Depuis le mois de juillet 2001, tous les joueurs qui aiment un peu l’action à la sauce nippone connaissent les noms de Samanosuke et Nobunaga. Ces deux héros antithétiques reprennent cet été leurs armes ancestrales pour un troisième affrontement via les couloirs du temps. Justement, c’est le héros du film éponyme, Jean Reno, qui accompagnera dans ce troisième opus le fier Samanosuke dans sa lutte incessante contre les Genmas. La cohabitation orient/occident a-t-elle vraiment apporté beaucoup à la saga, connaîtra-t-on enfin une fin heureuse et définitive, voici quelques réponses à ces questions existentielles…
Pour ceux qui auraient manqué les le début, voici comme dans tout bon magazine télé, un bref résumé de ce qui s’est passé depuis 2001. Le terrible et mégalomane Nobunaga, ignoble tyran de l’histoire nippone est bien décidé à conquérir le Japon. Pour cela, il s’allie après sa mort (accident ballot, une flèche décochée en pleine tête) aux monstres Genma pour obtenir de leur part la puissance ultime. Ayant commis la maladresse d’enlever la douce et tendre du valeureux mais assez fragile Akeshi Samanosuke, (Prononcez Samanoske) il se retrouve face à un terrible adversaire qui obtient le pouvoir des ogres du Japon antique, les Oni. Après avoir libéré sa douce cousine et future épouse des mains du vilain, Samanosuke semblait bel et bien parti pour des vacances bien méritées comme la plupart de ses compatriotes, le long des Champs Elysées, à prendre quelques clichés de l’Arc de Triomphe. En fait nous ne sommes pas si loin que ça de la vérité puisque grâce à un certain Guildenstern, fidèle lieutenant Genma et créateur de la lignée de monstres que vous devrez affronter, tout notre petit monde va devoir traverser ces fameux couloirs du temps pour se retrouver dans notre bel hexagone pour latter du Genma, c’est pas beau quand même le hasard !
Rien de tel qu’une bonne cinématique façon Onimusha
Capcom nous avait fait rêver lors des précédents épisodes, grâce à de grandioses scènes d’intro dignes des plus grands succès adaptés de l’œuvre de Tolkien. Autant vous le dire tout de suite, – quitte même à vous ruiner la surprise – la scène d’intro de ce troisième opus est littéralement à tomber par terre. Un seul conseil lorsque vous insérerez la galette, allumez l’ampli de votre home cinéma, patientez un peu et admirez le résultat en 5.1 Dolby Digital II, c’est hallucinant. Nous retrouvons donc Samanosuke en pleine campagne d’éradication de Genma, après avoir détruit un char de 15 mètres de haut et avoir terrassé un lieutenant de l’armée adverse, il se retrouve dans un ultime face à face avec Nobunaga. Ce dernier, vil guerrier de renom, ne tarde pas à ne faire qu’une bouchée du fier Samuraï. Or, au moment le plus terrible pour Samanosuke – celui ou il va connaître une coupe sévère dans son capital vie – une boule d’énergie à la Terminator lui permet d’échapper à son sort funeste. Il se retrouve alors, en 2004, nez à nez (et c’est peu dire…) avec notre Jean Reno national qui, après avoir rassuré son fils d’un éventuel retard, avait péniblement tenté de sauver la vie à son fidèle collègue du GIGN attaqué par d’horribles zombies. Jusque là rien de bien troublant. Seulement, la rencontre sera de courte durée puisque Jacques (Jean Reno) part à son tour dans une brèche temporelle pour se retrouver, quelque peu troublé, 500 ans après l’ère Sengoku – c'est-à-dire en plein XVIe siècle japonais – dans une forêt tout ce qu’il y a de plus traumatisante puisqu’elle est peuplée de zombies tous aussi moches qu’agressifs.
