Onze localisations en occident en l'espace d'une année, c'est le challenge que s'est offert NIS America en 2014. Sept jeux sont déjà disponibles. Voici le huitième.
Sortez les enceintes, les feux d'artifice, l'alcool (avec modération) et préparez vous à fêter le plus gros événement de l'année :
NIS America vient de sortir un jeu traduit en français ! L'émotion est à son comble, la preuve : les larmes coulent à flots... tandis que certains relativiseront vu que c'était déjà le cas sur la version PlayStation 3. Qu'importe, on est heureux. Heureux parce que désormais, personne n'aura plus la moindre excuse pour se lancer dans ce nouveau produit PS Vita (hormis ceux qui ont fait l'original bien évidemment) afin d'apprécier toute la qualité d'un scénario et d'un casting totalement fou dont Valvatorez, ancien vampire tyrannique (mais toujours vampire) qui depuis des siècles se la coule douce dans le Sous-Monde en élevant des Prinnies tout en se gavant de sardines, le met ultime à ses yeux. L'envie pour le nouveau roi démoniaque en place de faire une purge sur les Prinnies, empêchant Valvatorez d'accomplir sa promesse (offrir des sardines à chacun), va motiver ce dernier à reconquérir les enfers aux cotés de son serviteur dévoué Fenrich, bien content de revoir son maître reprendre du galon.
Le jeu brille par son background et on se plaît à suivre l'histoire bourré d'humour et de rebondissements. Si la mise en scène est minimaliste, mais suffisante, elle est rattrapée par l'excellent chara-design qui brille d'autant plus par le nouveau moteur mis en place pour ce quatrième épisode, offrant des personnages beaucoup plus fins et détaillés, loin des pixels des trois précédents. Un bonheur pour les yeux, d'autant plus renforcé par la qualité de l'écran PS Vita, et tout autant pour les oreilles car si les musiques se laissent écouter, l'éditeur a (contrairement à d'autres) tenu à écouter les fans jusqu'au bout en nous offrant le doublage japonais. Pas en DLC à 5€ non. Vraiment gratuit et inclus d'office. Presque une leçon tiens.
Mais
Disgaea, c'est aussi un système de jeu qui a fait ses preuves et qui risque surtout de faire flipper ceux qui débarqueraient aujourd'hui dans la saga. Dans les faits, en combat, le titre reprend l'essentiel des codes du T-RPG avec ses déplacements par cases dont une vue isométrique que l'on peut d'ailleurs régler niveau hauteur et perspective. Notons à ce propos que malgré les quelques choix, il est souvent beaucoup plus difficiles de s'y repérer que dans un
Fire Emblem Awakening, les nivelés empêchant de mettre la caméra à la verticale et la taille des personnages étant parfois susceptibles de masquer de nombreux éléments. La prise en main reste accessible et il faut de fait prendre en compte la possibilité de gérer son tour de la façon que l'on souhaite. Contrairement à bien d'autres titres du genre, au lieu de placer d'un seul coup toutes les unités et leurs compétences associées, on peut cette fois y aller à tâtons, comme par exemple attaquer un seul ennemi avec deux personnages, valider l'action pour en voir le résultat, puis passer aux autres membres de votre groupe, et ainsi de suite jusqu'à ce que vous n'ayez plus personne en stock. Pas de place au hasard en revanche et si y aller par petits coups permet de mieux jauger la situation, il est souvent préférable de placer une grosse salve (la totalité de votre équipe) et une seul action pour permettre la création de chaînes et de combos, beaucoup plus ravageurs.
Quant au reste, un HUB central permet de faire ses achats (armes, accessoires et objets) et d'acheter ou booster ses compétences. La progression se faisant elle par chapitre, et sous-chapitres, on pourrait se dire que l'on a à faire à un produit efficace accessible à tous. Sauf que ce n'est pas du tout le cas, surtout pour ceux qui souhaitent exploiter le jeu au mieux. Comme d'autres titres importés par
NIS America, le profondeur du système mis en place dans
Disgaea 4 est telle qu'il est difficile de tout résumer en un article. Il faudra en premier lieu apprendre à maîtriser un gameplay qui ne se contente pas de reprendre les fondamentaux dans les grandes lignes, rajoutant des features comme pouvoir porter des alliés pour les envoyer plus loin (idéal pour approcher plus vite d'un ennemi ou d'un coffre), voir carrément constituer des colonnes humaines pour pouvoir en un tour atteindre l'autre bout du terrain, voir déclencher des attaques spéciales. Et tout cela sans compter sur le système de Géocubes (des zones sur le terrain octroyant bonus ou malus aux alliés comme ennemis, avec des véritables puzzles pour s'en débarrasser) ou encore les Magimorph pour transformer une créature alliée (un Prinnie par exemple) en arme, voir en faire fusionner deux d'entre eux pour devenir un géant ravageant tout sur son passage.
A cela ajoute les tonnes d'options dans le menu. On aura par exemple droit à une sorte d'échiquier géant nous permettant de positionner alliés et monuments, sachant que les placements influenceront sur les bonus en combat. Les points de Mana servant à booster nos compétences pourront également être dépensés dans une Assemblée Nationale pour faire voter des lois (meilleurs objets dans les boutiques notamment, en plus de quelques bonus plus anecdotiques) en soudoyant les députés démons avec des objets, voir carrément d'autres joueurs en ligne qui viennent s'immiscer tranquillement. Le plus gros morceau reste indéniablement le Monde des Objets où l'on peut « visiter » n'importe quel objet (potion, arme, armure...), retranscris en un donjon à de multiples étages à la difficulté bien plus élevée que dans les chapitres de l'histoire. Le principe est simple : plus vous allez loin dans le donjon, plus l'objet gagne en puissance une fois ressorti. Si on ajoute à cela le fait de pouvoir créer des vaisseaux de toutes pièces pour les envoyer dans des mondes d'autres joueurs, l'éditeur de maps à s'échanger, la totalité des DLC de la version PS3 (persos, classes, vaisseaux, missions...), la durée de vie devient incalculable avec une Platine qui réclamera probablement plusieurs centaines d'heures de votre temps libre. Bonne chance.
Les plus | Les moins |
+ L'univers, les personnages, l'humour...
+ Le chara-design
+ La profondeur du système
+ Durée de vie incroyable
+ Tous les DLC inclus
+ En français : CHAMPAGNE ! | - Gros problèmes de lisibilité
- Tellement profond qu'il en deviendrait inaccessible pour beaucoup |
Conclusion : Alors que l'éditeur annoncera prochainement le cinquième épisode de la saga, ce retour sur Disgaea 4 permet à la PS Vita de s'octroyer un nouvel indispensable à dimension chronophage, d'autant plus quand il s'agit d'un des rares produits de la machine ayant bénéficié d'une traduction FR. En souhaitant un succès, même minime tant que suffisant, pour motiver NIS America à réitérer ce genre de bonus...