Avis à tous les fans de Counter Strike ! En effet, l’équipe Jeux-france a eu la joie de s’entretenir avec le manager de GoodGame (GG pour les intimes), championne de France de Counter Strike et accessoirement quatrième équipe mondiale.

Jeux-France : Présentez-vous pour nos lecteurs.
Nicolas : Je me nomme Nicolas Cerrato, manager de la team GoodGame depuis Juillet 2000. Mon rôle est de gérer le planning des joueurs, veiller à ce que leur attention soit bonne, gérer le budget, trouver des sponsors… Bref tout faire pour que les conditions des joueurs soient optimales. J’ai en fait contribué au développement du « pro gaming » en étant le premier en France à exercer ce métier.

Jeux-France : Quel est la date de fondation de l’équipe ?
Nicolas : Elle s’est fondée en Mars 2000.

Jeux-France : Quel est le nombre de joueurs de l’équipe présent ici ? Combien de membres compte actuellement la team GG ?
Nicolas : Nous fonctionnons à 5 joueurs et toujours à 5 joueurs. Nous estimons qu’un sixième joueur pourrait freiner notre progression avec des remplacements répétés par exemple. Ce choix est donc fait pour tirer le potentiel maximum des joueurs.

Jeux-France : Pouvez-nous expliquer le mode de fonctionnement de l’équipe ? Comment êtes-vous organisé ?
Nicolas : Nous négocions actuellement avec certains sponsors. Pour le moment, notre sponsor principal est une salle de réseau parisienne. Ces derniers nous donnent de l’argent que nous utilisons principalement pour le déplacement des joueurs. L’entraînement se fait tous les jours de la semaine avec l’aide d’un coach.

Jeux-France : Pourquoi Counter Strike ? Qu’est-ce qui vous plaît dans ce jeu ?
Nicolas : GG était avant tout une team Warcraft3. Nous avons choisi Counter Strike par nécessité commerciale, c'est-à-dire pour trouver des sponsors et ainsi vivre de notre passion. La popularité grandissante de CS nous a fait changer notre vision de jeu ; à la base, CS, c’est un jeu très simple : on peut sauter, tirer, sniper… Avec des graphismes assez simples pour l’époque également mais c’est toute la stratégie de jeu, l’interactivité qui a derrière ce concept qui plaît. Par contre, certains membres de la team sont joueurs depuis le début, c'est-à-dire juin 2000.

Jeux-France : Si vous avez à définir l’équipe en quelques mots, quels seraient-ils ?
Nicolas : Je dirais : Détermination, Organisation et Passion. Détermination parce que nous avons connu beaucoup de moments difficiles mais nous nous en sommes finalement sorties; Organisation car il y a tout un travail de gestion : des joueurs en premier lieu, des entraînements, des sponsors, un travail sur notre image…

Jeux-France : Quelle est votre fréquence d’entraînement ?
Nicolas : Nous faisons 15 heures par semaine soit cinq fois 3 heures sans compter l’entraînement individuel. Généralement, les joueurs ne peuvent pas jouer sous leur vrai pseudo parce qu’ils se font insulter par des gugusses qui scandent qu’il s’agit d’un fake, harceler par d'autres qui demandent sans cesse des conseils, etc.

Jeux-France : Il y a eu une grosse polémique à propos de la version 1.06, comme le fait que l’on soit obligatoirement obligé de se connecter au Net pour jouer. Quel est votre avis ?
Nicolas : Elle s’avère être une bonne version pour les bons joueurs. Le gameplay a été amélioré et offre ainsi plus d’interactivité, les problèmes des Hits Box (chaque partie vitale du corps s’appelle un hit box… et cela peut poser un problème au niveau des heads shoot) ont été réglé et les performances réseau ont également été améliorées.

Jeux-France : Et… y a-t-il beaucoup de tournois officiels qui tournent avec le version 1.06 ?
Nicolas : Nous avons fait quelques compétitions avec cette version mais c’est assez rare car cela demande beaucoup d’organisation. C’est par exemple ce qui s’est passé à Las Vegas récemment : le tournoi avait été annulé faute de réelle organisation (raison officieuse).

Jeux-France : Avez-vous quelques conseils à donner pour les débutants ?
Nicolas : Il y a essentiellement deux types de joueurs : ceux qui ne jurent que par la stratégie et les membres de notre team. Ces derniers se remettent en question à chaque défaite. Il s’autocritique sans cesse. Pour les conseils, il ne faut jamais se décourager et éviter tout situation qui laisse place à la chance.

Jeux-France : Pourquoi le Gamerspirit ?
Nicolas : Arts (un joueur de l’équipe) connaissait un arbitre du salon qui lui a dit que c’était une bonne LAN, bien organisé. Je pense que c’est effectivement le cas, ce n’est pas ce qui se fait de mieux mais il y a de bonnes animations.

Jeux-France : Comment évaluez-vous le niveau de la compétition aujourd’hui ? Les équipes locales se défendent elles bien ?
Nicolas : À l’heure actuelle, même si potentiellement nous sommes les plus forts, il ne nous est pas possible de déterminer le niveau de la compétition ( Les GG ont remporté le tournoi, à l'arraché), les équipes du Sud peuvent donc créer la surprise.

Jeux-France : Combien la team GG a joué de match au total depuis sa création ?
Nicolas : Nous en sommes à plus de 350 matchs officiels en un peu plus de 3 ans. Mais il faut savoir que nous en faisons une vingtaine par semaine à titre d’entraînement.

Jeux-France : Comment voyez-vous l’évolution de Counter Strike dans quelques années ?
Nicolas : Je pense que cela va se professionnaliser encore, particulièrement en Europe (les meilleurs teams sont européennes) car l’intérêt des sponsors va en grandissant. Le gameplay et le graphisme assez simple ont fait que les joueurs n’y jouent plus pour les mêmes raisons qu’il y a quelques années : il y a tout un esprit de compétition derrière.
Globalement donc, le « pro gaming » va se développer, apparaîtra toute une autre connotation sur les jeux vidéo qui va changer quand notre génération pourra « décider » mais je pense que CS bloquera à ce niveau là à cause des scènes de violence.

Jeux-France : A quel prochain événement pouvons-nous vous retrouver ?
Nicolas : Nous rejouerons notre titre au Gamer’s Assembly pour mi-mai (invaincu depuis 2 ans), ce qui sert de prélude à la Coupe du monde, où nous essaierons de nous qualifier à cette dernière (où nous avons terminé quatrième l’année dernière) via la Coupe de france prochainement où nous rejouerons également notre titre. Nous serons un peu plus tard à Dallas, pour concourir à un événement à peu près similaire de notre World Cup.

Propos recueillis par Frédéric PEDRO en mars 2004