Annoncé courant 2014 sous la bannière indépendante avant d'être récupéré en cours de route par Bandai Namco (qui nous avait déjà fait le coup avec le récent Little Nightmares), le projet Get Even est désormais disponible sur PC, PS4 & One, livrant une expérience intéressante mais clairement imparfaite.
Depuis bien des années maintenant, ce que l'on appelle le « walking simulator » est un genre devenu commun mais toujours particulier où l'on passe l'essentiel de son temps à marcher en vue à la première personne pour suivre un scénario parfois soutenu, parfois suggéré, le tout avec un gameplay expressément minimaliste. Get Even fait de base partie de cette tranche avec pour le coup un scénario bien plus important que bien d'autres jeux du même moule, jouant ici la carte du polar assez sombre avec une (grosse) pointe de mystères et suffisamment de rebondissements pour nous tenir jusqu'au final, même si quelques révélations dans le lot peuvent être assez facilement devinées en cours de route.
Le jeu a le mérite de démarrer très fort en employant la technique de « l'introduction qui dévoile directement la finalité », à savoir que l'on joue une sorte de mercenaire nommé Black, devant infiltrer un entrepôt désaffecté pour libérer une femme prise en otage. Mais rien ne va se passer comme prévu et après un échec cuisante de la mission, vous vous réveillez quelques temps plus tard dans un asile tout aussi abandonné, un casque de réalité virtuelle vissé sur la tête, et un guide (se faisant appeler Red) qui souhaite impérativement tout savoir de vous et surtout ce qui vous a conduit à cette fameuse mission. Et ça tombe bien car étrangement amnésique, vous êtes également en quête de ces réponses et allez donc progresser dans cette étrange batisse tout en revivant de nombreux flashbacks qui sont là pour révéler les zones d'ombre.
Bandai Namco a eu le bon goût de vendre cette nouvelle production pour une trentaine d'euros aussi bien en physique qu'en dématérialisé, sachant pertinemment que l'on parle de base d'un jeu indépendant, ce qui se ressent à de nombreux instants. Techniquement, c'est loin d'être la folie (et le frame-rate n'est pas toujours très stable) et les décors ont beau être parfois très détaillé, le rendu général reste très sommaire en plus de proposer une mise en scène assez simplette comme le veut la tradition du genre. Au moins, on pourra féliciter le travail sur le son, et ce à tous les niveaux : les doublages (en VO uniquement) sont excellents, la musique est de grande qualité et, surtout, l'équipe a fait un travail sensationnel sur l'ambiance qui peut parfois prendre aux tripes alors que le titre ne mise aucunement sur le coté survival-horror, donc non sujet aux jump-scares à moins d'être psychologiquement très fragile.
Donc les bases sont très correctes et il y avait plusieurs façons de finaliser le chantier, dont tout simplement la possibilité d'en rester là : une expérience de quatre à cinq heures avec un rythme soutenu, cela n'aurait choqué personne à notre époque, et là encore parce que c'est le genre qui veut ça. Il y avait aussi possibilité de faire preuve d'ambition en rendant tout simplement le titre compatible avec les casques de réalité virtuelle, ce qui déjà aurait été en adéquation totale avec le scénario, mais aussi parce que le style se prête ici à merveille, et que la partie technique (quasiment toutes les zones sont étriquées) aurait permis d'y jouer au PS VR sans restriction, hormis pour la résolution du casque lui-même. Mais non, la grenouille a voulu se la jouer plus grosse que le bœuf, et à vouloir tenter de faire un « AA », l'équipe s'est prise les pieds dans le tapis.
Déjà, le jeu est beaucoup trop long pour sa ligne principale et cela ne sert qu'à diluer un scénario pas toujours très facile à comprendre sur certains points, en plus de recycler à outrance une partie des décors. Et c'est d'autant plus inutile que ceux qui souhaitent aller en profondeur ont déjà un moyen de replay-value offert, en pouvant revenir dans les flashbacks et dénicher de nouvelles preuves ainsi que des « souvenirs cachés », sans parler de la fin assez surprenante. Mais pire encore, les développeurs ont tenu à proposer des séquences de shoot où l'on a le choix entre le bourrinage ou l'infiltration (ce que vous faîtes aura une petite incidence sur le scénario). Mais voilà, quel que soit votre approche, c'est juste mauvais. On a beau avoir une arme originale, le corner-gun qui permet de viser même en restant à couvert, le feeling est d'une mollesse rarement vue et les possibilités nous renvoient des années en arrière. Chacun de ces passages est à classer parmi les plus mauvais du jeu (et même parmi les plus ennuyeux de cette génération), et ils sont malheureusement nombreux pour entacher l'expérience globale : dans un jeu qui pousse à retenter certains séquences pour ramasser ce qui a été oublié, comment être motivé à revivre des passages hautement barbants qui donnent juste envie d'éteindre la console ?
Les plus
Les moins
+ Scénario travaillé
+ La qualité du doublage (VO)
+ Le sound-design
+ Quelques excellentes séquences
+ Le prix sympa (30€)
- Tous les passages FPS
- Graphiquement très old-gen
- Du recyclage
- Pourquoi pas en VR ?
Conclusion : Il faut savoir à quoi s'attendre avant de craquer pour Get Even. Si vous aimez avant tout l'action/infiltration, vous pouvez passer votre chemin. Si vous misez plus sur les jeux à narration, alors vous y trouverez votre compte, même s'il faudra quand même se taper ces séquences FPS moisies qui n'apportent rien à l'expérience, la rendant même moins sympathique que prévue. Pas le meilleur jeu du genre en somme, mais une curiosité sur laquelle on pourra s'attarder en période creuse ou lors de diverses soldes.
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