Les fans qui ont un temps fou à perdre se demandent parfois qui de Squall ou Cloud « est le plus balaise ». Ou alors que donnerait, tiens, un versus opposant Sephirot à Kefka. Square Enix apporte un récipient à solutions.
On l'attendait, il est maintenant disponible chez nous. Au Japon,
Dissidia : Final Fantasy s'est vendu à près d'un million d'exemplaires (il les atteindra de toute manière avec la version
International disponible prochainement), preuve en est qu'avec du boulot, les éditeurs peuvent encore vendre sur PSP. Pour les USA, c'est un peu une autre histoire : 130.000 exemplaires en une semaine, y'a eu mieux. Il en tient maintenant à nous de rendre hommage à cette nouvelle pépite de
Square Enix, et on espère que ce test parviendra à faire craquer les plus indécis. Si votre PSP a pris la poussière depuis quelques temps, voilà de quoi faire user votre batterie.
Le monde va mal. On n'en entend pas trop parler durant le jeu mais la voix off parvient à résumer facilement l'ensemble :
« C'est l'apocalypse, blabla, bataille entre le bien et le mal, blabla, dernier espoir avant la fin du monde, blabla, c'est tout pour le moment. ». La cause de tout cela vient d'un combat sans fin entre deux entités, Chaos (le méchant) et Cosmos (la gentille). L'entité maléfique prenant clairement le dessus depuis peu, Cosmos fait appel à ses plus grands guerriers pour renverser la vapeur. Au casting, nous aurons donc droit à chaque personnage principal des différents épisodes de la saga
Final Fantasy, du premier (le Chevalier de Lumière) au dixième (Tidus). Evidemment, Chaos ne compte pas laisser faire la demoiselle, et fait appel lui aussi à ses dix meilleurs généraux, allant de Garland à Jecht en passant par Kefka et Sephirot. Deux personnages sont à débloquer en plus de tout cela, un gentil (Shantoto, une des classes de
Final Fantasy XI) et un méchant (Gabranth, le juge principal de
Final Fantasy XII). De quoi faire.
Jeu de baston oblige, il ne faudra pas s'attendre à partir à l'aventure avec votre équipement et une poignée de potions en poche. Néanmoins, le mode histoire se montre être bien plus profond qu'une simple session arcade (tout de même disponible dans le menu) avec un chapitre pour chacun de vos héros. Il n'est pas nécessaire d'aller dans l'ordre des épisodes, vous pouvez très bien commencer par Squall pour enchaîner sur Cecil puis Terra. Les développeurs ont de toute manière fait en sorte de vous pousser à faire l'ensemble dans le désordre, certains chapitres étant plus difficiles que d'autres (
Final Fantasy VII fait par exemple parti des plus faciles). Une fois sélectionné son personnage, ce dernier arrive sur une espèce de petit damier avec le pion qui le représente d'un coté, la sortie de l'autre, et quelques obstacles au milieu du genre combats, coffres, etc. Le damier peut être en quelque sorte considéré comme un épisode, en sachant que chaque chapitre en comporte plusieurs.
Le damier, comme la logique interplanétaire le veut, est découpé en différentes cases que vous pourrez parcourir grâce à vos points de destin. Généralement, la route la plus évidente pour atteindre la sortie vous demandera d'utiliser tous vos points, ce qui ne vous rapportera aucun bonus mais ne vous en fera donc pas perdre pour autant. Car oui, vous pouvez vous retrouver aussi dans le négatif, ce que vous remarquerez rapidement en essayant d'aller chopper tous les coffres du damier (il faut dire, on est toujours autant tenté par cette espèce de boîte rouge). Un trop plein de négatif fera baisser vos gains de fin d'épisode, vous faisant par exemple gagner une potion + au lieu de l'invocation que vous recherchez depuis des heures. Heureusement, il existe un moyen de récupérer quelques points de déplacement en cours de route : tout simplement en remportant les objectifs secondaires des combats qui se présentent à vous. Gagner sans subir de coups, exécuter tel combo en moins de dix secondes, etc. Mais croyez-le de toute manière, vos premiers pas se termineront généralement dans le négatif.
