Déjà bien placé dans les rangs des titres d’infiltration avec Splinter Cell, l’éditeur français Ubisoft s’est décidé tout récemment à se lancer dans l’aventure du titre de guerre. Et comme dans ce genre de jeu rien n’est plus payant en ce moment qu’un bon FPS basé sur le débarquement de Juin 1944, nous n’avons pas été surpris de découvrir la semaine dernière, dans une présentation en grandes pompes au sein de l’Espace Clacquesin, le très surprenant Brothers in Arms. Voici donc nos premières impressions sur l’un des titres les plus réalistes en matière de guerre normande…
Perdu aux portes de Paris, le lieu de rendez-vous avec l’équipe d’Ubisoft était placé sous le signe de la seconde guerre mondiale. Une jeep de la division Leclerc, des photos d’époque et quelques petits fours quelque peu anachroniques étaient placés à profusion pour nous accueillir et nous mettre dès le départ dans l’ambiance plus que spartiate de la 101st Airborne. Accrochés à nos chaises, nous avons alors assisté à une conférence tout ce qu’il y a de plus officiel avec les acteurs principaux de l’équipe Gearbox Software qui s’est chargé du développement de Brothers in Arms. Deux personnes étaient présentes, Randy Pitchford, PDG de l’entreprise et développeur de talent ainsi le colonel John Antal, retraité de l’armée américaine et ancien Airborne Ranger. Le message était clair, on voulait nous en mettre plein la vue, et lorsque le colonel a commencé à faire son speech sur l’esprit de corps de l’armée, nous avons tous compris, pauvres petits gratte papiers que nous sommes, que ce que nous allions voir allait nous en mettre plein la vue.
Le carrefour de l’homme mort
Ceux qui ont fait un tout petit peu d’histoire dans leur vie (avoir visionné 2 ou 3 fois le soldat Ryan ne compte pas en l’occurrence) savent très bien que tout ne s’est pas joué le 6 juin 1944 le long des plages Normandes. Quelques pauvres pèquenots de la campagne américaine ont été envoyés quelques temps avant les embarcations pour préparer le terrain au gros des troupes. Ces soldats étaient des parachutistes qui pour la plupart n’avaient jamais vu un avion de leur vie et qu’on avait placé dans les soutes d’un DC-3 militaire lancé à 370 km/h, en plein ciel d’un pays qu’ils avaient toujours eu envie de visiter dans de toutes autres conditions. Le but du jeu de Brothers in Arms est de prendre les commandes de l’une de ces unités de parachutistes et de rallier le gros des troupes pour faciliter l’entrée de l’armée américaine en plein cœur de l’hexagone. Pour cela, vous jouerez le rôle du sergent Baker, leader de la compagnie des Screaming Eagles. Jusque là pas grand chose de nouveau à l’ouest, me direz-vous, mais la grosse différence de Brothers in Arms par rapport à la concurrence c’est que vous serez dans tous les sens du terme le leader de la compagnie. Vous aurez sous vos ordres deux équipes qu’il faudra mener d’une main de fer sous peine de devoir rapporter un joli drapeau américain plié à leurs familles.
En effet, Brothers in Arms vous donne pour la première fois la possibilité de diriger en temps réel et en FPS, une escouade complète de l’armée américaine lors du débarquement de Juin 1944. Le principe est relativement simple, à vos côtés gravitent une équipe d’assaut - entraînée pour le combat rapproché et armée de mitraillettes rapides et de courte portée –et une équipe plus défensive – plutôt axée sur l’élimination d’ennemis éloignés via fusils de précision mais bien plus lente et moins efficace en combat rapproché – ces deux équipes pourront être commandés via les gâchettes sur Xbox et PS2 et le clic droit de la souris pour la version PC. Lorsque vous pressez le bouton en question, un petit curseur apparaît à l’écran pour déterminer l’endroit ou vous voulez que l’escouade sélectionnée aille se cacher, attaquer ou vous couvrir. D’autres commandes sont bien sur disponibles comme le regroupement ou la dispersion en cas de situation délicate.
