Après des mois de news quotidiennes au point de tomber dans la lassitude, on passe maintenant à des choses vraiment concrètes pour Super Smash Bros, le titre ayant eu l'occasion de nous faire vibrer suffisamment longtemps pour qu'on puisse poser notre avis sur ce nouveau bijou de Nintendo.
Smash Bros, tout le monde en connaît le concept mais pour rappeler à ceux qui n'ont pas touché à l'un des trois premiers épisodes, le principe est simple : une arène, quatre combattants, et l'objectif d'envoyer ses opposants en dehors du décors. Plus on se fait frapper, plus notre jauge de pourcentage augmente et avec, le risque d'être éjecté plus loin. On rajoute à cela des stages complètement fous et des objets qui ne cessent de tomber à l'écran pour se voir offrir un joyeux foutoir, référence absolue du genre et l'un des piliers du fun.
« Je pense qu'un changement de direction peut être nécessaire. » Tels fut les propos de Sakurai, créateur de la franchise, en juillet 2012. Aucune nécessité au final, le principal concurrent (
PS All-Stars de Sony) ayant été incapable de rivaliser en terme de finitions et de contenu, en plus de s'être pris les pieds dans le tapis niveau ventes. On garde donc les fondamentaux pour ce quatrième épisode faisant son entrée sur 3DS.
Car l'épisode Wii U se faisant attendre, il faut donc se rabattre sur ce que certains évoquaient comme une « sous-version ». A tord. Complet de bout en bout, cette édition de poche a déjà le mérite de nous en mettre plein la vue techniquement. Le sans-faute absolu dans les effets, la modélisation, les stages magnifiques, et le tout en 60FPS sans accroc, avec ou sans 3D (superbe en passant). Et contrairement à ce qu'on pouvait craindre à l'annonce, la visibilité est clairement au rendez-vous (relativement, on reste dans un Smash Bros) grâce aux multiples indications pour toujours se repérer dans le champ de bataille. Il est en revanche clair que la 3DS XL, ou mieux encore la future NEW 3DS, apportera un certain gain à ce niveau mais rien de préjudiciable pour ceux qui possèdent la première édition de la machine. Un bonheur pour les yeux comme les oreilles grâce à une OST une fois encore au top niveau, l'équipe ayant fait un medley de tous les horizons avec un paquet de remixes (tout en laissant parfois les originaux comme dans le cas de
Xenoblade Chronicles), fourni avec son mode BGM pour réécouter à loisir quelques perles dont les magnifiques Brinstar de Metroid et Rainbow Ride de Mario 64.

Et bien entendu, qui dit nouvel épisode, dit petits nouveaux au casting. Bon,
sous l'ombre de l'embargo, on doit malheureusement être tenu au silence sur certains points malgré le fait qu'il n'y a plus aucun secret actuellement, le jeu étant disponible au Japon depuis un moment, avec la totalité des informations qui vont avec. On pourra au moins évoquer le fait que les nouveaux challengers sont pour le moins surprenants coté gameplay, apportant une certaine fraîcheur à l'ensemble. On sent en effet que Sakurai n'a pas souhaité se reposer sur ses acquis en balançant simplement des nouveaux-venus plus ou moins reskinés, avec ici l'intention ferme d'exploiter quelques idées. De Miss Wii Fit et ses coups improbables à Shulk pouvant s'équiper de nombreux pouvoirs (et autant de bonus/malus) en passant par Palutena qui a droit à deux styles de combat, le Villageois d'
Animal Crossing pas facile à prendre en main mais pouvant récupérer des objets à loisir jusqu'à Little Mac, grosse originalité avec sa jauge de puissance, incroyablement cheaté au sol, mais une vraie tanche lors du jeu aérien.
L'équilibrage constant en somme, qui n'empêchera pas certaines têtes de sortir plus facilement du lot. Malgré la quinzaine de nouveaux venus, probable que les moins habitués privilégient plus facilement les épéistes, facile d'accès malgré quelques attaques bien traître (la montée-retombée de Kirby nous a offert de magnifiques fails). Sachez en tout cas qu'il sera tout à fait possible d'adapter votre style de jeu, le titre offrant un menu de personnalisation pour chacun des personnages, permettant parfois de modifier certaines attaques, mais surtout d'affubler de l'équipement qui restera invisible à l'écran mais modifiera pour le coup vos statistiques. X objet augmentera votre vitesse mais fera baisser votre défense, ou inversement. Certaines pièces d'équipement vous octroie même des capacités spéciales (comme absorber les « PV » ennemis) mais lance un gros malus sur l'une de vos trois stats. Un menu dédié aux plus méticuleux, et surtout ceux qui souhaitent utiliser leur Mii, l'une des nouveautés de cet épisode avec plusieurs styles de combat au choix.

