Il y a encore quelques temps, on n'espérait même plus un troisième épisode pour la série Drakengard. Il y a encore quelques mois, on n'espérait même plus une sortie européenne. Il y a encore quelques semaines, on n'espérait même plus une traduction française. Finalement, tout est possible. Juste dommage que l'on parle d'un jeu moyen.
Considéré comme culte de par son scénario et ses protagonistes ultra malsains (surtout en VO),
Drakengard premier du nom a réussi à marquer les esprits malgré un aspect graphique clairement en retrait et une action ultra répétitive jouant en gros la carte du Musô en moins nerveux. Fort heureusement, comme pour le deuxième épisode,
Drakengard 3 fait fi des champs de bataille (et donc de l'utilisation du dragon ici relégué au second plan et de toute manière injouable) pour ce qu'on pourrait appeler de vrais niveaux en action-RPG. Du moins il essaye car au lieu de vaste zones à parcourir pour tuer des tas d'ennemis, on a maintenant de petites zones (assez variées il est vrai) entrecoupées de couloirs pour tuer un tas d'ennemis. Voilà voilà...
Heureusement, le jeu garde un peu de sa nervosité et on se plaît des stages certes simplets pour gagner expérience, pognons et découvrir les quelques trésors pour toujours plus de pognon et surtout des armes, toujours présentes en grand nombre et répartis en diverses classes sachant que l'on pourra en équiper jusqu'à quatre à la fois avec possibilité de passer rapidement de l'une à l'autre sans interrompre notre combo. On rajoutera à cela la possibilité de booster notre équipement (d'où le besoin d'argent) pour d'ailleurs en modifier l'aspect physique, de balancer quelques coups spéciaux dont l'utilisation est limitée par une jauge et enfin une habituelle mais indispensable furie à garder au chaud jusqu'au premier boss ou ennemi suffisamment balaise qui croisera notre chemin. Notons que l'on pourra également appeler notre dragon de temps à autre dans des passages spécifiés mais non obligatoires pour qu'ils viennent cracher quelques (efficaces) boules de feu pour nous venir en aide au cas de danger.
Problème. Si
Drakengard 3 n'a pas forcément une équipe de bras cassés derrière elle, on sent surtout que Square Enix n'a souhaité allouer qu'un budget totalement misérable pour ce troisième épisode qui enchaîne toutes les tares possibles sur la forme. Le jeu est d'une mocheté absolue, les textures sont dégueulasses, il y a des murs invisibles partout, l'IA est abominable, il n'y a aucune variété dans le bestiaire, la caméra fait n'importe quoi dès qu'on lock, le jeu semble parfois tourner à 15FPS voir moins... Plus laid que
Earth Defense Force 2025 qui tapait déjà dans le lourd mais qui avait au moins le mérite de jouer sur les zones ouvertes et le nombre de bestioles à l'écran (qui certes tournaient à 2FPS de loin). Au moins, les cinématiques ont la classe pour aider à apprécier le scénario avec des personnages sympas et une petite dose d'humour inattendue, mais qui reste malheureusement bien loin de la prestance du premier épisode en plus d'être bien mal conté. En passant, à moins de bénéficier d'une édition limitée ou d'avoir précommandé le jeu, vous devez lâcher 5€ pour les voix japonaises. Pourquoi ? Parce que chacun ne les mérite pas peut-être.
On pourra donc presque parler d'un
Drakengard classique, en tout cas plus proche du deuxième que du premier, et les fans auront tout de même de quoi s'amuser malgré ce tableau bien peu reluisant. Niveau durée de vie, il y a de quoi grimper au-delà de la vingtaine d'heures, le scénario étant déjà assez long et les amateurs ne rechigneront pas à finir chaque zone à 100 % (avec la possibilité de redémarrer à n'importe quel checkpoint pour gagner du temps) et de finir la totalité des missions annexes qui malheureusement se contentent de nous faire revisiter des petits passages déjà vus en intégrant un chrono. Et comme à chaque fois, on aura droit à de multiples fins. Quatre pour être précis, les trois premières se débloquant facilement tandis que la dernière... Hé bien vous allez comprendre votre douleur. Déjà, il faut tout d'abord avoir chopper l'intégralité des armes pour accéder au chapitre final, ce qui demande déjà du boulot, mais préparez vous à tomber de haut en découvrant un boss ultime qui n'est en fait rien d'autre qu'une épreuve rythmique à se tirer une balle vu la difficulté, demandant de faire un perfect sur une musique de huit minutes (!!!), ce qui pourrait être de l'ordre du faisable si la caméra ne faisait pas exprès de masquer l'essentiel et que le rythme était en adéquation avec la musique de fond. Point fort : ressentir ce degré de rage qui avait disparu depuis des années, avec l'envie forte de faire bouffer le DVD aux développeurs.
Les plus | Les moins |
+ Gameplay nerveux
+ Un tas d'armes à booster
+ Casting sympa
+ De très jolies musiques
+ Une petite dose d'humour
+ La traduction inespérée
+ La formule reste efficace
+ La durée de vie | - Graphismes PS2 (et encore)
- Se permet de ramer
- Et même de freezer parfois !
- Les voix japonaises payantes
- Plus linéaire que FFXIII
- Dragon injouable et en retrait
- Le boss final |
Conclusion : Blindé de tares techniques, simpliste dans son approche et moins efficace que le premier dans son background, ce troisième épisode ne pourra être destiné qu'aux plus gros fans de la série et éventuellement aux intéressés « très » conciliants, le titre ayant tout de même quelques atouts en main pour nous accrocher quelques bonnes heures. A prix moindre si possible.