Après deux ans d'attente, DICE nous livre son nouvel épisode de la saga Battlefield après le fiasco Medal of Honor. Electronic Arts peut-il une fois encore remporter la guerre du FPS hollywoodien en 2013 ?
Malgré des yeux tous fixés vers l'arrivée des Next-Gen, il n'y a aucune ironie dans le fait que
Battlefield 4 soit plus beau et plus agréable à jouer sur PC. Ce n'est pas non plus une surprise de voir à quel point DICE a peaufiné son bébé sur cette plateforme qui a vu naître la série et l'a fait prospérer pendant des années, restant la plupart du temps inconnue pour les joueurs consoles. Les temps ont changé maintenant, bien sûr, mais DICE sont avant tout des développeurs PC, et à ce titre, notre intéressé est son meilleur ambassadeur sur ce support. Pourtant, malgré des graphismes au dessus des versions sur les nouvelles consoles (ne parlons pas de celles sur PS360), on ne peut pas dire que le théâtre de guerre que nous livre une fois encore le studio nordique soit plus impressionnant que l'année dernière. La faute, dirons-nous, à une mise en scène pour le moins apocalyptique.
Aussi populaire que fut
Battlefield 3 sur les consoles de la génération actuelles, elles étaient surtout l'ombre de la version PC. Et les améliorations techniques de cette suite rendent la comparaison d'autant plus difficile. Mais ce qui met tout le monde d'accord, c'est le mode solo de
Battlefield 4 qui, qu'importe le support, reste hautement dispensable, en plus de proposer une expérience proche de la catastrophe. DICE nous avait promis une « vraie histoire », et bien qu'elle ne soit pas aussi inutile et difficile à vivre que celle du précédent épisode, cette nouvelle campagne n'arrive toujours pas à la cheville de la saga
Call of Duty qui peut fanfaronner dans son coin. Il y a quelques grands morceaux de bravoure façon film de Spielberg avec des répliques vieilles comme les robes d'une grand-mère et clichées au possible, sans parler des personnages à vomir et des scènes de tortures de rigueur. Le tout étant servi comme un menu avec certes plusieurs façons d'appréhender une situation, ce qui évite de se croire sur un rail, mais on ne suit au final qu'un seul et unique chemin.
Au-delà du scénario hautement indispensable qui devrait vous tenir en haleine six heures durant, c'est aussi et surtout l'ensemble de l'édifice qui fait un peu peine à voir. Durant toute l'aventure, vous serez confronté à des bugs de textures, à des scripts qui ne se lancent pas où qui font crasher le jeu (si vous allez un peu trop vite par rapport aux PNJ) et à une I.A. Alliée/ennemie qui vous feront vivre une aventure plus que difficile, laissant de côté le fun qu'aurait dû vous procurer ces quelques heures de jeu. Certes, le solo n'est qu'anecdotique dans un FPS avant tout axé sur le multi, mais ça n'excuse pas tout, et certainement pas les problèmes de rythmes qui plombent vraiment les scripts, ce qui n'est pas sans rappeler les sombres heures de la concurrence coté Treyarch.
Mais alors que l'on s‘apprête à jeter l'éponge, imaginant le pire pour le mode multi, la situation change radicalement. Autant être clair : on a l'impression d'être face à deux jeux complètement différents. L'élément le plus impressionnant étant probablement le Levolution, qui est un nouveau style de destruction. Un effet papillon avec par exemple l'équipe adverse détruisant une station essence, ce qui a comme effet de provoquer une rupture du barrage inondant alors la carte d'eau, ce qui change forcément la bataille à venir. Ce n'est bien sûr pas le seul exemple, et on a évidemment le fameux gratte-ciel qui peut s'effondrer. Si cette fonctionnalité est bienvenue, elle n'est cependant pas là à chacune de vos parties, et c'est vraiment une bonne chose, cela évite d'en abuser et de se retrouver totalement blasé au bout d'un certain moment.
