Earth Defense Force, ça a toujours été cool depuis son arrivée sur Xbox 360, et on parle là directement du troisième épisode puisque c’est surtout à partir de lui que la franchise s’est fait connaître en occident : le premier sur PS2 est passé totalement inaperçu et, pour l’anecdote, était tellement « low-budget » qu’il tenait non pas sur un DVD mais sur un pauvre CD. Vous voulez une autre anecdote ? La localisation de cette série n’ayant tellement pas de sens que le deuxième épisode (toujours sur PS2) a réussi à sortir chez nous quelques mois « après » le troisième. Mais bref, au final, ça ne change pas grand-chose vu que scénaristiquement, ça n’a aucun intérêt et coté gameplay, c’est un peu toujours la même chose : défoncer des insectes géants et vaisseaux aliens.
Et pourtant,
Earth Defense Force 5 va réussir à sonner comme le retour en grâce de la série après un spin-off (
Insect Armageddon) pas dénué de nouveautés mais parfois mal branlés, et un quatrième épisode hautement fainéant et proche du scandale graphique sur nos bonnes vieilles PS3 & 360. Car déjà, techniquement, c’est mieux. Et je sais que ça paraît fou de dire ça pour un titre visuellement très moche (il faut dire les choses hein) mais là où le titre est incapable de fournir quelque chose de correct sur le rendu brut, les développeurs proposent pourtant quelques notes d’intention qui surprennent au milieu de cet aspect ultra old-gen : le sang (très peinture quand même) qui éclabousse les murs, les cadavres d’insectes qui se dépiautent quand on continue de tirer dessus, des effets de lumière qui se reflètent sur davantage d’éléments jusqu’au lampadaire, des intérieurs loin d’être dégueu… Et puis, le frame-rate tient plutôt bien la route en fait, même en coopération split-screen là où sur
Earth Defense Force 2025 (le 4 quoi), c’était quand même du 15-20FPS constants en versions PS3/360.

L’autre point qui permet d’améliorer l’expérience, c’est le rythme. Cet épisode a beau proposer un nombre record de missions (110, hors futurs DLC), ces dernières sont pour une partie plus courtes, permettant d’aller à l’essentiel des choses au lieu de courir constamment d’un bout à l’autre de la carte. Les bases ne changent pas mais c’est encore une fois sur les détails qu’on trouve les différence, notamment dans le nombre accru d’opposants, une IA allié qui sert enfin à quelque chose, des armes qui ont davantage de punch dans la sonorité, et quelques modifications bienvenues. Autant la Wing Diver et le Fencer restent proches de ce que l’on nous offrait il y a quelques années, autant les deux autres classes vont soudainement gagner en intérêt, avec le soldat qui a une fonction rush en plus de pouvoir bénéficier de capacités spéciales (ou d’un véhicule, au choix), tandis que l’Air Diver devient autre chose qu’un simple soutien : trois armes au lieu de deux (plus un véhicule) et la possibilité « qui change tout » de pouvoir recharger ses tourelles en stock tout en étant équipé d’autre chose.
Malgré toutes ces sympathiques choses, reste que
Earth Defense Force 5 continue de tourner un peu en rond là où l’on en réclame davantage depuis longtemps. Davantage d’armes, c’est bien. Davantage de variété dans les décors, c’est intéressant (on a même quelques effets saisonniers). Mais en revanche, coté bestiaire, il y a de quoi faire la gueule tant on semble bloqué dans l’ancien monde comme dirait l’autre. Exception faite de l’espèce de puceron qui sera inédit pour beaucoup (puisque disparu depuis le deuxième épisode) et quelques boss dont un nouveau Kaiju toujours impressionnant, le reste se contente de reprendre le casting des deux précédents, osant même tenter l’esbroufe avec du « neuf mais en fait pas trop » : les grenouilles et leurs versions améliorées sont intéressantes à combattre mais remplacent surtout les espèces de robots, les grenouilles volantes remplacent les dragons, et les drones de spawn remplacent… les nids, tout simplement. Sur ce point, entre araignées méchas, blattes et mante-religieuses, le futur spin-off
Iron Rain joue déjà un peu plus la nouveauté.
Reste que l’expérience s’est montrée satisfaisante et surtout fun, allant jusqu’à s’autoriser un peu de mise en scène à sa façon qui là encore n’en fait pas une perle narratif mais apporte un petit plus qu’il est difficile de refuser. On avale les missions avec toujours ce loot de PV et d’armes, incluant la bonne idée que chacune peut maintenant être améliorée de la plus simple façon puisqu’il suffit de ramasser des doublons. Un petit détail qui permet d’amoindrir les déceptions quand on n’a rien de neuf à la fin d’une mission, et l’on rajoutera même qu’en bon prince,
D3 Publisher a légèrement limité les cas de déception lors d’un échec : en cas de mort, vous garderez une partie des choses ramassées (le pourcentage diminue néanmoins à mesure que la difficulté est élevée, jusqu’à être à zéro en mode Inferno).
Dommage qu’à coté, les développeurs continuent de faire la sourde oreille sur des petits détails qui font râler depuis plus d’une décennie. La progression en ligne par exemple est toujours désolidarisée de celle en local, et le multi sur internet est encore mal calibré : on a constamment l’impression que c’est ajusté pour quatre guerriers, ce qui pose problème si on n’est que deux. Parmi les plaintes non reçues, on notera également qu’en local split/screen, le deuxième joueur n’existe pas : aucun compte (donc aucun succès/trophées pour lui) et il se contente d’équiper le matos récupéré par le premier. Heureusement, cette fois, même en jouant x classe, un pourcentage du loot armes/PV sera partagé pour celles en retrait afin d’éviter de repartir à zéro si vous changez d’avis.
Non. En fait, le player 2 utilise simplement les donnes du player 1 (donc armes, PV & co).
Tout ce que gagne le joueur 2 (ramasse quoi) est évidemment enregistré dans la partie du joueur 1.
Bon côté de l’histoire : tu progresses deux fois plus vite dans tes trophées de classe (si vous en prenez chacun une différente).
non.
Y a clairement du mieux.
Mais c'est clair qu'on en aurait voulu plus.
Iron Rain sera peut-être l'épisode qui démocratisera des ajouts que l'on retrouvera ensuite de manière canonique.
Pour le prix, c'est toi qui voit mais avec le démat, faut pas être pressé.
Mode en ligne oui mais l'intérêt est avant tout avec des potes (en ligne, c'est pas vraiment le type de jeu où y aura une communauté active très longtemps).
Sinon, tu tentes de choper le 4.1, moins chère et t'y verras l'essentiel.
2019 sur tous les territoires.
On a rien de plus précis pour le moment.