Salut les gens,
Je poursuis mon article "3615 My Life dans la traduction", bientôt je pourrais en faire une sitcom

(ou pas)
Je me suis dit que ça serait intéressant de détailler un peu plus mes tâches et surtout les difficultés liées à la traduction, mais forcément ça fait encore un gros pavé XD
Donc, je m'excuse pour ceux/celles qui attendent cette partie, mais je parlerais des coûts de traduction dans la partie suivante, promis ! En attendant, bonne lecture, et comme d'hab n'hésitez pas si vous avez des questions
Mes tâches en tant que traducteur
Je suis freelance, je bosse donc directement de chez moi, ou même n’importe où tant que j’ai un ordinateur et une connexion internet. On m’envoie les fichiers par mail, soit via un bête format Word/Excel (j’ai rarement des formats de fichiers exotiques genre CSV ou XML, mais ça peut arriver), soit un format spécifique à un logiciel de traduction.
« Logiciel de traduction ? Mais t’utilises Google Trad ? »
Non mon ami, Google Trad et ses comparses sont les ennemis des traducteurs et des bonnes traductions
Là je parle de logiciels inconnus du grand public, les logiciels de Traduction Assistée par Ordinateur (dit TAO) : Trados, MemoQ, Wordfast, ils sont généralement payants. Ces logiciels facilitent grandement la vie d’un traducteur, en intégrant directement le glossaire du projet (pratique pour rappeler la bonne traduction à chaque occurrence d’un terme spécifique) et surtout la « mémoire de traduction », qui va enregistrer chaque phrase que le traducteur valide pour les proposer sur chaque segment du fichier qui correspond même approximativement à quelque chose que l’on a déjà traduit. En gros, quand je traduis « Salut ! », il me proposera cette traduction pour toutes les autres occurrences de « salut » dans le fichier. Pratique pour gérer les phrases en doublon ou autres phrases à structure similaire, très courantes lorsque l’on traduit les menus ou dialogues systèmes du jeu. Moins pratique pour les dialogues tout court, puisqu’un même mot tout simple peut être traduit différemment selon le contexte... au traducteur d’y faire attention et de modifier si nécessaire.
La traduction en elle-même, je pense que tout le monde a une idée de ce que c’est, mais bien peu savent ce qu’est une bonne traduction ! Il faut évidemment veiller à être fidèle au texte original (éviter les contre-sens) mais aussi s’en démarquer un peu, en changeant par exemple la tournure ou la structure des phrases pour rendre le texte plus naturel et surtout éviter le mot-à-mot, qui ne fera qu’être dérangeant pour le lecteur même si le sens y est. Cela veut donc dire prendre parfois des libertés et s’éloigner du texte d’origine qui donnerait une tournure peut naturelle en français, sans compter les termes intraduisibles car inexistants dans la langue cible. Evidemment, certaines spécificités linguistiques passent à la trappe quitte à perdre un peu de sens (c’est notamment le cas en japonais des suffixes de noms –san, -sama, etc.), et il faut arriver à se débrouiller autant que possible à faire transparaître ce sens dans la langue cible, tout en restant naturel. A noter qu’un traducteur se doit normalement de toujours traduire dans sa langue maternelle pour assurer le maximum de qualité, puisque encore une fois le but est d’avoir le texte le plus fluide et agréable à lire possible, pas quelque chose d’hyper-fidèle mais qui laisse trop transparaître la langue d’origine.
Concernant spécifiquement la traduction de JV, sites web et logiciels, il y a comme je le disais d’autres contraintes qui rentrent en compte, et la principale est la limitation de caractères. Oui, ça existe encore en 2019 ! Même si heureusement les limitations sont moins contraignantes qu’à l’époque NES/SNES, elles existent tout de même, et il n’est pas rare que je doive me prendre la tête à faire rentrer une phrase de 30 caractères dans une bulle limitée à 15 caractères. Vous vous en doutez, dans ces cas-là je suis bien obligé de raccourcir au maximum quitte à perdre un peu de sens (mais tout l’exercice réside dans le fait que ça reste compréhensible par l’utilisateur, et c’est loin d’être facile), voire faire des abréviations qui malheureusement massacrent le texte.