L'autre grande nouveauté, ou plutôt la nouvelle « vieille » fonctionnalité se situe au niveau du mode « Commander » qui permet d'être un des éléments clefs d'une bataille. Il permet à quiconque de jouer au jeu via une vue stratégique avec le champ de bataille évoluant en temps réel. De là, vous pouvez fixer des objectifs, envoyer des fournitures, organiser le soutien de l'artillerie et des véhicules, ou mettre en évidence les positions ennemies. Vous devez cependant être au moins niveau 10 pour l'utiliser, mais il fonctionne très bien, encore mieux lorsque vous l'utilisez sur une tablette. Mais malgré tout l'intérêt que peut représenter une telle option, celle-ci reste sujette à caution, car elle est liée aux talents du commandant. Un bon commandant donne un réel avantage à l'équipe, mais un mauvais joueur ne sert pour tout dire à rien.
Au-delà de cette liste de nouvelles fonctionnalités qui font plus penser à un pack d'extension qu'à une vraie suite, il y a deux nouveaux modes de jeu Oblitération et Defuse. Oblitération met en scène deux équipes qui se disputent une bombe apparaissant au hasard sur la carte. Le but est de l'emmener dans la base ennemie. Quant à Defuse, il faut soit attaquer ou défendre une bombe qui se place sur des tours en quelques minutes, sans véhicules ou redéploiement rapide. Ils sont amusants, mais le plus passionnant reste quoiqu'il arrive le mode Conquest qui a déjà largement fait ses preuves. Surtout qu'il est bien aidé par des cartes extrêmement bien élaborées, ne se révélant jamais au premier regard et toujours gigantesques. On retiendra notamment Paracel avec sa tempête tropicale. C'est ce genre d'expérience que l'on veut retrouver dans Battlefield, et DICE nous l'offre sur un plateau d'argent. L'usine de Zavod 311 propose quant à elle de nombreux pièges avec des portes à ouvrir ou des portails à fermer pour surprendre l'ennemi.
Toutes ces fonctionnalités sont disponibles dans toutes les différentes versions du jeu, mais ça ne veut pas dire pour autant qu'elles se ressemblent toutes et qu'elles sont sur un même pied d'égalité. La différence la plus évidente en termes de gameplay se situe au niveau du nombre de joueurs maximum. Comptez 24 sur Xbox 360 et PS3, et 64 sur PC. Ce n'est qu'un détail assez trivial, mais ça fait une différence fondamentale sur la façon dont on appréhende une situation. Sur PC, les plus grandes cartes sont riches en possibilités et en joueurs, le bac à sable mortel peut maintenant se refermer sur nous. Il y a cependant encore quelques légers problèmes avec certaines réapparitions trop éloignées, mais cela ne compromet jamais l'expérience finale. Cette différence altère aussi le Rush Mode qui est inutile sur quasiment toutes les cartes. Non pas à cause de leur taille, mais à cause de la façon dont elles sont construites avec des zones de tueries trop facilement prévisibles.
Les plus | Les moins |
+ Souvent joli (pour une old-gen)
+ Un multi toujours aussi bon
+ Les cartes aux multiples possibilités
+ Les différents modes
+ La mentalité de la communauté | - Mais parfois moche (même pour une old-gen)
- Solo bon à jeter
- Bugs en pagailles (solo)
- Personnages à mourir d'ennui (solo)
- Seulement 24 joueurs en multi
- Des cartes plus petites
- Des respawn parfois étranges |
Conclusion : Battlefield 4 est à la fois un exemple à suivre et à ne pas suivre. À ne pas suivre quand il s'agit du solo qui est mené avec les pieds et repose sur des scripts qui s'enclenchent mal (voir pas du tout), et à suivre lorsque l'on entre dans le multi vertigineux, impressionnant, percutant, bourré d'affrontements toujours aussi rondement menés par une talentueuse équipe de développement, que l'on attend désormais de pied ferme dans l'univers Star Wars.