Dans le média, il faut généralement éviter de juger sans jouer mais il faut bien avouer que, parfois, la tentation est grande. Et dès l’annonce en janvier dernier, c’est par un « C’est quoi ce truc ? » que fut accueilli le pauvre
SNK Heroines, objet de brimades et de mépris, quand il n’était pas simplement ignoré. Huit longs mois de souffrance plus tard, le voici disponible sur PlayStation 4 comme sur Nintendo Switch. Et franchement, même s’il n’est pas raisonnable de tirer sur l’ambulance, il faut parfois dire les choses sans retenu.
3 donc (oui vous avez lu la note, je le sais). De mémoire, la dernière fois que j’ai saqué un tel chiffre, ça doit être pour
Dynasty Warriors 9. Deux jeux sans aucun rapport mais quelque part, j’ai quand même envie de dire que derrière ce total échec d’
Omega Force, il y avait tout de même une volonté de bien faire les choses : mettre la formule Musô en monde ouvert pour y ajouter davantage de préparations, de tactiques et de batailles à grande échelle. Sur le papier, l’idée était très bonne, c’est juste l’exécution qui était très mauvaise. Par manque de budget assurément, et probablement faute de temps et de talents. Mais
SNK Heroines n’est lui pas seulement mauvais, c’est surtout qu’on se pose des questions sur l’intérêt même de son existence.
Car ici, on se demande quand même à quoi a dû ressembler la phase brainstorming de ce projet, étant prêt à parier que trônait en haut du tableau « Faire un jeu avec des nanas à moitié à poil ». Forcément, ça part mal. Après on connaît le besoin de fan-service pour renflouer les caisses et la culture japonaise qui invite à être ouvert d’esprit mais à l’arrivée, c’est quand même rien d’autre qu’un jeu avec des nanas à moitié à poil. Objectif accompli d’une certaine façon, mais il n’y a pas grand-chose derrière pour motiver les gens à craquer une cinquante d’euros. 50 balles ! Pour 14 combattantes (casting évidemment 100 % féminin), une demi-douzaine d’arènes et globalement trois modes de jeu.

Car oui, en mettant de coté le rapide mode entraînement qu’on vous conseille de faire pour connaître les bases (ça prend moins de dix minutes), on se retrouve donc avec un mode Arcade vaguement scénarisé, un classique mode Survie et du versus, que ce soit contre l’IA, contre un pote en local ou en ligne. Notez que vous pouvez supprimer ce dernier point : après quelques tentatives sur plusieurs jours et à différentes horaires, je n’ai rencontré absolument personne pour montrer mon relatif talent. Considérons cela comme une bonne nouvelle. Pour le reste, inutile de détailler le mode Survie et quant à l’Arcade, fait d’une suite de 7 matchs, on part d’une bonne idée avec des micro-scénettes différentes en fonction des deux héroïnes choisies (2V2 en Tag obligatoire), et même sept duos clés pour débloquer des artworks un peu sexy. Mais niveau scénario, c’est nul, tout comme la mise en scène des cinématiques qui sont d’un ridicule nanardesque. Ça semble fait exprès mais ça ne rend pas meilleur ce constat.
Mais tout cela ne serait pas si problématique, mais un peu quand même, si le système de combat était bon et là encore, on ne comprend pas où les développeurs ont voulu en venir. Déjà on tape dans la simplicité avec de l’auto-combo à deux touches, aucune manipulation à faire (même pas d’attaques basses !), et des coups spéciaux qui se déclenchent simplement en pressant un troisième en plus d’une direction. Le dernier bouton est réservé à la choppe, avec possibilité d’en faire des aériennes, et l’on termine avec un bouton pour placer l’Ultra, un pour le Tag, un pour les objets (le truc tellement osef qu’on vous conseille de supprimer l’option dès le début) et enfin un pour la garde, ce qui fera déjà râler car chacun sait qu’une bonne garde se doit d’être actionnée en appuyant en arrière.

Il y a un minimum de patate dans les coups, et moyen de faire quelques jolis combos en prenant le temps d’étudier les choses, mais on ne croule pas sous la motivation devant un système aussi banal. Le pire reste que toutes les fins de combat sont identiques car, allez savoir pourquoi,
SNK a eu l’immonde idée de reprendre le principe de
PlayStation All-Stars. Vous avez bien lu. En bref, vous dégommez votre adversaire mais il n’y a aucun moyen de mettre fin à la joute une fois votre opposant dans le rouge puisqu’il faut obligatoirement l’achever avec votre Ultra, ce que vous pouvez faire en misant sur le bon moment, ou en continuant de le frapper jusqu’à ce qu’il soit temporairement stun.
Et qu’est-ce qu’on s’ennuie… Une pensée pour ceux qui ont craqué pour le jeu et dont la plupart ont dû faire une crise d’angoisse en moins d’une heure. Pourtant, tout n’est pas à jeté dans cette production, notamment ce que l’on disait plus haut avec des scénettes à débloquer en fonction du duo sélectionné, ou encore le principe de la double-barre qui fait que plus vous perdez de vie, plus votre jauge spécial est grande afin de garantir un retournement de situation. Mais on s’ennuie, on en fait vite le tour, il n’y a personne en ligne et vos potes vous cracheront dessus après deux versus. Et puis tiens, quitte à aller jusqu’au bout des intentions premières, ne comptez pas sur le jeu pour vous accompagner dans des instants d’onanisme : quelques bouts de nibards, des nanas qui rougissent sur l’écran de sélection (?), seulement trois costumes par perso, et des accessoires pourris à débloquer, du genre bracelets, lunettes et queues de chat ou renard.
J'étais débordé mais j'aborde la dernière ligne droite.
Donc probable test ce week-end.
Une demi douzaine de stages, c'te honte. Je me disais on voit toujours le même décors sur les screens, tu m'étonnes
Avec ce SNK Heroines, je ne sais vraiment pas ce qu'ils ont essayés de faire: personnages ridiculement sexy, les personnages ne peuvent pas s'abaisser (très déroutant!), garde sur un bouton...
Je suis heureux quand même de voir le jeu a bidé au japon! (10k blaireaux sur PS4 et 5K sur Switch quand même...)