Pour le reste, je traduis la plupart du temps « normalement », les fichiers ayant été préalablement rendus exploitables pour moi par le chef de projet, donc je n’ai pas à gérer l’encodage par exemple. Mais il m’arrive parfois de devoir composer avec les variables, qu’il faut savoir reconnaître pour les placer correctement dans la traduction (ex : « Vous obtenez X Y ! » A votre avis, à quoi correspondent X et Y ?

).
Autre souci, je reçois 90% du temps seulement des fichiers textes, sans image du jeu, et encore moins une version jouable ! Tout juste ai-je droit, comme dit plus haut, à des commentaires ou des fichiers de référence qui pourront me donner un peu de contexte et une idée de à quoi ressemble le jeu, mais me permettront rarement de savoir si mon texte colle bien à son contexte dans le jeu. C’est donc un exercice de tous les instants de deviner le contexte d’un mot ! Avec les erreurs que ça peut engendrer, comme vous vous en doutez...
Pour pallier un peu à tous ces problèmes, les traducteurs peuvent généralement poser leurs doutes et questions dans un fichier dédié, qui sera transmis au client qui y répondra... ou pas. Le plus souvent, les réponses sont obtenues après que la traduction soit rendue (car il faut bien continuer à traduire même si on n’a pas toutes les infos, au pire ce sont les relecteurs de l’agence qui se chargent de vérifier le texte avec les réponses).
Concernant mon rythme de travail, eh bien comme je suis freelance à moi de gérer mon temps de travail, et j’avoue que n’étant pas du tout amateur du travail acharné, j’essaie de faire en sorte de ne travailler que 4-5h par jour histoire de me laisser le temps de faire d’autres activités à côté (et puis je reconnais que je suis quelqu’un d’assez lent dans mon travail, j’ai besoin de me laisser du temps pour le faire...). Bien entendu, ça veut aussi dire que je gagne moins d’argent que quelqu’un qui travaillerais à temps plein. Mais tout ça pour dire que fort heureusement, dans la plupart des cas, les délais que l’on me donne pour traduire sont relativement convenables (souvent serrés quand même mais faisables), jamais je ne me suis retrouvé à passer des nuits blanches pour rendre une traduction dans les temps ou autre situation intenable (en revanche, finir de bosser à 1h du matin, oui ça m’est arrivé plusieurs fois...).
De toute façon, si je vois que le type de texte et la quantité vont demander trop de travail pour le délai demandé, en général je refuse le projet (ou je demande un délai supplémentaire si c’est possible), car il n’est pas concevable que je rende une traduction bâclée, et encore moins que je m’use la santé. Maintenant, refuser des projets, ça veut aussi dire être payé moins souvent... C’est un choix qu’il faut savoir faire, et malheureusement tous les traducteurs ne peuvent pas se le permettre.
En général, je calcule mon rythme de travail à partir d’une base simple : je peux traduire 2000 mots/caractères dans une journée bien remplie (quota que j’ai réussi à déterminer à force d’expérience). Ça va jusqu’à 2500 en mode rush, rarement plus. Certains traducteurs parviennent jusqu’à 3000.
Un gros jeu fait en général entre 100 000 et 500 000 mots/caractères (et même quelques millions pour un RPG bourré de texte, évidemment), je vous laisse donc calculer le temps que ça mettrait pour un seul traducteur de mener à bien le projet ^^ Raison pour laquelle il y a généralement plus d’un traducteur sur les gros jeux...
Les mauvaises traductions
Vous vous êtes sûrement déjà demandé, après avoir joué à un jeu à la traduction bancale voire désastreuse : « mais qu’est-ce qu’il a fichu le traducteur pour arriver à sortir ça » ?
