Grasshopper gère plutôt bien les choses sur cette génération. A défaut de placer des blockbusters sur le marché, généralement bien cher à produire au risque de foncer dans un mur au premier flop, le studio enchaîne les titres un peu plus simplistes, comptant sur l'ambiance qui s'en dégage et le bouche à oreille. Après Shadows of the DAMNED et le petit Diabolical Picth via Kinect, voici maintenant Lollipop Chainsaw qui, sans surprise, est parvenu à gagner notre sympathie.
Voilà un moment que Suda51 produit des titres tournant autour de trois thèmes : les démons, le gore et le sexe. Ce dernier produit ne déroge pas à la règle avec comme héroïne une pom-pom girl un peu niaise qui vient tout juste de fêter ses 18 ans. A l'instar d'une certaine Buffy, la demoiselle mène sa vie de lycéenne en partageant son temps libre soit à fricoter avec son petit copain, soit à buter toutes sortes de créatures. Et justement, un gothique avec la tronche de Jigsaw décide avec un petit rituel de détruire le lycée, et le reste du monde en passant, comme tous méchants qui se respectent. Une routine pour Juliet, à ceci près que votre mec s'est fait mordre par un zombie et que son seul moyen de survie fut de lui arracher la tête pour l'attacher à votre ceinture afin qu'il ballotte toute l'aventure sur vos fesses. Notons que la tête continue de parler tranquillement, notre héroïne connaissant également un peu de magie pour parvenir à ce genre de situation.
Donc aidé par vos deux sœurs (une dark et une fofolle), Juliet devra se débarrasser d'une avalanche de zombies et d'une demi-douzaine de gros démons rockeurs complètement timbrés, avec une mention pour l'espèce de vaudou et son synthétiseur. Oui, le scénario n'a quasiment aucun sens mais on est habitué vu le responsable du projet. L'ambiance a le mérite d'être du tonnerre avec une bonne bande-son et un doublage US de qualité. Mais comme souvent avec Grasshopper, il ne faudra pas en demander trop concernant l'aspect technique. Ce n'est pas moche mais c'est loin d'être beau, avec un cell-shading servant à cacher la misère des textures et des ennemis/PNJ sans cesse clonés, sans parler d'un certain manque de travail coté animations. Heureusement que le tout est rattrapé par un chara-design de qualité et une patte esthétique façon vieux comics.
Dans la forme, on a droit à un jeu d'action classique avec cinq niveaux (plus un prologue et un boss final), qui demanderont moins d'une demi-douzaine d'heures pour être traversés une première fois. C'est faible, mais c'est décidément à la mode aujourd'hui. Davantage aurait tourné à la lassitude ? Peut-être mais pour l'heure, le jeu a de quoi se montrer accrocheur avec de nombreux points forts qu'on ne retrouve pas forcément chez d'autres titres du genre, comme un renouvellement constant des situations. Bien sûr, le cœur restera de trancher de l'ennemi avec votre tronçonneuse, le tout dans des stages d'une linéarité affolante mais les idées fusent, comme un passage sous champignon hallucinogène, un simili match de basketball avec des têtes de zombies servant de ballon, ou un niveau complet façon jeu d'arcade, avec des références à Pac-Man et du casse brique (entres autres). Et que dire des combats contre les boss, l'un pouvant nous frapper avec ses cris (les lettres se matérialisent lorsqu'il hurle), tandis qu'un autre possédent une moto digne d'un Transformers... Une manière de dire que lorsqu'on fait dans le déjanté, on ne possède aucune limite. Dommage que l'affrontement contre le boss final soit aussi court et peu surprenant.
Jauge de vie, combo, QTE, magasins pour améliorer ses compétences... Lollipop Chainsaw suit parfaitement le cahier des charges du genre, ne surprenant que par la folie qui s'en dégage. Hormis les nouvelles attaques à acheter contre quelques piécettes, le gameplay ne se renouvellera qu'avec la possibilité de faire des glissades, d'utiliser une gros gun, ou de balancer des supers-attaques avec la tête de votre mec. Original. Mais l'originalité ne fait pas tout et malgré les bons coté du titre, sa durée de vie faiblarde pourra rendre difficile le passage en caisse, d'autant que si la replay-value est au programme avec de nombreuses choses à récupérer, deux modes de difficulté supérieur et du scoring en ligne, la véritable satisfaction viendra surtout du premier run tandis que le reste fera dans le redondance, n'attirant à la rigueur que les chasseurs de succès/trophées.
Conclusion : On s'éclate avec Lollipop Chainsaw. Pas longtemps mais on s'éclate. Malgré une technique dans la moyenne basse et un gameplay finalement classique, le titre se montre hautement attachant par l'ambiance et la folie qui s'en dégage, l'ensemble servant à placer de nombreuses idées durant l'aventure. Il reste donc conseillé d'attendre une petite baisse de prix, le must étant d'avoir droit un jour à un bundle avec Shadows of the DAMNED.
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