Bandai Namco avait du stock pour bien démarrer son année 2020 mais le premier trimestre étant maintenant derrière nous, on peut conclure qu’en terme de qualité, ce n’était vraiment pas ça. Parti d’un
Dragon Ball Z Kakarot trop imparfait pour se poursuivre sur un
One Punch Man tout simplement mauvais et
My Hero’s One Justice 2 qui a apparemment sauvé les meubles (je n’y ai pas joué), la liste se termine avec
One Piece : Pirate Warriors 4, dernière adaptation en date du shonen le plus populaire de l’histoire (commercialement parlant, n’ouvrez pas un débat) mais qui n’a jamais eu beaucoup de bol sur le secteur JV. Et l’histoire va visiblement continuer dans ce sens.
On va déjà démarrer avec un mauvais constat :
Bandai Namco sont beaucoup trop pressés, et c’est la deuxième fois que ça arrive dans les
Pirate Warriors. Car le troisième épisode était sorti beaucoup trop tôt, en plein milieu de l’arc Dressrosa, ce qui a conduit les développeurs à remanier cette partie et du coup à mettre à la poubelle le Gear 4 vu qu’ils n’étaient pas encore au courant de son existence. Quelques années après, nous voilà avec
Pirate Warriors 4 qui commet la même erreur en sortant en plein arc Wano (et c’est d’autant plus précipité que cette partie n’a même pas encore débuté chez nous en anime) et que donc forcément, on va assister à une adaptation libre pour faire genre.
Alors oui, quelque part, en prenant en compte le rythme de diffusion du manga et le temps de développement d’un jeu, toutes les adaptations ont de grandes chances de sortir « en plein milieu de quelque chose ». C’est vrai, mais ça impose une réflexion : même en s’attardant un peu sur l’arc en cours (car on sait que niveau promo, ça va mieux fonctionner), pourquoi ne pas dans le même temps se donner à fond sur ce que l’on connaît déjà ? Et cette voie…
Bandai Namco l’a balancé par dessus son épaule. Car le point faible de
One Piece Pirate Warriors 4, qui va être pourtant une de ses qualités on va y revenir, c’est sa structure. Après le best-of du 3, on s’attendait légitimement à un méga best-of pour le 4, donc avec l’intégralité des arcs, et il n’en est absolument rien, mais alors pas du tout.
Car accrochez-vous si vous avez mal suivi l’actualité : cette adaptation ne propose que cinq arcs ! Déjà on démarre avec Alabasta donc toute la saga East Blue (incluant Arlong Park), vous l’avez dans le derche. On enchaîne direct ensuite avec Water Seven et… Comment ? Skypiea ? Oubliez, et Thriller Bark aussi d’ailleurs. Vient ensuite la troisième partie qui nous mixe Sabaody puis Marine Ford (Impel Down : poubelle), Dressrosa et enfin Whole Cake Island, le seul nouveau vrai morceau de ce quatrième épisode, Wano n’étant comme on l’a dit qu’un remix. Alors ok, peut-être que tout remettre aurait fait l’objet d’une redite mais quand bien même, n’osez pas dire qu’il n’y avait pas matière à offrir plus. Genre Zo, ça compte pas ? Et pourquoi ne pas avoir poussé un peu l’inédit en nous faisant une adaptation des différents films tiens ?

Mais comme dit juste au dessus, de ce découpage brutal des différentes parties va au moins ressortir un truc agréable : les développeurs ont enfin compris que chaque arc de la saga ne pouvait se résumer qu’en une unique mission/bataille. De fait, chacun des arcs est désormais découpé en 5-6 missions, incluant parfois un boss et permettant parfois de changer un peu de décors. Ça offre une progression plus naturelle et ça permet toujours de démultiplier le nombre de cinématiques pour à la fois mieux décrire le scénario et surtout combler les nombreux trous. Toujours ça de pris pour ceux qui ne connaissent pas la série et qui tomberaient sur ce jeu par hasard, tandis que les fans s’en contrefoutent un peu puisqu’ils connaissent l’œuvre sur le bout des doigts, que le déroulé ne cherche pas à apporter du neuf, et que la mise en scène est propre à la quasi-totalité des adaptations de Bandai Namco, donc inutile de mettre des mots dessus.