D'une manière générale, on sent que l'attente n'a pas été inutile tant une fois encore, Sakurai a pris le soin de peaufiner sa formule jusque dans les moindres détails. L'hommage à l'histoire de Nintendo et celles des guests est palpable d'un bout à l'autre : Megaman qui utilise les pouvoirs des boss lors de ses attaques, un stage spécial GameBoy (Kirby, pour être exact), un autre pour Pac-Man, les assistances qui permettent de mettre en place les personnages qui auraient loupé le casting (comme Tingle, pourtant culte...) et bien entendu la myriade de trophées à collectionner. D'ailleurs, plutôt que de faire dans la redite, le titre s'adapte à l'actualité plus ou moins récente de Nintendo et permet de placer quelques clins d'oeil comme le stage « Mii en Péril » tiré du mini-jeu Street Pass, ou encore le niveau
Tomodachi Life qui, sans briller par son level-design, n'oublie pas de faire apparaître à chaque étage de l'immeuble vos propres Miis enregistrés dans la console.
Tout un tas de choses qui ne serait rien sans un contenu décent. Vu le créateur, on ne doutait pas d'une réussite à ce niveau et il y en a pour son argent, quitte à se retrouver une nouvelle fois perdu dans un menu de sélection toujours aussi étrangement conçu (avis personnel). Alors dans l'ordre, vous avez les sessions Smash qui constitue un peu le cœur du jeu avec vos Versus à 4, seul contre l'IA ou à plusieurs en local comme en ligne (sans lag, wouhou !). Dans tous les cas, le jeu permet de paramétrer ses matchs, comme par exemple opter directement pour les versions Final Destination de chaque match (sans événements gênants donc), enlever tous les objets ou au contraire sélectionner ceux que vous souhaitez privilégier. Un match uniquement avec des Master Ball ou des Final Smash (certes moins abusés qu'avant), croyez bien que c'est un peu l'antithèse même du skill.

Pour le reste, on a droit au mode Classique qui offre un enchaînement rapide de quelques matchs avec l'habituel main comme boss final (possibilité de gagner quelques bonus entre chaque combat), le mode All-Stars qui permet, seul ou en coop local, d'affronter des groupes d'ennemis en fonction de l'année où ils sont apparus pour la première fois sur la scène vidéoludique, le retour du Home Run Smash ainsi que la Bombe Smash (cible à détruire), et enfin le mode Smash en Masse, qui à lui seul parvient à combiner pas moins de six sous-modes dont les chronos, la survie et le mode infini. Le tout là encore jouable seul ou à deux.
Un menu alléchant, auquel il manque tout de même un petit quelque chose. Un peu comme un Banana Split mais sans la cigarette russe. Ça reste bon, mais on sent qu'on a oublié un truc. Et ce manque, c'est le solo. Car même si c'était bien loin d'être parfait sur Wii (et pire encore sur Game Cube), le mode Aventure apportait au moins un plus indéniable pour ceux qui souhaitaient s'occuper l'après-midi en solo avant que les potes arrivent pour la soirée multi. Et cette fois, rien. Ou presque. Le mode Aventure Smash aurait pu être une bonne idée mais la chasse de bonus en solo prenant parfois plus de temps que la final en multi, cet ajout se montre assez lassant et risque d'être rapidement délaissé pour des matchs bruts. Au final, le seul « fil rouge » du joueur solo une fois la totalité des persos et stages débloqués restera la chasse aux trophées avec possibilité de grinder plus rapidement en boostant la difficulté, en achetant directement quelques perles rares grâce aux piécettes récupérées au fil du temps ou encore de dépenser ces dernières dans un stage bonus où il faut tout broyer dans l'espoir de récupérer les trophées manquant à votre collection.
Les plus | Les moins |
+ Une claque graphique
+ Et en 60FPS svp
+ Best Casting Ever
+ Un musée Nintendo dans la poche
+ Des idées dans tous les sens
+ La profondeur du système
+ Équilibrage (quasi) parfait
+ Des modes de jeu, partout !
+ L'OST qui défonce
+ L'envie de tout débloquer
+ Ce qui se fait de mieux en multi
+ Et avec du online sans lag | - Manque un vrai mode solo
- Le stick de la 3DS, imparfait
- Tingle non jouable (quand même) |
Conclusion : A l'annonce, c'était presque un « OSEF » qui ressortait face à cette édition 3DS. Au final, Sakurai et Bandai Namco nous offrent l'un des meilleurs jeux de la machine, capable de mettre une claque aux trois précédent épisodes de la série autant par le contenu, l'originalité de certains membres du casting et son online sans le moindre accroc. Un quasi sans-faute qui va probablement squatter nos machines pour des dizaines (des centaines ?) d'heures de joie, rage et autres fous-rires, prouvant s'il en était encore besoin que Nintendo reste indéniablement le patron absolu sur certains secteurs. En somme, un chapeau bas pour cette soi-disant « sous-version ».