Il est des jours comme ça où l'on a réellement envie de cogner sur tout ce qui bouge. Sur le voisin, le contrôleur SNCF, la dame avec sa valise à roulettes dans le métro, le collègue, le patron, le chien du voisin, le PC, j'en passe et des meilleures. Malheureusement, satisfaire ce besoin ô combien primaire n'est pas sans danger pour votre intégrité physique ou votre intégration sociale. Et ça, les développeurs de Koei l'ont fort bien compris et nous proposent un excellent exutoire, renouvelant au passage l'art ancestral du beat them all tout en l'accommodant de fort belle manière à la 3D. En plus, vous allez pouvoir devenir incollable sur l'histoire médiévale chinoise en parcourant le roman des 3 royaumes en long, en large et en travers. Vous aurez ainsi un magnifique alibi pour mutiler plusieurs milliers de soldats virtuels, tout en prétendant assouvir votre insatiable soif de connaissance. L'est pas belle la vie ?
Dynasty Warriors quatrième du nom est le troisième épisode de la série à voir le jour sur PS2. Fort de l'expérience acquise par ses prédécesseurs, cet opus se contente de peaufiner des mécaniques de jeu déjà bien rôdées, d'ajouter encore plus d'éléments (batailles, généraux, objets), et de gommer la plupart des défauts de ses aînés. Ainsi, le but principal n'a nullement changé, il vous suffit toujours d'incarner un général aguerri et de mener votre camp à la victoire en terrassant un maximum d'ennemis par vous-même. Pas de panique, vous n'êtes pas totalement seul, dans la mesure où votre armée est loin d'être inactive. Vous devrez néanmoins prendre une part prépondérante dans le destin de vos troupes, vos actions d'éclat (ou vos bourdes) ayant de graves répercussions sur le moral global de vos unités. Lâché dans de vastes champs de bataille en 3D, à pied, à cheval ou à dos d'éléphant, vos seuls objectifs seront de terrasser des adversaires et de remporter la bataille. En résumé : cogner sur tout ce qui bouge. Attention, j'en vois déjà qui rigolent et qui assimilent ce jeu à un concentré de grobilisme primaire. Oui, mais en fait non, car il existe quelques grammes de finesse dans ce monde de brutes.
Sans moral, le fantassin panique et se bat moins bien.
Au chapitre des subtilités, vous devrez d'abord maîtriser les coups et enchaînements du personnage sur lequel vous aurez jeté votre dévolu. Force, allonge, rapidité, et attaques spéciales diffèrent en effet en fonction du général choisi. Ensuite, il faudra vous employer à faire progresser votre arme. Pour cela, vous devrez abattre des généraux et réussir des combos démoniaques afin de glaner des points d'expérience d'armes. Vos instruments coupants et contondants deviendront alors plus puissants et votre héros sera également plus habile pour délivrer des enchaînements toujours plus dévastateurs. Ainsi, vous l'aurez compris, vous devrez concentrer vos assauts sur les généraux ennemis afin d'affecter le moral général de l'armée adverse. Grande nouveauté, vous pourrez les défier en duel afin de les affronter sans leur armada de gardes du corps et autres capitaines surexcités. Attention, une défaite au cours d'un duel entraînera un Game Over tandis qu'une victoire remontera de manière substantielle le moral de vos troupes. Par contre, si vous la jouez poltron en refusant le face-à-face, c'est évidemment l'armée adverse qui fera le plein de confiance. Un bon général devra ainsi faire face à ses responsabilités avec bravoure. Autre facette tactique, mieux vaudra bloquer les portes de ravitaillement ennemies aussi souvent que possible pour éviter que vos troupes ne se retrouvent submergées par des flots d'adversaires. Sans oublier de protéger votre général en chef, sans lequel plus aucune bataille ne vaut la peine d'être tentée, aussi facile soit-elle. Bref, ne laissez pas votre cerveau à l'entrée avant de commencer à jouer, vous pourriez le regretter.
Les guerriers de la dynastie n'abandonnent jamais
Fort d'une quarantaine de personnages, dont 3 totalement inédits, le jeu comprend également un éditeur de personnages au sein duquel vous pourrez créer l'officier de vos rêves. Selon le même principe, vous aurez également l'opportunité de customiser votre escadron de gardes du corps qui saura vous sauver la mise dans les moments difficiles. Comme dans les opus précédents, vous pourrez effectuer le mode Musou (campagne historique scénarisée d'une vingtaine de batailles) avec chacun des personnages, y compris les mercenaires et autres illustres adversaires. Les campagnes sont différentes pour chaque royaume (le Wu de la famille Sun, le Wei de Cao Cao, le Shu de Liu Bei, auxquels il faut ajouter les mésaventures de Lu Bu, de Yuan Shao, de Zhang Jiao, de Dong Zhuo, et du Nanman), mais il existe quelques embranchements scénaristiques sous forme de récits à débloquer en remplissant certaines conditions durant certaines batailles. En outre, pas moins de 5 fins sont disponibles par royaume en fonction de votre habileté au combat. Dans ce même esprit, la durée de vie du soft est largement alimentée par la recherche des objets rares, le système de progression des armes (l'arme ultime des combattants est à débloquer dans une bataille spécifique à chaque officier sous certaines conditions, souvent ardues), ainsi que la recherche de tous les personnages à débloquer. Signalons enfin la présence de quelques modes sympathiques tels que le Time Attack (tuez le plus d'adversaires dans un temps imparti) pour varier les plaisirs, et vous obtenez un excellent titre défouloir sur lequel vous revenez aisément pour évacuer le stress de vos éreintantes journées de travail. Sans compter que l'intégralité du titre est jouable à deux en écran splitté. Ou comment entraîner un ami, une femme, un animal, qui sais-je encore, dans votre folie meurtrière. May the best warriors survive.