Bon pour le reste, c’est du Musô donc vous savez à quoi vous attendre car de toute façon, rien n’a changé : un défoulant dégommage de masse avec un certain sens du punch face à des centaines/milliers de péons qui ne servent à rien, quelques soldats plus gros que d’autres, et les puissants qui sont généralement liés aux objectifs en cours. On nettoie de manière hypnotique (comme d’hab, y a des fans et ceux qui détestent), avec de petites missions secondaires qui viennent se placer de temps en temps. Le gameplay lui-même est identique à nos habitudes si ce n’est que chaque personnage peut maintenant bénéficier de plus de quatre compétences (donc il faut savoir lesquelles choisir), que des éléments du décors sont destructibles sans que ça ne serve à grand-chose, et qu’on bénéficie surtout d’une option dash assez utile et renforçant le combat aérien, particulièrement pour certains représentants qui ont droit à du dash illimité (genre Luffy sous Gear).

Le casting est lui constitué d’une quarantaine de personnages dont une douzaine d’inédits (d’autres ont en revanche été supprimé par rapport au 3), et on remarquera cette fois une volonté de mieux découper les catégories entre les types standard, les puissants, les rapides, les techniques et enfin les « géants » que sont Big Mom et Kaido. Par contre, tous ne sont pas très agréables à jouer, particulièrement Usopp dont la majorité des compétences sont accès sur les pièges/debuff, offrant une certaine mollesse et une relative utilité sauf éventuellement en coop en difficulté élevée. Bonne idée tout de même de voir un remaniement complet dans l’évolution des personnages qui n’ont désormais plus de « level » mais des arbres où dépenser de la thune et des médaillons (qu’on trouve partout), l’élément intéressant étant que le premier arbre est commun à tous les personnages jouables, ce qui fait que le dernier arrivé même tardivement est déjà suffisamment puissant pour être aussitôt pris en main.
Mais voilà, ça se laisse jouer comme l’habituel plaisir coupable de l’adaptation sans génie, où pas grand-chose n’est fait pour nous prendre la tête hormis un système de lock complètement foiré, et où les fans du genre auront de quoi faire pour maxer tout le casting au fur et à mesure des modes de difficulté, de la possibilité de refaire des missions en mode Libre, ou encore du nouveau mode Trésor qui autorise enfin le jeu en ligne jusqu’à quatre (à l’intérêt relatif puisqu’il n’y a quasiment personne). Mode Trésor qui semble d’ailleurs avoir été développé à l’arrache puisque, hormis les tardives missions autorisant le PVP, chaque session se résume comme tel : prenez une map au hasard, des alliés au hasard, des ennemis au hasard, et défoncez tout le monde sans chercher un contexte ou de la logique.
ça me faisait tellement péter les plombs sur FE warriors, surtout que parfois c'est l'inverse: t'es sur le point de perdre, mais le jeu te le signale qu'une fois que c'est trop tard
Le 4 a mieux démarré que le 3.
Et avec une probable meilleure part du demat.
Lui je le prendrai en édition goty plus tard.
burningcrimson Le 3 était sortie sur 3 support (PS4, PS3 et Vita) le 4 seulement sur 2 mais oui dans les faits, le 4 fait moins.
Effectivement, j'avais oublié de compter les ventes de la version la plus basse (sur trois).
Mais oui, toujours est-il que One Piece PW3 était sorti sur 3 supports, contre 2 pour PW4.
Et je pense que la part du dématérialisé doit néanmoins le mettre devant.
Même si de peu.
Le pire c'est que selon les rumeurs (via le code source du jeu), une partie du Pass va servir à remettre certains enlevés du 3 (donc Cesar Clown...).