Depuis sa création, le studio
Twisted Pixel s'est amusé à enchaîner les succès critiques sur le
Xbox Live Arcade et il aura fallu attendre le projet
The Gunstringer pour que les gars usent d'une double « première fois » : sortir un jeu entièrement compatible Kinect, et en boîte. Le bon pari ? On va voir ça.
Premier bon point à signaler : l'ambiance. Le développeur nous a habitué à des productions qui ne manquaient pas d'humour comme
Splosion Man et notre intéressé suit pleinement la voie avec tout d'abord un background pas comme les autres. En effet, vous incarnez une simple marionnette qui vivra son aventure directement comme une pièce de théâtre, avec un public très réceptif. De ce fait, on trouve de nombreux détails très sympathiques, ne serait-ce que dans les décors en carton pâte où on apercevra parfois un bras humain qui tente d'influencer sur notre avancée en déclenchant quelques événements. Dans un scénario façon Kill Bill au far west, vous dirigerez donc votre marionnette qui, après avoir réussi à ressusciter d'une manière inconnue mais qui nous importe peu, devra se débarrasser un par un des responsables de son assassinat. Parmi les ennemis : un semi-mécha avide pétrole, un ballon-saucisse, un shérif corrompu ressemblant plus ou moins à une potatoes... De quoi faire.
Coté gameplay, le moins que l'on puisse dire, c'est que le titre exploite parfaitement bien Kinect. Plutôt que de s'embourber dans un tas de commandes qui auraient alourdi la jouabilité, l'équipe a donc opté pour un rail-shooter un peu plus original que la moyenne. Le héros étant une marionnette, on joue donc comme un marionnettiste avec une main gauche plus ou moins tendue qu'on déplacera de gauche à droite pour déplacer notre personnage dans son couloir, et parfois un petit mouvement de bas en haut pour simuler le saut, un peu à l'avance si possible pour contrer le léger lag habituel. La main droite servira elle à locker les ennemis façon
Panzer Dragoon pour ne citer que lui, pour ensuite relâcher une salve de tirs en simulant un recul. Plutôt simple à prendre en main donc, même si le gameplay se renouvelle finalement assez peu. On trouve certes quelques séquences qui tentent de casser la routine comme du QTE, l'acquisition d'un fusil à pompe, de la plate-forme ou encore du véritable tir au pigeon avec nos colts qui agissent comme des mitrailleuse mais on n'aurait pas craché sur davantage de passages originaux.
La campagne s'avère assez courte avec seulement trois heures de jeu (ce qui reste plus long que la moyenne des jeux du genre certes), qu'on aura bien du mal à faire d'une traite vu les quelques douleurs ressentis à rester les deux bras tendus. On trouve heureusement de nombreux bonus, à commencer pas des artworks et des vidéos à débloquer, mais également un mode hardcore qui, hormis proposer un peu de challenge vu la relative facilité du jeu, servira aux chasseurs de succès qui veulent tenter de finir le jeu d'une seule traite en difficulté maximum sans mourir une seule fois. Notons enfin la présence d'un mode coopération toujours sympathique pour le genre et la possibilité de télécharger gratuitement
Fruit Ninja Kinect, corrigeant du coup le plus gros défaut de ce dernier (le prix abusé).
Conclusion : Si
The Gunstringer a réussi à attirer notre sympathie, on ne cache pas le manque de contenu et de renouvellement dans l'aventure, alors qu'il aurait tout simplement suffit de placer tout un tas de mini-jeux dans le cheminement ou même dans un mode secondaire pour faire passer la pilule. Justifiant en passant l'édition en boîte d'ailleurs. Rien de tout ça malheureusement, mais tout de même de quoi passer un bon moment en compagnie d'un personnage qui mériterait de revenir un jour ou l'autre.