C’est parfois difficile de savoir ce qui a pu mener à une mauvaise traduction tant les causes peuvent être multiples :
traducteur inexpérimenté ou mauvais traducteur, mais surtout délais courts et pression forte, manque de documentation pour avoir du contexte (le principal problème je pense), contraintes de traduction liée au support (comme la limitation de caractère), peu de moyens déployés pour vérifier la qualité de la traduction (pas de relecture, pas de testing), mauvaise gestion du projet ou même ingérabilité du client qui modifie plusieurs fois ses demandes ou les fichiers à traduire...
Je considère le manque de contexte comme le principal problème, car c’est celui avec lequel je bataille personnellement à chaque projet : savoir qui parle (et notamment le sexe du personnage) n’est pas toujours indiqué, et certaines phrases simples peuvent être interprétées complètement différemment selon le contexte. Et c’est encore pire lors de la traduction des menus systèmes du jeu, puisqu’au lieu d’un dialogue généralement logique dont on peut encore déduire un contexte, il n’y a dans ces fichiers qu’une succession de noms de commandes ou d’éléments du système, sans qu’on ait la moindre idée d’où ils se situent dans le jeu. Imaginez quand on a juste à traduire des mots isolés comme « Play », qui peut autant vouloir dire « jouer » que « lancer une vidéo » ou « lancer le jeu », etc...
Autrement, d’une manière générale, la propension actuelle des éditeurs et des agences à privilégier une traduction rapide et pas chère est, à mon sens, la première cause de la baisse de qualité d’une traduction de JV. Les « mauvais traducteurs » sont finalement assez rares (mais existent néanmoins, puisqu’en France notamment il n’y a besoin d’aucun diplôme ou qualification pour se proclamer traducteur), et doivent souvent composer avec des conditions de travail difficiles qui les obligent bien souvent à rendre un travail bancal : j’en ai fait les frais plusieurs fois.
Parfois il suffit de pas grand-chose : sur un projet en particulier, assez volumineux, on m’a demandé de travailler de concert avec un autre traducteur, chacun devant traduire la moitié du texte du jeu (les dialogues, puisque c’était un Visual Novel). Mais nous ne pouvions communiquer que par mail (condition imposée par l’agence) pour échanger nos points de vue et harmoniser nos styles de traduction... Vous imaginez bien à quel point ce serait une perte de temps incroyable que de s’envoyer des mails à chaque fois que l’on veut se concerter sur quelque chose, et il n’y avait même pas de glossaire ! Donc nous avons simplement bossé chacun de notre côté. Le résultat était évident, et le client a vu tout de suite que les deux parties du texte n’avaient pas du tout été traduites de la même façon, avec forcément des incohérences sur les noms et termes, ce qui nous a évidemment été reproché. Nous nous sommes défendus en argumentant sur le manque de contexte et le délai assez court qui était imposé, mais en vérité il aurait simplement fallu un coordinateur de traduction pour superviser et veiller à harmoniser les deux parties. Mais c’était un petit projet, et il n’était pas question de perdre du temps et surtout de l’argent avec ça... Je vous rassure, le jeu n’avait de toute façon aucun intérêt, vous n’avez rien raté ^^
En revanche, sur un projet plus gros et surtout plus important, le client a mis un peu plus de moyens (pas sur le tarif de la traduction elle-même malheureusement...) pour assurer la qualité de la traduction et son implémentation : nous étions une équipe de 4 traducteurs, et étions en relation directe avec un coordinateur de traduction et le chef de projet via Skype (comme quoi, c’est pas interdit), et ces derniers avaient accès à une version alpha du jeu qui leur permettait de faire des tests. Même si le projet a duré plusieurs mois, la traduction a été divisée en plusieurs fichiers qui étaient envoyés par blocs séparés, nous laissant du temps pour la traduction. Résultat : la traduction est top, agréable à lire et pleine de trouvailles rigolotes, et reste probablement le meilleur projet sur lequel j’ai pu bosser jusqu’à maintenant

En revanche, le projet a quand même eu de grosses difficultés surtout sur la fin, le client demandant beaucoup de modifications de dernière minute qui parfois se répercutaient sur tous les fichiers déjà traduits jusqu’à présent, donc tout n’a pas été rose non plus malheureusement...
