description : Pour les mélomanes (et pour les autres, après tout, y'a pas de raison), venez découvrir ou (re)découvrir des merveilles musicales issues de notre loisir favoris: le jeu vidéo !
Le mot d'ordre: la variété. Hors de question de se contenter d'écouter en boucle du Final Fantasy ou du The Legend of Zelda, même si ces deux sagas légendaires seront représentées généreusement sur Video Games Music !
De la Nintendo NES à la Playstation 4, en passant par le PC et la Megadrive ou encore l'Amiga et la Xbox 360, le RPG, les jeux de baston, les jeux de course ou encore les point'n'clik et les ovni vidéoludiques se donnent rendez-vous en musique ici !
Comme évoqué pour Woodmans Wolf de The Path, le jeu vidéo d'horreur a souvent été un terrain d'expérimentation particulièrement foisonnant de résultat et de liberté créatrice pour tout compositeur fantasque. Parmi ceux là, Akira Yamaoka demeure probablement un des meilleurs et un des plus représentatifs. Silent Hill premier du nom, sorti pourtant assez peu de temps après le roi du genre à l'époque (Resident Evil) redéfinit déjà le survival-horror, ou en tout cas s'occupe de lui donner une nouvelle facette pour approfondir le sujet de façon très intéressante. Là où l’œuvre de Capcom appuie sur l'horreur organique, avec une foule d'astuce scénographique dans le but d'impressionner le joueur, Silent Hill préfère jouer tout en finesse, avec la psychologie des gens.
Jusqu'alors habitué aux productions vidéoludiques colorées et joyeuses en compagnie de plusieurs autres compositeurs pour le compte de Konami (Sparkster, Ganbare Goemon: Uchū Kaizoku Akogingu, Poy Poy 2...), le jeune amateur de rock alternatif signe une OST viscérale, déstructurée et industrielle. Une claque dérangeante et complexe donnant ses lettres de noblesses à un jeu dont l'ambiance effroyable marquera des millions de joueurs. Profondément inédit, le son de Silent Hill n'aura pas convaincu tout le monde au sein de Konami avant le succès commercial du jeu. À tel point que lors de la présentation d'une maquette musicale aux directeurs du soft, ceux-ci se demandèrent s'il n'y avait pas eu quelque chose comme un bug de compression du fichier sonore ou un défaut de programmation tant la musique leur paraissait curieuse...
Silent Hill 2 se pose comme un jeu plus subtil, bien que l'horreur extrême soit encore le moteur principal du jeu. La mélancolie s'empare du scénario et détermine la texture auditive de la bande-son tandis qu'on se lance à la poursuite désespérée d'un miracle qu'on sait pertinemment illusoire et vain: le retour de la femme du héros qui semble-t-il se trouve dans les méandres horrifiques de la ville maudite Silent Hill. Le thème de Laura est un chef d’œuvre qui mix savamment et avec une justesse sidérante tristesse, espoir, mystère et énergie. Mais Yamaoka nous rappelle parfois avec brutalité que Silent Hill 2 reste une aventure effrayante. Ainsi, l'agressive piste Ashes and Ghost , avec ses battements frénétiques et son fond sonore aussi diffus qu’assourdissant pulvérise le sentiment d'apaisement et de fascination se dégageant de bon nombre d'autres morceaux de l'OST. Aussi surprenante auditivement (sur le disque de la bande-son, ce thème est situé en 7ème position, après une volée de partitions calmes et étourdissantes) que la situation alarmante qui l'accompagne au sein du jeu, Ashes and Ghost est particulièrement intéressante. Elle se sépare en deux portions distinctes. La première est urgente avec des percutions presque tribales et sauvages, un rythme effréné semble vouloir dicter celui de votre propre cœur afin de vous maintenir dans un état de peur constant.
La seconde moitié de la piste est plus oppressante et lancinante. Un écho profond et un tremblement auditif semble monter de la plus obscur des abysses de la terre, accompagnés par le ronflement guttural d'une bête affreuse tapis dans les ténèbres, vous surveillant, se tenant prêt à dévorer votre âme. Comme une représentation abstraite de ce que l'ont porte tous au fond de soi lorsqu'on visite Silent Hill, une part d'ombre, de malsain, de démoniaque. Parralele frappant et fascinant avec la mentalité et le ressentie du héros torturé du jeu, James, rendu à l'état de composition musical. Ce héros même qui lutte contre ses démons intérieur et contre sa frayeur pour rester fort et ne pas sombrer dans la folie.
Outre ses talents de scientifique fou de la musique, Akira Yamaoka prouve tout au long de l'OST poignante et remarquable de Silent Hill 2 qu'il a une vision précise et lucide des choses. Un talent inimitable pour véhiculer des sensations et communiquer des émotions avec de la musique et une façon très personnelle de faire se correspondre les images vues à l'écran avec ses créations sonores. Un véritable artiste, inspiré et authentique en somme.
Silent Hill 2 c'est le jeu auquel tu hésitais à jouer parce que t'avais peur pour ton état psychologique à la fin de ta session.Ce jeu est presque malsain.
La Team Silent c'était quelque chose
Bonne lecture et bonne écoute !
La piste que je préfère est "Alone In The Town" et ses quelques notes musicales à la Twin Peaks
La Team Silent c'était quelque chose
Je l'ai d'ailleurs refait il y a pas longtemps, toujours aussi flippant et dérangeant. Quand on voit la gueule des "survival horror" d'aujourd'hui..