Tout est là pour que le joueur se sente complètement immergé dans ce conflit qui a modelé le monde tel que nous le connaissons aujourd’hui. Et autant le dire tout de suite, la mayonnaise prend très vite, la scène d’intro qui voit l’arrivée de notre petite équipe en plein milieu de la campagne Normande est tout bonnement impressionnante. Après avoir sauté de l’avion et avoir évité les nombreuses rafales qui viennent de la DCA allemande, vous atterrissez dans une clairière dans le noir le plus total, bercé par le rythme saccadé de votre respiration et des quelques hurlements qui vous parviennent ça et là des alentours. De quoi mettre mal à l’aise les plus froids des reptiles et surtout un bon moyen de nous faire entrer dès le départ dans la peau du personnage, un pauvre gars qui a la charge de mener des hommes dans un environnement qu’il ne connaît pas et qui va s’avérer quelque peu hostile.
’It’s just like going back into time’ (Sgt Meniche)
La citation de l’un des plus grands héros de la seconde guerre mondiale est plutôt révélatrice, ceux qui connaissent le terrain ou les aïeuls qui ont servi pendant juin 1944 ne se sentiront pas du tout en terrain inconnu. Jouer à Brothers in Arms c’est véritablement comme de revenir dans le passé, pour nous le prouver, l’équipe de Gearbox Software nous a d’ailleurs montré une petite série de montages photos. Ces clichés étaient coupé en diagonale et collés aux images du jeu lui-même. C’est assez difficile de l’avouer, mais les deux clichés collaient à la perfection. Vous allez me dire, qu’est-ce qui ressemble plus à un champs normand qu’un autre champs normand ? Et je vous dirai que vous avez raison mais les photos en question représentaient des maisons d’époque, des chemins et des villages au complet et tout était restitué dans le moindre détail, impressionnant !
Votre périple dans cet univers ultra réaliste durera pas moins de huit jours et démarrera quelques jours avant le débarquement du 6 juin sur Omaha Beach. Vous aurez à remplir différentes missions comme d’atteindre le village de Carentan, reprendre telle ou telle position stratégique tenue par l’armée allemande ou encore tendre une embuscade à des troupes teutonnes en pleine débâcle. Pour cela vous aurez un arsenal digne des plus grands musées de la seconde guerre mondiale avec fusils ultra lourds et long à recharger, (à chaque coup!) fusils mitrailleurs destructeurs ou encore chars d’assaut légers armés de mitrailleuses à calibre de la taille d’une balle de tennis. Chacun de ces outils de destruction sont utilisables puisque vous pourrez les ramasser sur les cadavres des soldats alliés ou allemands. Malgré le fait que réalisme soit le maître mot de l’équipe de développeurs de chez Gearbox Software, il n’en demeure pas moins que ces derniers ont su calmer leurs ardeurs pour permettre au joueur de ne pas se casser les dents dès les premières minutes de jeu. Point le plus illustrateur, les tanks. Lors de la conférence, le colonel Antal nous a expliqué avoir été à la tête d’une escouade de chars pendant quelques années, ce qui en est ressortit de cette expérience c’est qu’il a compris que rien ne pouvait légitimement être plus dangereux sur le terrain qu’un char d’assaut. Une petite phrase nous a d’ailleurs confirmé l’argumentation, ‘qu’y a-t-il de plus dangereux qu’un char sur un champs de bataille ? – Deux chars…‘. Mais contrairement à certains développeurs, (suivez mon regard) les petits gars de chez Gearbox Software ont compris que le réalisme pour le réalisme n’a pas de raison d’être s’il élimine la plupart des joueurs à cause d’une difficulté trop élevée. Ils ont alors décidé de diminuer le caractère indestructible de ces monstres d’acier. Dans le même ordre d’idée, les blessures que vous subirez vous permettront tout de même de continuer l’aventure sans grande difficulté, du moins si elles ne sont pas trop graves.
Pour terminer, et parce que nous ne pouvons pas tout vous révéler dans cette preview, sachez tout de même que les trois versions disponibles dans moins de six mois disposeront d’un mode online plus que complet. Vous pourrez alors, aux cotés d’une escouade sous votre commandement fragger sans compter avec manette ou souris. Enfin, sachez qu’Ubisoft nous annonce quelque chose comme une grosse quinzaine d’heures pour venir à bout de l’armée allemande, en tout cas pour ceux qui auront compris que la stratégie est plus importante que de foncer bêtement dans le tas…