Liens vers les autres parties :
Partie 1 - la localisation
Partie 3 - les coûts de traduction
En tout cas, ça aurait été avec plaisir pour te rencontrer ^^
Je prend généralement bien plaisir à traduire, j'aime beaucoup la langue japonaise (et malheureusement j'ai surtout des projets pour l'anglais en ce moment) malgré ses évidentes difficultés linguistiques, mais bien sûr il faut que les conditions de travail soient bonnes
Je suis moi-même traducteur (assermenté) en anglais, j'ai déjà traduit quelques petits jeux indés et j'aimerais beaucoup travailler dans le jeu vidéo, baignant dedans depuis mon enfance et voulant varier le travail (car je t'avoue que les documents administratifs et juridiques au bout d'un moment ça va bien
C'est super tes articles ! Merci ! J'ai peut-être loupé l'info mais tu as le droit de dire sur quoi tu as bossé ?
sultano En postulant directement pour les agences spécialisées dans la trad de JV, tout simplement
Bien sûr il faut avoir du bol et tomber dans une période où ils recherchent des traducteurs, idéalement avoir une langue autre que l'anglais histoire que le profil soit intéressant pour eux, et bien sûr passer leur test de traduction pour confirmer que l'on est au niveau de leurs standards. Et mine de rien, ce n'est pas un exercice facile même quand on a déjà fait de la traduction, puisqu'il y a comme je l'explique des aspects de la traduction propres aux JV, avec lesquels il faut apprendre à composer !
Je comprend tout à fait ta lassitude de traduire des documents juridiques, mais tu as tout intérêt à garder ce genre de commandes, qui à mon avis rapportent bien plus que les projets de traduction de JV ^^'
Et du coup je te renvoie la question : comment on devient traducteur assermenté ?
kiryukazuma En soi oui, tant que je ne mentionne pas le contenu des projets que j'ai traduis ^^ Mais en fait... je préfère garder ça secret, et ne pas ébruiter les projets sur lesquels j'ai bossé sur un site public comme Gamekyo ^^' Désolé !
angelsduck
anakaris Une fan-trad ça passe encore (après tout, tout le monde ne peux pas s'improviser traducteur... et heureusement), mais j'ai déjà vu ce genre de phrases ou fautes dans des jeux traduits officiellement !
Shantae Half-Genie Hero m'avait en effet choqué par la structure de ses phrases très maladroites, parfois traduites mot-à-mot. Là y'a pas à sourciller, ça a été fait par un traducteur débutant ou inexpérimenté, je pense. Ce n'est pas forcément un mal si ce dernier compte s'améliorer, mais je suis toujours étonné que dans ces cas-là, il n'y ait pas au moins un relecteur pour corriger derrière et arranger les phrases problématiques :/
Quant au prochain, il fait effectivement pire... (Google Trad power ^^)
On parle souvent de FF7 comme une trad désastreuse, mais qu'on se le rappelle, il y avait pleins de jeux des débuts de la Playstation avec une traduction mal fichue, dont beaucoup de RPG : Breath of Fire III, Star Ocean 2, Wild Arms aussi un peu... Mon petit doigt me dit que tous ces jeux ont été traduits par la même boîte
C'était sans doute trop tôt pour Sony pour avoir de département traduction JV à l'époque, et je crois même que le monde de la traduction de JV était encore balbutiant, on sortait de l'ère SNES où beaucoup de jeux restaient en anglais, et ceux qui étaient traduit en français l'étaient généralement grâce aux constructeurs, Nintendo en tête (qui a fait traduire Secret of Mana par exemple, avec la fameuse trad de Véronique Chantel
Pour reprendre sur FF7, dans mon souvenir ça restait "correct" dans la mesure où la plupart des dialogues avaient du sens et qu'on comprenait le scénario, pourtant assez complexe. Ça aurait pu être bien pire. Ce qui faisait tâche, c'était les fautes, les textes mal cadrés, les tournures de phrases parfois étranges, et surtout les trucs complètement absurdes comme le fameux "a a da et payé" XD
Et Jack qui ne cesse de répéter pendant la première partie du jeu qu'il doit "trouver le Pouvoir", assez incompréhensible. En fait on parle ici surtout d'être en capacité de se montrer courageux pour progresser dans son art du sabre et pour protéger ceux qu'il aime. Les traducteurs ne maîtrisant que très mal le japonais n'ont eu d'autre choix que de traduire cette idée et cet état d'esprit du personnage par "je veux trouver le Pouvoir", avec un P majuscule comme s'il s'agissait d'un objet clé du scénario ou que sais-je.