Aussi difficile à comprendre que cela puisse paraître, voici le point de départ d’Onimusha 3. Vous devrez mener l’enquête à coups d’armes ancestrales pour découvrir ce qui s’est vraiment passé et surtout comment chacun pourra réintégrer son époque sain et sauf. Pour cela, l’un et l’autre de nos personnages auront à leur poignet un gant Oni du plus bel effet et dans la main une arme correspondant à leur style de combat. Samanosuke, comme à son habitude, jouera du sabre et Jacques maniera une épée à distance qui a pour avantage de lui permettre l’utilisation de son pistolet automatique préféré. Chacun à son époque aura donc pour mission de poursuivre un à un les Genma pour leur arracher les vers du nez et découvrir ce que cherche vraiment le terrible Nobunaga.
Les Visiteurs au Japon
Pour ceux qui ne connaîtraient pas encore, Onimusha est un titre qui s’articule un peu comme Devil May Cry en ce qui concerne la vue à la troisième personne en 3D avec plans fixes et Dynasty Warriors pour les combats massifs et quelque peu populeux. Le principe est à la fois simple et compliqué, la plupart du temps votre mission première sera de pourfendre systématiquement du monstre Genma. Mais grosse originalité de ce troisième opus il faudra maintenant jouer la coopération entre nos deux héros pour pouvoir avancer au fil des énigmes et autres portes fermées. Le principe est simple, si Samanosuke ne peut pas en 2004 prendre tel ascenseur en raison d’une panne de courant, ce sera à Jacques de trouver l’élément nécessaire au redémarrage du système électrique et de l’envoyer via livreur UPS à Samanosuke. Pour cela, vous aurez à vos coté une sorte de Jiminy Cricket à la sauce nippone appelé Ako. Cette fée volante, faisant partie de la famille des Tengus, (à l’origine démons japonais assez hargneux) sera là pour vous aider dans votre enquête et vous taper occasionnellement sur le système, aidée en ce sens par Henri, le fils pourri gâté de Jacques qui a une fâcheuse tendance à fuguer au moment le moins opportun de l’histoire.
Sur le plan graphique, on peut facilement annoncer sans trop prendre de risque de se faire insulter (ndlr) qu’Onimusha 3 est une totale réussite. Et même si quelquefois on peut observer quelques lags conséquents lorsque les zombis sont trop nombreux, il n’en demeure pas moins que le titre de Capcom relève encore une fois le niveau de la saga. Les décors sont tous très originaux et on reconnaît bien Paris ou le mont Saint Michel. Les coups de nos héros à la lame tranchante sont de toute beauté, les diverses parades et autres combos sortent à la perfection et avec une fluidité à toute épreuve. Les effets de lumière sont eux aussi du rendez-vous, que ce soit lorsque vous utilisez votre coup ultime (triangle) ou lorsque vous vous changez en Onimusha, sorte d’étape ultime dans l’évolution du héros de jeu-vidéo. Cependant, et on le regrettera amèrement, ce n’est que sur le plan graphique que nous pouvons parler de quasi perfection. Il est vrai, en effet, que les scénaristes eux, ont comme qui dirait « pété un câble », il sont « partis en cacahuète », bref ils ont pondu un scénario que le meilleur auteur de téléfilms pour TF1 aurait du mal à adapter pour la télé française, c’est vous dire ! Je ne dévoilerai évidemment pas les arcanes de cette merveilleuse œuvre d’art, mais quand même, la tombe du soldat inconnu qui cache en sous sol un sanctuaire qui renferme l’arme de Samanosuke, un train direct (en ossements roses fluos !!) qui mène des sous terrains de Notre Dame au mont Saint Michel, une Harley Davidson qui se retrouve comme par hasard sur un quai lorsqu’un galion espagnol (en plein japon médiéval, ça ne choque personne) est hors de portée pour un athlète moyen et comble du comble, Ako qui réussi à sauver sur le plan relationnel la famille de Jacques Blanc avec une simple bague oubliée justement dans la poche du veston qu’il portait ce jour là, tout est là pour atteindre des sommets de comique, en tout cas si l’on arrive à prendre tout ça au 15e degré, ce qui est parfois difficile. Je n’aborderai même pas la traduction qui frise la qualité d’un Dynasty Warriors parce que cela signifierai rallonger ce test d’une page supplémentaire et vous auriez alors quelques doutes quant aux réelles qualités de ce titre qui n’en demeure pas moins très réussi dans sa globalité.