStation 4 ou des PC de nouvelle génération, on aurait plutôt espéré un jeu sous Unreal Engine 4. Mais il faut tout de même avouer que le travail réalisé sur le plan visuel est de bonne qualité. Les décors sont ainsi variés et proposent de très jolis environnements avec des effets de lumières, d'ombres et de brouillard très efficaces. Coté ambiance, on salue aussi la relation entre Sherlock et le docteur Watson, toujours aussi drôle et piquante, la VO étant vraiment réussie.
Les environnements de la seconde enquête - le mystère du train disparu - sont sans aucun doute parmi les plus beaux du jeu. Seules quelques textures laissent à désirer lorsque l'on a tendance à s'égarer dans des endroits clairement pas faits pour que l'on s'y aventure. Mais le titre se repose aussi sur la modélisation des visages. Sans toutefois rattraper
L.A. Noire sur ce même terrain, les faciès des protagonistes que l'on questionne sont très réalistes mais on regrettera le manque d'animations labiales, gâchant un peu la fête. Il est également dommage que l'on ne puisse pas s'y fier. Car le jeu repose non pas sur vos soupçons face à une grimace d'un éventuel suspect face à vos questions, mais sur vos différentes déductions.
Le jeu opte pour un système reprenant les capacités hors normes du personnage créé par Arthur Conan Doyle, et lorsque l'on commence à interroger quelqu'un lié à l'affaire en cours, on peut, outre les traditionnelles questions, activer un mode permettant d'observer ses moindres détails. Le temps s'arrête alors, et vous êtes invité à passer un cercle vous servant de curseur sur le personnage, son visage, ses habits, d'éventuels papiers dans sa poche… Une fois fait, vous pouvez être amené à faire un QTE très facile pour questionner votre interlocuteur sur un sujet bien précis. Par exemple, vous avez découvert peu avant des papiers suspects liés à une assurance bidon, vous aurez donc cet argument sur une liste à côté du visage du personnage si celui-ci vous ment. Si vous avez juste, celui-ci répondra (sous la pression ou non), mais si c'est faux, la conversation s'arrêtera. Une fois que vous avez réuni quelques preuves, vous pouvez accéder au panneau des déductions. Des éléments qu'il faut ensuite relier entre eux (si c'est possible) pour former une « poche » de preuves.
Parfois, ces preuves vous donnent deux choix possibles, et il faut donc sélectionner celui qui vous parait le plus pertinent. Tout l'intérêt de
Sherlock Holmes : Crimes & Punishments repose donc sur cette fonctionnalité. Une fois une affaire touchant à sa fin, vous pouvez choisir parmi les différentes conclusions disponibles en reliant les « poches » entre elles, pour ensuite faire un choix moral qui aura un impact sur la conclusion du chapitre. On peut parfois rendre Sherlock compatissant, ou plus prompt à la violence pour capturer le criminel. Il se peut que vous vous soyez trompé, et en fin de chapitre, un panneau vous expliquera quel est le pourcentage de joueurs qui ont fait tel ou tel choix, et attrapé tel protagoniste. Il est même possible de savoir si on a vu juste, mais cela veut aussi dire que vous vous gâcheriez potentiellement le plaisir de jeu. Si tel est votre décision, la partie revient en arrière, avant l'épilogue, vous permettant de revoir vos différentes stratégies.
Les différentes affaires - au nombre de six - ne sont pas toutes particulièrement passionnantes, mais elles retiennent néanmoins suffisamment l'attention. On appréciera tout particulièrement la seconde, la cinquième et la sixième, notamment pour le travail réalisé sur l'écriture. Comptez d'ailleurs une douzaine d'heures pour venir à bout de cet épisode, en sachant que d'éventuels succès/trophées pourront évidemment vous maintenir un peu plus longtemps. Notons pour les plus casuals qu'il est tout à fait possible de passer les puzzles pour s'attarder sur l'essentiel, ce qui reste tout de même déconseillé dans l'intérêt du jeu, surtout qu'ils sont loin d'être impossibles à résoudre.
Les plus | Les moins |
+ Certains environnements
+ La qualité des dialogues
+ Holmes et Watson très drôles
+ La modélisation des visages
+ Les déductions | - Qualité variable des enquêtes
- Les déplacements lourds
- Trop facile et permissif
- Les expressions peu déterminantes
- Un bouton « Passer », vraiment ? |
Conclusion : Sherlock Holmes : Crimes & Punishments s'avère être un jeu d'aventure et d'enquête particulièrement agréable, la qualité des enquêtes rappelant d'ailleurs l'épisode centré sur Jack l'Éventreur. L'upgrade graphique est également bienvenu, bien qu'encore assez timide, et la durée de vie tout à fait acceptable. Dommage au final que la difficulté ne soit pas au rendez-vous pour permettre d'être accessible à tous.