Jeux FF joués : FFVI, FFVII Crisis Core, FFVIII, FFIX, FFX/X-2, FFXII, FFXIII/FFXIII-LR, FF type-0.

Information sur l'univers visionné : Brotherhood, Kingsglaive, 2/3 trailers sans spoil et Versus XIII à ses balbutiement.

Je précise au préalable les jeux auxquels j'ai joué auparavant afin qu'il n'y ai pas de quiproquo. J'ai du vécu avec la saga donc mon regard est à la fois objectif et subjectif.
2 notes sont attribuées, pourquoi? Parce que j'ai à la fois analysé le jeu comme un production AAA ayant eu un budget, une campagne marketing important et vendeuse, un temps de développement conséquent et un moteur de jeu plus que correct (Luminous Engine) pour créer son univers... mais aussi comme le successeur des précédents opus induisant des thématiques récurrentes, un bestiaire, des codes propres à l'identité de la série, etc...

7/10 en tant que A-RPG

9,5/10 en tant que Final Fantasy

Points positifs :

+ Les combats
Rarement un système de combat m'aura autant satisfait. Les joutes extrêmement dynamique, l'alternance entre 7 types d'armes différentes (épée, buster sword, lance, flingue, dagues, bouclier, machine), la variété des enchaînement et l'arc des possibilité dans leurs combinaisons, l'utilisation simple mais efficace de la magie impliquant une synthèse alchimique, les limites, les attaques en coopération qui donne un sentiment d'implication réel de l'IA alliée, les placements stratégiques et enfin et surtout les éclipses. Le savant mélange de tout ces éléments contribue allègrement aux côtés jouissif des affrontements entre mob en légion et boss impétueux (avec des attaques de zone forçant à utiliser intelligemment les retraits stratégiques).

+ Aranea et Cor
Inutile de développer, la classe n'a pas besoin d'explication.

+ Les photos
J'ai passé parfois plusieurs minutes à gérer mes photos pour faire de la place pour des clichés anthologiques, drôles, épique ou émouvant de souvenirs. Tant décrié au départ, cette activité consistant à choisir ses photos (limite de 150 rageante), j'y ai trouvé un réel plaisir.

+ Les décors et l'univers (de la zone 1, oui je précise)

Oui, j'ai trouvé ça beau. "Pas autant que..." ne veut rien dire pour moi. Je ne compare pas les graphismes mais le panorama offert. La question fondamentale est : cela fait-il rêver ou pas?
Moi, oui. Mon côté aventurier s'est réveiller après un très long songe, au pays de l'indifférence (hors TW3). Duscae a pour moi gagner en flore, ce qui rend la zone encore plus dense et sublime à fouiller. Et que ce soit le volcan, les marécages, la forêt équatoriale ou encore certaines zones du désert, elles m'ont juste vendu du rêve et je n'ai jamais eu de cesse de contempler le paysage à bord de la Regalia ou à dos de chocobo.

+ Les donjons
Pas comparable à ceux de FFXII en terme de durée, moi cela m'aura plu qu'ils ne soit pas aussi long (et indigeste comme dans certain J-RPG rébarbatif). Le level-design y est cohérent et à certains endroits oniriques (mention spéciale pour le donjon des marécages avec son plafond aquatique suspendu pour la quête du Mithril). Je me suis plu à me balader avec effroi dans les mines où au bout d'un pont on se fait attaquer en traître par un samouraï pour attetir dans une embuscade de goblins ou ce donjon de glace qui m'a fait compatir pour le héros gelé jusqu'au os.

+ La bromance
Oui, le lien entre les personnages est le pilier du scénario. Avant la romance et les enjeux planétaires. On voyage ensemble, on campe ensemble, on explore ensemble, on pionce ensemble, on rit ensemble, on mange ensemble, on chasse ensemble, on galère ensemble, on souffre ensemble, on se dispute ensemble et on pleurs ensemble. Peu de jeu auquel j'ai joué ces dernières années m'ont fait autant apprécié tout les personnages principaux sans exceptions et sentir que les interactions entre eux sont authentiques et non cliché et forcé.
Chacun est attachant à sa manière et a sa propre personnalité. Prompto, le clown de service complexé et pensant beaucoup (trop?) aux filles et tentant de faire sa place dans un groupe où Gladio est le bouclier moral et physique n'ayant pas droit à l'erreur et Ignis la tête pensante, maman poule qui permet au groupe de garder les pieds sur terre.

+ Les musiques
Là y a rien à décrire. Shimomura nous offre un panel de musique suffisamment différent en ton et intensité que je n'en trouve pas une que je deteste ou mal adapté. Voici celle qui pour moi entre dans les best composition de la saga : Luna theme, Hunt or be hunt, Aranea/Loqi theme, Noctis theme... Ifrit theme.

+ Le scénario
Distinction entre histoire et narration qui je l'annonce d'office, avec spoil aggravé pour les points négatifs, est mal foutu et à la limite du "merdique" sur un gros pan de l'histoire principale.
Sinon, l'histoire qui bien que très courte m'aura transporté et c'est essentiellement là que se situe les points que j'ai accordé à sa note FF. J'ai aimé suivre l'histoire.