L'explication est assez simple, à l'époque la branche jeu vidéo de Sony n'avait pas de département traduction. Ils faisaient appel à deux organes: soit un prestataire extérieur, notamment pour les petites commandes (jeux ayant peu de texte à traduire), soit ils faisaient appel à une équipe de "traducteur" qu'ils piochaient dans plusieurs de leurs services déjà existants, notamment le marketing, issu de branche qui n'avait rien à voir avec le jeu vidéo, comme la musique ou la distribution vidéo. En gros, les mecs qui faisaient les traductions des tous premiers jeux Playstation édités par Sony eux-même, c'est parfois les même mecs qui faisaient les slogans et les campagnes marketing françaises adaptées des campagnes marketing américaines pour certain produit (film, VHS, DVD, album de musique...) ou qui travaillaient les packaging des produits de la grande marque Sony. Autant dire que c'était très précaire !
Imagine le gars, au départ il est embauché pour écrire le livret d'utilisation d'un modèle de Walkman ou pour écrire un petit descriptif au dos d'une K7 vidéo d'un film produit par Sony, et d'un coup t'as un responsable de Sony Europe qui vient lui dire "gros on a besoin de toi pour traduire un jeu qui va sortir sur Playstation tu viens avec moi"
Oui typiquement, je pense que les traducteurs a qui on demandait de traduire les premiers jeux vidéo n'étaient pas du tout habitués à ça, et devaient bien se demander comment traduire des noms de monstres et d'armes et étaient obligés de fonctionner avec leurs références parfois vieillottes, ça donnait souvent des trucs assez "épiques" qui nous auront marqué (le fameux "Liévro se fait rosser") ou qu'on aurait préféré oublier, comme les exemples que tu cites pour Wild Arms...
Tales of Symphonia, j'avoue que tu me surprends, j'ai toujours entendu dire qu'il était considéré comme le meilleur Tales of ! (le remaster HD a d'ailleurs été très attendu) Bon après, les fans ont dit ça aussi ça pour The Abyss, pour Vesperia... ils sont assez volages, les fans de Tales of
Perso Symphonia, je l'ai détesté
Mais dans le fond, Symphonia n'était pas un mauvais jeu et je me suis amusé à aller jusqu'au bout et faire toutes les quêtes annexes. J'avais juste envie de mettre des claques aux héros toutes les 30 minutes...
Concernant la trad, je suis d'accord, elle était de très bonne facture, malgré un ton enfantin qui adoucit beaucoup le propos du jeu déjà pas bien mature. Mais je mets quand même un carton jaune pour certaines fautes de goût, genre "Flouz" pour parler des Gald ?!! XD
Les Minouz aussi, je trouvais le nom complètement ridicule, et en même temps, les personnages eux-mêmes étaient déjà ridicules dans le jeu, donc ça collait un peu... Mais ça a fini de détruire le peu de crédibilité que l'univers du jeu pouvais avoir XD
Je suis devenu assermenté tout simplement en faisant la demande à la Cour d'Appel de ma région. Tu remplis un dossier pour être inscrit sur la liste des experts du tribunal (avec CV, lettre de motivation, description de l'expérience, bref un sacré dossier), et en fonction de la région tu passes un entretien pour vérifier tes compétences (entretien que je n'ai pas passé, à mon avis ils étaient en dèche de traducteurs dans ce coin-là
Mine de rien tout ce processus dure bien un an, entre la soumission des dossiers et le moment où tu vas au tribunal.
