Acclamée par la presse et la critique, la série Batman Arkham a surtout le statut d'être l'exemple même de la bonne adaptation. Après deux plats de qualité, Rocksteady s'est directement envolé sur Next-Gen pour s'attarder sur de nouveaux projets, laissant Warner Montréal conclure la trilogie d'une manière peu originale : le coup de la préquelle. Voyons ça.
Le premier
Batman Arkham avait su apporter avec lui un titre ultra-classieux, d'une fidélité exemplaire et doté d'un système de combat tout simplement parfait. Sa suite a repris les bases en adaptant cette fois la formule au monde ouvert. Quid de ce troisième épisode, qui avec une nouvelle équipe en charge avait les moyens d'apporter du neuf ? C'est bien simple : rien. On s'en doutait un peu avec les quelques présentations mais comprenez bien que
Batman Arkham City a une sérieuse allure de suite facile allant même vers la grosse extension de luxe. Peu de nouvelles capacités (la plupart sont des variantes reprises du précédent épisode), système de combat inchangé si ce n'est l'obligation de s'adapter à 2-3 nouveaux types d'ennemis, progression identique, ville dont certains aspects sont clairement repris d'Arkham City (justifié scénaristiquement mais bon)... Même les délires d'Enigma sont identiques dans 90 % des cas, la plupart des petits puzzles nécessitant nos capacités pour récupérer un objet ayant déjà été aperçus par le passé. Graphismes inchangés, animation identique sur quasiment tous les aspects... Seuls quelques voix changent (malheureusement, mais on évitera de spoiler), et le constat s'impose donc de lui-même : ça sent très fort la repompe.
Mais voilà, à copié/collé un travail de qualité, on reste évidemment dans la qualité et oui,
Batman Arkham Origins est de fait un très bon jeu, agréable de bout en bout. On se plaît à parcourir la ville remplit de bonus et secrets tout en grappillant de l'expérience à chaque occasion pour booster nos compétences. La formule est excellente, inutile de revenir là-dessus et on peut au moins dire que l'équipe a su offrir une ambiance particulièrement réussie et même beaucoup plus froide et intense que les deux précédents opus. Le coup de la préquelle est prétexte à balancer de nouveau vilains bien moins connus du grand public même si quelques grandes stars restent au rendez-vous, comme le Pingouin et Bane. Le trip est là, le fan-service est au rendez-vous, le scénario est prenant et bien mis en scène... Impossible donc de parler de mauvais jeu, et les amateurs n'auront aucun mal à reprendre du plaisir même s'il paraît évident que ceux qui accrocheront le plus seront peut-être ceux n'ayant pas encore mis le pied à Arkham. Signalons tout de même rapidement l'arrivée d'un mode enquête, semblable à
Remember Me (le coté avance/retour en arrière pour trouver des indices dans une zone donnée), mais bien peu profond coté gameplay.
Reste le mode multijoueurs, une première dans la série. Ici, l'originalité est plutôt au rendez-vous avec quelques cartes (très peu : quatre) où s'affrontent huit joueurs à raison de deux équipes de trois (des vilains de base bien armés mais particulièrement peu jouables) et un duo Batman/Robin qui a pour but de foutre la pagaille dans chacun des deux clans, tout en prenant en compte que l'un des six « méchants » peut-être remplacé par un gros balaise type Joker. Plutôt sympa, même si on prendra le tout comme un simple bonus qui ne risque pas tenir la route très longtemps coté communauté. Et bien entendu, le tout est accompagné par les désormais habituels défis avec différents modes et cartes, même si là encore, on retrouve la même chose que par le passé, dont le coup des DLC pour gonfler la galerie de personnages jouables.
Les plus | Les moins |
+ La formule toujours des plus efficaces
+ Le casting
+ Le contenu
+ La map encore plus grande...
+ … et avec des raccourcis !
+ Techniquement sympa | - Trop proche du précédent
- Quelques bugs |
Conclusion : Tout aussi bon que Batman Arkham City mais bien moins marquant aujourd'hui vu le peu de nouveautés, cette préquelle reste l'un des titres de qualité de cette fin d'année, susceptible de toujours plaire au plus grand nombre, même ceux qui connaîtraient à peine l'univers du chevalier noir. On espère juste que la prochaine fois, Warner Montréal ou Rocksteady parviendront à aller au-delà d'une formule, certes réussie, mais qui pourrait très vite devenir redondante.