Mais comment n'ont-ils pas pu y penser avant ? On a eu des développeurs ayant dû cracher quelques billets pour s'offrir des musiques connues (Elite Beat Agent), quand d'autres ont préféré la solution de faciliter avec des rythmes inventés mais néanmoins très efficaces (Rhythm Paradise). Chez Square Enix, on possède l'une des plus grosses bases de données musicales avec une avalanche de morceaux cultes, et il aura fallu attendre 2012 pour voir enfin arriver un jeu exploitant vraiment cet aspect, pour au final un véritable hommage à la saga.
Et pourtant le projet Theatrhythm Final Fantasy avait suscité quelques railleries à l'annonce, certains pointant du doigt la tendance du développeur à offrir des projets rapides sur portables, d'autres hurlant leur effroi sur ce nouveau chara-design qui a probablement fait chuter dans Nomura dans une nouvelle dépression. A moins que VersusXIII en soit la cause... Qu'importe, toujours est-il qu'au final, l'esthétisme du jeu ne casse effectivement pas des briques et on se demande si ce souhait d'harmonie visuel pour l'ensemble du casting n'aurait pas mieux fonctionné avec un titre complètement en 2D, l'apport de la 3D (graphiquement comme coté relief) n'apportant pas grand-chose de plus à cette pourtant sympathique expérience. Donc à moins d'être choqué par ce coté « poupée » qui rendra risible le moindre Sephiroth ou Garland, on passe outre et on s'attaque au cœur du jeu.
Servant de cadeau aux fans pour les 25 ans de la licence Final Fantasy, ce titre musical se charge donc de reprendre la plupart des grands thèmes de l'ensemble des épisodes canoniques, avec quelques oublis comme Final Fantasy X-2 (pas grave vu que c'était en gros les mêmes thèmes que dans le précédent), Final Fantasy XIII-2 (le développement de notre intéressé étant trop avancé) et enfin Final Fantasy XIV (parce que tout le monde s'en tape en attendant la version 2.0). Il y a donc de quoi faire et c'est donc avec joie qu'on retrouvera pas moins de 70 morceaux tous plus cultes les uns que les autres. Malheureusement, par un probable manque de place sur la cartouche et surtout pour donner excuse aux DLC (on va y revenir), bien des fans auront de nombreuses occasions de rechigner face à l'absence de morceaux marquants. Pas de « Bombing Mission » pour Final Fantasy VII. Pas de « Liberi Fatali » et « Fithos Lusec Wecos Vinose » pour Final Fantasy VIII. Oh les vilains...
Centre de l'expérience (du moins au début), le mode principal propose donc de revivre rapidement l'un après l'autre les différents épisodes de la saga avec à chaque fois cinq thèmes : une ouverture, un thème de balade, un thème de combat, un thème cinématique et un final. Si on laissera de coté l'ouverture et le final (qu'on peut d'ailleurs zapper quitte à perdre du bonus), attardons nous sur les trois autres qui se joue légérement différemment puisque les combats demanderont de garder un œil sur quatre lignes à la fois, les balades se chargeront de nous faire suivre un tracé la plupart du temps, contrairement à la cinématique. Dans l'ensemble, le gameplay reste identique avec trois types de capsules : la classique, celle qu'il faut maintenir un certain temps et enfin la flèche, demandant un tracé dans la bonne direction.
Il ne faudra qu'une poignée d'heures pour retourner ce « mode histoire » avec l'ensemble des rangs A voir S, selon votre attitude dans le genre et le fait de connaître ou non les morceaux, permettant alors d'assimiler le rythme dès le début. Les choses deviennent ensuite beaucoup plus intéressantes puisque chaque morceaux terminés permet de débloquer un certain nombre de fragments de cristaux pour, au fur et à mesure des palliers, débloquer moult bonus et pour commencer le mode challenge, qui offrira la possibilité de réattaquer le morceau qu'on souhaite en mode Expert et Ultimate. Expert, ça passe encore bien même si un bon rang ne sera pas des plus simples à atteindre. En revanche, la difficulté Ultimate aura de quoi ravir les amateurs de challenge et rendre fous les autres tant la vitesse d'exécution demande une concentration de tous les instants et que la moindre faille pourra réduire à néant toute tentative d'un bon score. Juste trippant, si vous avez les nerfs bien accrochés et que la perspective de recommencer une musique cinquante fois ne vous fait pas peur.
