A l’instar d’un Megaman, les transpositions 3D des épisodes de Castlevania sont dans la plupart des cas totalement ratées (cf. les opus N64). Castlevania : Lament of Innocence a récemment tenté de réconcilier les fans avec la 3D, en vain. Ce dernier cru, baptisé sombrement Castlevania : Curse of Darkness, parviendra-t-il à imposer la série sur 128 bits ? Petit aperçu…
Le scénario se veut un peu plus original que l’éternelle épopée d’un fils caché de la dynastie Belmont, prêt à livrer bataille au maître des vampires. L’histoire fait donc quelque peu office d’OAV : Hector, l’un deux principaux sous-fifres de Dracula quitte le château et abandonne son devoir, lassé de vouer allégeance à son maître. Celui-ci étant de nouveau vaincu par un Belmont, Isaac, second élève du vampire, monte sur le trône et décide de se venger de son ancien acolyte en l’accusant de la malédiction portée sur l’Europe. Hector n’a alors pas d’autre choix que de retourner dans son ancienne demeure pour détruire définitivement le mal qui ronge ces lieux, en espérant prouver son innocence auprès du peuple, mais également le sauver d’une mort certaine.
Changement dans la continuité
Nouvel opus, nouvelle base ? Il ne faudra que trop peu de temps pour constater cet état de fait. Finie la carte en forme de labyrinthe à plusieurs étages, synonyme d’allers retours incessants, on reprend ici les bases qui ont fait le succès des premiers opus sur Nes (ce qui ne nous rajeunit pas, loin de là). Le jeu ne se contente donc pas de visiter le château de Dracula, mais vous fera traverser de nombreux endroits insolites assez lugubres dans l’ambiance, mais classiques pour n’importe quel fan (catacombes, château abandonné, église…) et, malgré les nombreux embranchements, tout est fait pour ne pas s’y perdre. Bien entendu, il vous sera possible de revenir dans des passages déjà terminés via des téléporteurs, une option particulièrement utile pour compléter son bestiaire ou atteindre des endroits auxquels vous ne pouviez accéder auparavant et ainsi avoir une chance de terminer l’ensemble des cartes à 100%. Dans le registre du déjà vu, on retrouvera également les passages obligatoires dans de nombreux magasins d’armes et objets, les points de sauvegarde disséminés en assez grand nombre et, forcément, les boss de fin de niveau toujours aussi grands et toujours aussi faciles si vous prenez le temps de faire quelques points de Level Up entre-temps, la montée en Xp étant toujours d’actualité.
Les premiers pas peuvent paraître mous et ennuyeux, mais il n’en est rien, la jouabilité se révèle rapidement à la hauteur de la série grâce à de nombreuses possibilités, avec par exemple ce que l’on pourrait qualifier d’élevage de monstre. En effet, durant votre pèlerinage, vous pénétrerez à plusieurs occasions dans l’antre d’un gardien (elfe, golem…) qui vous accompagnera et qui pourra évoluer avec le temps, devenant ainsi un soutien parfois indispensable. Pour le reste, le
gameplay reprend le gros des épisodes 3D comme la parade ou le lock des ennemis, mais suit également le mouvement introduit par
Castlevania : Dawn of Sorrow, à savoir celui de préférer les armes blanches au sempiternel fouet. Notez d’ailleurs que vous pourrez effectuer de nombreux combos selon l’arme et le nombre de coups donnés avant la pression du bouton rond qui déclenchera en quelque sorte un coup final plus ou moins puissant. Egalement à la mode, un système de forge permettant de créer de l’équipement à base de restes de métaux laissés par les ennemis a été introduit.
Castlevania 64 bis ?
Graphiquement, on ne sait pas trop ce qui a pu se passer dans les locaux de
Konami, tant certains passages s’avèrent complètement indignes des machines sur lesquelles tourne le jeu. Les choses n’ont pas été faites à moitié puisque l’on retrouve avec horreur un épais brouillard et un clipping nous rappelant les plus mauvais moments de la N64. Heureusement, les choses semblent s’arranger par la suite, à croire que les développeurs ont commencé à maîtriser leur moteur avec le temps, et tout n’est pas réellement critiquable, en témoigne l’animation fluide de l’ensemble et le
character design, réalisé par Ayami Kojima, qui sauve l’aspect technique du naufrage. Côté son, on retrouve une OST orchestrale et parfaitement dans le ton ainsi que, comble de bonheur, la présence des voix originales (japonaises donc) dans la version US.
Un Castlevania de plus ? Peut-être bien… Loin de proposer un hit de la trempe d’un God of War, Konami s’est laissé bercer par les sirènes du grand public, en proposant un soft simple d’accès et donc à la portée de n’importe quel individu sachant utiliser une manette. Dans le même ordre d’idées, la difficulté a été nivelée vers le bas, chose qui se répercutera à coup sûr sur la durée de vie. Malgré cela, ce sont les fans qui pointeront le bout de leurs museaux en premier et qui n’ont d’ailleurs plus que quelques petits mois à attendre avant la sortie Pal et notre verdict final qui, espérons-le, sera un peu plus enthousiasmant que ce que laisse présager cette preview : celle d’avoir à faire à un bon jeu, sans plus.