Points négatifs :

- Les combats (oui)... mais des invocations... (sauf contre Ifrit, précision oblige)
Cela peut aussi être un point négatif quand on se retrouve face à un Titan qui par manque de maîtrise la caméra rends l'affrontement brouillon à la limite du frustrant quand les soldats magitech viennent à troller le lock manuel et nous empêche de viser correctement. Où face à un Leviathan, dans une pale copie de phase de combat final style Kingdom Hearts 2 mais en complètement foireux (et où Noctis est invincible? Euh où est le challenge).

- Le challenge
Dans l'histoire principale? Concrètement aucun. Problème de gestion de la difficulté et de L'xp. Sauf à la toute fin dans la zone d'Insomnia qui est tellement courte que s'en est frustrant. Seul les donjons annexes compenseront et offriront les combats de "vrai" boss manquant à la trame principale.

- La caméra
Pas besoin d'expliciter. Elle est mal foutu face aux ennemis les plus grand et mal placé parfois face à un groupe de plus de 5 adversaires. Un patch à été fait mais semble-t-il pas suffisant.

- La narration
Là c'est le point qui fâche. Une bonne histoire avec des retournements de situation et des envolés qui sont gâchés par une narration qui boite, une narration qui trébuche et vit une vie de schizophrène tant elle semble nous dire : "Mais si tu sais. Ravus a été exécuté. T'es pas au courant? Bah, fallait écouté la radio." C'est mal foutu, et cela tente de faire à la manière d'un MGS V une dissémination d'élément scénaristique via des médiateurs de narration mais maladroitement car ici les éléments scénaristiques sont indispensable à la compréhension. Manque de cut-scene oblige, on monte des théories pour comblé les trous béants d'élément parallèle à l'histoire des personnages (loin d'être inintéressant en plus) ou on attend au détour d'un couloir morne de tomber nez à nez avec notre pote l'empereur Iedolas qui s'est changé en Nosferatu dégueulasse tombé dans l'oubli et la disgrâce (et je ne parle même pas de Ravus qui m'a tirer une larme de dégoût pour lui tant il a été traité avec déférence par les scénaristes). Comme une dynamite allumé dans un film explicatif et jeté dans une flaque d'eau à la manière d'un pétard mouillé, l'empire et sa superpuissance, la thématique de la relation père/fils, l'histoire de Noctis et Luna, tout est passé à la trappe ou survoler avec un "cf" voir le film, voir la série animé, voir les artworks,...

Donc au final, qu'est-ce qui a fait que ce FF est devenu mon 2nd préféré de la série? (après le 9, oui faut pas déconner non plus, personne ne détrône le King).

C'est con et certains risque de rires après avoir lu mes points négatifs, mais je dirais LES EMOTIONS.
Ce qui peut pour moi sauver un jeu avec des errements dans sa construction et un gameplay décharné, c'est l'histoire. Ou par extension, je dirais les sentiments transmis, ressenti et garder dans son coeur une fois la console éteinte temporairement ou définitivement une fois l'histoire bouclé.
Que ce soit la haine pour le méchant qui s'imprègne dans notre cœur et expulsé des jurons comme si il avait poignardé notre propre copine, pleuré de pitié et d'embarras pour un Ignis handicapé par son accident et incapable de faire la part des choses et trébuchant maladroitement dans une flaque d'eau pendant un combat, le malaise de voir Noctis enfermé dans sa mélancolie et se faire disputé pour son egoïsme justifié, ou Gladio qui part en cachette se faire un entrainement dans la chambre du temps et de l'esprit pour passer Super Saiyajin 3 et continué à protéger efficacement son prince, avec pour seul indice une nouvelle cicatrice sur le torse et le visage... y a pas à dire ça a de la gueule et ça touche plusieurs cordes sensibles.
Sans parler de ce gap de 10 ans qui nous fait découvrir dépité un monde dévasté et pas loin du Hyrule de Ocarina of time asservi par Ganon. Oui, y a des émotions qui tâche et on du mal à partir. Un méchant qui a ses raisons et ne vit pas un manichéisme décomplexé tant son histoire est tragique d'indifférence par l'histoire et les habitants de son monde, offrant au passage une leçon de morale sur la figure de héros et de martyre.
Sans même avoir analysé l'aspect méta du déroulement de l'histoire, du destin de certains personnages ou du monde dans lequel Noctis et sa bande bourlingue, je me suis retrouvé agréablement repu de ce voyage où la fin est dantesque, émouvante de cohérence quand on nous oblige à choisir parmi nos photos celle qui illustre le mieux notre périple avec nos frères d'armes pour enfin mourir sur le trône et renaître dans le royaume de la lumière avec sa dulcinée accoudé dans la salle du roi et s'embrassant, des fleurs blanches d'espoir et de reconciliation parsemant le sol, là où Noctis entre pour sous les barouds d'honneur dans la légende de Eos. Roi de la lumière et du renouveau.

Enfin, cette scène post-générique où Noctis force d'authenticité et humain à part en entière craque sous la pression de la peur de la mort et livre avec maladresse ses craintes de quitté ses frères (sa dernière famille) afin de sauver l'humanité.

A travers cette conclusion, je voulais partager avec vous ce conseil, celui de juger le jeu non avec vos yeux mais avec votre coeur (de bisounours ou pedobear, au choix) afin de vous faire un 2nd avis dessus. "Car rien n'est exclusif, tout est relatif"