La licence Call of Juarez n'a pas connu le plus grand destin qui soit. Un premier épisode assez bon qui posait les bases, une suite plus réussie mais des regards déjà tournés vers Red Dead Redemption à l'époque, puis enfin un troisième opus qui en plus de renier ses origines, s'avérait totalement loupé. Alors qu'on pensait la série morte et enterrée face à ce constat, Techland (très en forme depuis la lueur Dead Island) offre aux fans de Far-West un quatrième show destiné uniquement au marché dématérialisé. Ambition moindre ? Peut-être, mais il s'agit tout de même du meilleur épisode.
Et pourtant, on sent qu'on reste dans le domaine du « petit jeu ». Mais derrière un budget moins important, les équipes ont dû usé d'astuces pour pondre une œuvre correct et l'objectif est pleinement réussi vu le prix demandé (une quinzaine d'euros). Le retour du vieillissant Chrom Engine 5 est déjà la preuve d'une première idée, non pas dans l'utilisant de son moteur mais tout simplement dans le fait de lui avoir rajouté une couche cell-shading qui va à ravir et ne dénature aucunement l'ambiance western. Ce n'est pas parfait, l'aliasing reste présent mais ça s'avère plus agréable à l'œil qu'un Dead Island Riptide. Même constat coté scénario. N'ayant probablement pas les moyens de pondre des brouettes de cinématiques pour ce projet, les développeurs ont opté pour une approche peu originale de base (l'histoire racontée façon flashbacks), mais avec une touche plutôt plaisante vu que le narrateur raconte l'histoire en temps réel, pendant qu'on joue donc. Et c'est d'ailleurs l'occasion de placer quelques astuces dans le level-design, ici pleinement justifié : une échelle apparaît comme par magie après que vous ayez fait telle action ? C'est normal, le narrateur explique qu'il ne l'avait pas vu quand il est arrivé dans cette zone. Un paradoxe dans l'histoire ? Hop, retour en arrière pour revivre le niveau, mais de manière différente. Les effets du genre sont nombreux et offrent une certaine fraîcheur. Dommage qu'à l'instar des titres de Rockstar ou de Bastion, le doublage obligatoirement en anglais (très réussi pourtant) n'aidera pas certains à suivre correctement l'histoire.
Toujours dans cette optique d'économie, Gunslinger met en place un cheminement des plus simples. Pas de monde ouvert, pas de magasins, pas de PNJ, pas de véhicules à conduire... Du gunfight, point. Hormis quelques très rares moments de calme, le jeu s'apparente clairement à un shoot arcade où on fonce tout droit en bousillant tout ce qui se présente à nous avec quelques features, comme les QTE, les ralentis, les esquives de dernière balle, et surtout de l'expérience. On augmente en effet de niveau en ramassant des objets cachés et bien entendu en tuant des opposants, sachant qu'on peut booster notre butin selon notre façon de jouer (headshot, tir en pleine course...) et qu'il existe un multiplicateur qui grimpe en enchaînant rapidement les kills. Simple et efficace, le système nous permet de dépenser des points dans des compétences qui généralement nous permettent de booster nos capacités dans quatre secteurs : arme à une main, fusil, carabine et dynamite. Le tout permettant en passant de débloquer des armes spéciales (dorées) plus puissantes.
De fait, même après s'être abreuvé de FPS durant cette gen jusqu'à plus soif, Gunslinger passe plutôt bien, et on l'enchaîne sans s'ennuyer durant la demi-douzaine nécessaires. On aura compris que ce n'est pas parfait, que le jeu reste linéaire et doté d'un IA très limité mais c'est « fun » et on n'a aucun mal à y revenir une fois le jeu terminé, grâce à de multiples difficultés, deux fins et la présence d'un New Game + pour conserver son niveau. On note également la présence d'un mode arcade entièrement dédié au scoring ou une session duel, rencontré durant les boss en solo et bien connu des amateurs de western, surtout que le système s'avère suffisamment bien foutu grâce à la demande d'une certaine concentration et un doigté de dextérité pour dégainer le premier. De quoi faire et suffisant pour pallier l'absence de multijoueurs, qui aurait de toute manière été déserté en quelques semaines.
Les plus
Les moins
+ Le juste prix
+ Agréable à l'œil
+ De bonnes idées
+ Contenu à la hauteur
- Petit jeu oblige : IA limité, bestiaire peu varié, manque de grands moments...
- Un doublage français n'aurait pas été de trop vu la narration
Conclusion : Gunslinger est indéniablement ce qu'on appelle une bonne surprise. Malgré des ambitions en apparence limité se cache un sympathique FPS fun et accrocheur, pas cher en plus de ça, et offrant de bonnes bases pour replacer la licence sur de bons rails.
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