Être sur cette liste des experts (il y en a dans tous les domaines, de l'architecture à la médecine légiste, en passant par la topographie ou n'importe quelle discipline étant nécessaire lors d'affaires) permet de faire de l'interprétariat lors de GAV, de procès, d'affaires diverses et variées peu importe la division de la cour en question.
Je me suis vu faire de l’interprétariat en gendarmerie pour des libyens ou des indiens qui parlaient à peine anglais, mais ma cour d'appel ne pouvait joindre d'interprètes dans leur langue respective, dans des affaires de mise sous tutelle d'un parent, de procès, de convocations auprès du procureur pour diverses raisons, etc.
C'est très bien payé, mais bon c'est occasionnel. C'est de l'argent de poche !
Le point intéressant et que ça te donne le droit de lancer ton affaire. Et là souvent tu commences en faisant de la sous-traitance pour des agences qui te paient au lance-pierre. Mais bon comme je disais plus tôt, tu peux développer ton portefeuille client et il suffit d'avoir une personne qui a besoin de traduire 30 ou 40 pages (dossier universitaire, contrat de travail, etc.) pour boucler ton mois
Toujours intéressant de te lire et merci encore de nous faire partager ce métier. Un métier dans lequel j'aurai bien aimé rester, mais comme je l'ai évoqué dans ton premier post, trop de concurrence et pas suffisamment rentable pour ma part. La traduction est restée malgré tout une grande passion puisque je fais un peu de scantrad avec plaisir lors de mon temps libre. Bon, après, on est loin de ce que je faisais auparavant.
D'ailleurs, tu ne fais que de la trad de jeux vidéo ou traduis-tu d'autres documents ? J'ai eu l'occasion de ne traduire qu'un jeu vidéo, et bien que j'aurai aimé en traduire d'autres, j'étais plus cantonné à traduire des produits liés à l’aéronautique, le nautique, le ferroviaire et même des bouquins religieux, les domaines dans lesquels j'excellais principalement.
Ça me fait mal de l'admettre, mais je ne suis pas non plus au niveau pour faire de l'interprétariat (encore qu'en anglais je peux peut-être me débrouiller si c'est pas sur un sujet technique, mais en japonais je vais galérer), donc je sais que ce genre de boulot n'est pas encore pour moi... mais j'espère bien qu'un de ces jours mon niveau de langue et surtout d'aisance à l'oral atteigne ce niveau
naru Oui, ça se comprend, comme je l'ai dit tout le monde ne peut pas se permettre de faire de la traduction à temps plein, trop de concurrence et pas assez rentable comme tu dis. Pour ma part je survis grâce à mon petit boulot et mes parents... Dans le fond, je ne sais pas si je continuerais à faire ça toute ma vie, mais ça me plaît. Et te truc, c'est que je ne vois pas trop ce que je peux faire d'autre ^^'
Avant de faire du JV, mes tous premiers projets étaient sur de la traduction de manga, mais c'était complètement sous-payé et très mal organisé. Mais au moins, ça m'a permis d'acquérir un peu d'expérience à la sortie de mes études. Plus tard, j'ai fait les sous-titrages de quelques animes aussi, mais pareil les conditions n'étaient pas vraiment bonnes.
J'étais de toute façon plus intéressé par la traduction de JV, donc j'ai cherché les boîtes qui pouvaient me proposer ce genre de projets.
Mais même si elles se spécialisent là-dedans, elles reçoivent aussi d'autres types de demandes plus classiques, donc ça m'est arrivé de devoir traduire ou relire un manuel de téléphone ou ce genre de choses. Mais ce n'est pas arrivé souvent.
Je n'ai malheureusement aucune connaissance technique, à part peut-être en informatique, donc traduire dans les domaines que tu cites j'en serais incapable, ou alors il me faudrait beaucoup de temps pour faire des recherches sur ces sujets et être sûrs que j'utilise les bons mots