Heureusement, pour ne pas en décourager certains trop rapidement, Square Enix a intégrer une composante RPG qui permet d'ailleurs au titre de se démarquer de sa concurrence. Pas de secret : il suffit de terminer des morceaux pour débloquer de l'expérience (et les niveaux qui vont avec), sachant que le gain sera évidemment meilleur selon votre performance et le mode de difficulté. Gagner en niveau permettra d'augmenter vos statistiques, afin de pouvoir vaincre davantage d'ennemis dans les phases de combat (et donc gagner davantage d'expérience), augmenter votre défense (garantissant de rester plus longtemps en jeu même après plusieurs notes ratées) mais également permettre à votre avatar d'avancer toujours plus loin dans les thèmes de balade, afin d'augmenter vos chances de croiser un personnage ou un mog, signifiant l'acquisition de bonus.
Chaque personnage (13 en tout) possède ses propres caractéristiques et compétences à débloquer, le rendant plus efficace selon les phases de combat ou de balade. Le tout reste dans l'ensemble assez équilibré et il ne faudra pas oublier que l'aspect RPG sert avant tout de simple aide, les puristes ne comptant que sur leur propre skill et le sans faute pour débloquer les meilleurs rangs, sachant que le SS et le SSS s'obtiennent d'ailleurs sans valider la moindre compétence. Dernier mode et pas des moindres, le Sanctuaire du Chaos est peut-être celui où vous passerez le plus de temps. Rien d'inédit à première vue mais les développeurs ont assuré la replay-value en jouant sur l'aspect aléatoire : on y débloque des « couples » de morceaux (balade + combat) pioché au hasard dans la playlist et offrant une difficulté soutenue et surtout des notes pas toujours placées comme d'habitude, limitant du coup l'aspect par-coeur et garantissant un renouvellement constant, surtout qu'on y trouve là encore un tas de choses à débloquer, et qu'on peut pratiquer le tout jusqu'à quatre (avec une cartouche par joueurs).
Finalement original dans son approche, le titre se montre également très accrocheur et les bonus ont beau être très longs à débloquer (surtout les nouveaux personnages et boss), la progression et l'acquisition d'expérience fait qu'on a toujours cette sensation d'avoir toujours un pallier pas si éloigné à atteindre, sans parler de l'évidente courbe de progression qui vous transportera en véritable bot sur les morceaux Ultimate au bout de quelques dizaines d'heure. Que trouve t-on à reprocher dans ce cas ? Peut-être que le jeu soit déjà intégralement en anglais, ce qui limite clairement le public pour le coté RPG et signification de telle ou telle compétence, ou encore certains bonus complètement inutile comme les cartes à collectionner (des artworks ou autres historiques sur les différents épisodes auraient peut-être été un peu plus parlant pour un jeu « anniversaire »). Enfin, difficile de passer à coté des DLC avec une cinquantaine de morceaux prévus, dont une partie déjà disponible, à 1€ l'unité. Et croyez le, certaines musiques pourront faire craquer même les plus gros réticents de ce genre de pratique. Tout un art.
Conclusion : Après l'approche combat orchestrée par les deux Dissidia, Square Enix parvient à placer une excellente nouvelle cartouche fan-service, sorte d'appel aux larmes des plus nostalgiques qui se souviendront des grands moments passés avec la licence Final Fantasy. Une époque lointaine... Anglais requis tout de même, ainsi qu'une carte bleue de coté pour ceux qui ne résisteraient aux nombreux DLC qui nous feraient souhaiter une version GOTY, à moins que l'éditeur ne s'attelle maintenant à un Theatrhythm Dragon Quest.
Parfaite combinaison de RPG et de jeu de rythme, Theathrythm Final Fantasy nous propose de revivre les 13 premiers épisodes de la série à travers une multitude de modes de jeux et de difficultés. Le challenge est présent, le jeu a un très gros contenu qui peut même s'étoffer contre une poignée d'euros grâce aux DLC proposés. Que demander de plus ?
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