Rappel des faits. En juin 2008, Tomonobu Itagaki prend ses valises et ses lunettes de soleil pour quitter TecmoKoei, laissant les fans de Dead or Alive et Ninja Gaiden dans la tourmente face à un futur incertain. Mars 2012. Ninja Gaiden III sort justement sur PlayStation 3 et Xbox 360, provoquant l'hécatombe attendue : QTE à outrance, manque de contenu, simplification générale, graphismes loin d'être à la hauteur de la saga... Un groupe de fans résiste, pointant un feeling toujours présent dans les modes de difficulté les plus hauts mais le mal semble être fait pour la plupart : la licence vient de mourir. Mais alors qu'on n'a aucune nouvelle d'un quatrième épisode, les développeurs se sont retroussés les manches pour offrir à la Wii U une version revue de fond en comble. La vraie version pour beaucoup. De quoi en faire un hit ?
Débutons dès à présent par les points qui n'ont pas changé, comme le scénario. Insipide au possible et à la mise en scène clairement occidentale (le premier épisode nous manque à ce sujet), l'histoire se suit non sans de nombreux bâillements, surtout que le développeurs ont eu le malin plaisir de balancer un peu trop de cinématiques généralement trop longues pour ce qu'elles ont à apporter. Et on l'avouera, Team Ninja oblige, on s'attendait à un peu plus de glamour de la part de la caste féminine et on appréciera donc l'ajout dans cette version Wii U de missions supplémentaires au cœur même du scénario où on incarne la jolie Ayane, prête à assurer son taf après une séquence de massage aussi appréciable à l'œil que la scène de douche de Parasite Eve 2. On ne se refait pas.
Il faut bien comprendre que la structure du titre reste la même que les versions PS3 et 360. Hormis pour le cas d'Ayane, les niveaux restent les mêmes, c'est à dire d'une linéarité incroyable (plus proche dans l'esprit du 2 que du premier donc) où on enchaîne courses, QTE, léger passage à vide et rebelote jusqu'au boss. L'ennui c'est que cette ligne déjà bien droite ne proposait aucun renouvellement il y a un an, du fait que le jeu nous refilait l'ensemble des combos dès le début, une seule arme tout au long du jeu, et autant de nippo. D'autres armes sont bien par la suite arrivées en DLC, gratuitement, mais sans parvenir à cacher ce sentiment qu'on avait droit à un épisode bâclé. Un sentiment annihilé sur cette version Wii U qui revient au base avec un personnage « nu » en début de partie, qui choppera les autres armes et nippo en avançant et qui devra user de son skill pour grappiller des points de karma à dépenser dans divers sections comme de nouveaux combos pour nos armes, des attaques spéciales, des niveaux de puissance pour les nippo, du boost pour la jauge de vie et quelques costumes. Bref, un vrai jeu au final par le fait d'avoir enfin réellement l'impression de monter en puissance.
Ce changement d'orientation mène évidemment à une difficulté clairement accrue, surtout que les développeurs en ont profité pour rajouter quelques petites touches de challenge au cas où ce ne serait pas suffisant : barre de vie qui ne remonte pas totalement après plusieurs coups, nouvelles attaques pour les boss (qui font très mal !), ennemis qui frappent bien plus fort, phases de QTE où il faut deviner le bouton sur lequel appuyer (toujours dans une certaine logique)... De quoi y laisser quelques gouttes même si les moins courageux qui souhaitent juste profiter de l'aventure pourront opter pour un mode facile, qu'on pourrait nommer « casual » vu qu'il est quasiment impossible de perdre (on a essayé, on n'y est pas arrivé). En effet, dès que votre jauge de vie passe dans le rouge, les esquives et blocage s'effectuent alors automatiquement pour ne pas frustrer le pèlerin qui débarquerait dans cette saga habituellement sans pitié. En revanche, les choses redeviennent évidemment plus sérieuses en normal et cette augmentation de challenge mène d'ailleurs à un léger problème : les problèmes de caméra et les coups qui ont parfois du mal à sortir deviennent plus rageant quand l'erreur se montre maintenant impardonnable.
Cette version Wii U bénéficie d'autres ajouts bienvenus, comme des séquences modifiées lorsque notre bras maudit nous bouffe l'esprit, nous conduisant cette fois vers de la tuerie de masse dans une petite arène ténébreuse. Rien d'extraordinaire mais toujours sympathique pour les bourrins. En revanche, coté technique, le constat est clairement plus faiblard avec des textures parfois plus baveuses que sur Xbox 360 et quelques chutes de frame-rate toujours présentes. Les puristes diront au moins que le titre y gagne en gore avec le retour des démembrements à la chaîne. Un mot rapide sur le GamePad qui en second écran ne sert pas à grand-chose (menus, raccourcis et visualisation des combos), le principal bonheur restant comme d'habitude de pouvoir pratiquer l'intégralité du jeu sur la manette. La disposition des boutons ne prêtant pas forcément à la rapidité de l'action, on ne saura trop vous conseiller d'opter pour un contrôleur pro si vous souhaitez jouer uniquement sur votre télé.
Coté durée de vie, la difficulté relevée et l'ajout des deux chapitres d'Ayane permettra donc aux joueurs d'aller au-delà des huit heures proposées par les versions PS360, du moins en mode normal bien évidemment (ou difficile pour les plus gros habitués). Les aspects secondaires se montrent toujours présents comme les défis à débloquer et l'arrivée prochaine des DLC gratuits pour jouer avec Momiji et Kasumi. Le online est également de la partie avec des parties deathmatch en équipes (à oublier) mais également les missions en coopération déjà bien plus intéressantes, avec dans les deux cas les habituelles features propres aux jeux actuelles : expérience, costume à débloquer, nouvelles techniques, etc.
MISE A JOUR : éditions PS3 et 360
Le portage sur les consoles de Sony et Microsoft fait évidemment perdre les bons cotés du Off-TV tout en prouvant que le pad 360 et la Dual Shock reste tout de même plus adaptées pour la nervosité du titre. Coté jeu, on s'offre enfin un frame-rate désormais plus stable, l'intégration dans la galette des quelques DLC gratuits, tout en rajoutant en bonus une poignée de costumes inédits mais également une vingtaine de défis supplémentaires. De quoi faire.
Conclusion : Sans pour autant corriger l'ensemble des défauts de l'original (scénario, graphismes, level-design...), Razor's Edge reste la preuve que la licence est désormais repartie sur de bons rails grâce à un gameplay beaucoup plus exigeant, une difficulté rehaussée et un contenu énorme. Les fans peuvent donc repasser à la caisse, avec tout de même le sentiment que l'éditeur aurait pu trouver un autre moyen pour rattraper la version de base, désormais destinée à prendre la poussière dans les étagères et les bacs à soldes.
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