Car ne pensez pas faire le jeu à 100% d'une seule traite. Malgré son aspect « baston grand spectacle »,
Dissidia : Final Fantasy garde ses origines RPG. Ainsi, les combats vous rapportent de l'expérience et de l'argent. Le premier vous permettant d'augmenter de niveau et donc de revenir combattre des ennemis annexes un peu trop balaises des épisodes déjà traversés, le second étant utile pour refaire le plein niveau équipement (à savoir armes, armures et accessoires). Utiliser vos combos un certain nombre de fois vous permettra également de gagner de nouvelles techniques dévastatrices, bref, de quoi passer un moment à leveler. Il faut indiquer également que vous gagnerez souvent des points spéciaux à utiliser dans la boutique du jeu et dites vous qu'à l'intérieur, il y a de quoi avoir la bave aux lèvres avec chapitres bonus, nouveaux personnages (seuls les gentils sont disponibles en début de partie) et autres réjouissances.
Même si vous passerez une partie de votre temps dans les menus ou à réfléchir à la façon de progresser dans le damier, il est évident que le principal est encore à traiter : les combats. Ceux-ci se déroulent dans une arène en 3D, reprise vaguement sur un décor d'un des épisodes (la rivière de la vie de FFVII, la lune de FFIV…) où vous pourrez vous déplacer avec une remarquable dextérité. C'est bien simple, pas un seul élément du terrain de vous résistera grâce à la possibilité de courir, faire des doubles-sauts, dasher ou encore courir sur les murs à la vertical. Généralement, on commence à locker notre adversaire pour ensuite lui foncer dessus, épée sortie du fourreau. On peut bouger en trois dimension avec le joystick, sauter, dasher sur l'ennemi, parer les attaquer (ou faire des esquives si on combine la touche avec le joystick) et surtout faire deux types d'attaque : rapide ou puissante. La différence entre les deux ne se fait pas que dans la force de frappe.
Dans
Dissidia : Final Fantasy, notre personnage a trois jauges affichées à l'écran, chacune ayant son utilité distincte. La première, c'est la jauge de bravoure. Vous et votre adversaire avait chacun la votre et les frappes rapides serviront à aspirer celle de l'adversaire afin que la votre monte de plus en plus haute. Si l'un des deux combattants a sa jauge vide, il sera plus facilement sujet au coups critiques avant que cette dernière remonte automatiquement. Car oui, avoir sa jauge à zéro ne signifie pas le KO : il y a les HP pour ça. Et c'est là que tout prend son sens. Le but est de remplir au maximum votre jauge de puissance avant de lancer une grosse attaque qui, elle, consumera les HP de l'adversaire. En bref, si vous démarrez le combat avec, disons, 500 points de puissance, et que vous parvenez à toucher votre adversaire avec une attaque puissante, il perdra 500HP. Simple, mais il faut prendre en compte que si vous le touchez justement, votre puissance redescendra à zéro et il faudra tout recommencer au risque de passer en état critique au moindre coup. Enfin, la dernière jauge représente la limite. A chaque coup porté, des espèce de petites boules bleues apparaissent sur le terrain, que vous pourrez choisir de chopper ou d'attendre qu'elles se réunissent en un unique artefact ayant de grande chance de mettre votre jauge au plus haut. Tout cela sert, lorsque qu'une attaque puissance est enclenchée, à l'enchaîner sur une furie qui mettra votre opposant au plus mal.
Si le dernier
Square Enix n'obtient pas la note parfaite, mais s'en approche grandement, c'est bien à cause de deux points assez importants : le scénario et le multi-joueurs. Pour le premier cas, il est dommage de constater qu'avec un background aussi imposant, l'histoire ne soit pas davantage développée. De même que les dialogues, qui manquent un peu de piquant et ne sont donc pas à la hauteur de ce qu'on pouvait attendre des développeurs Quant au mode multi-joueurs, si le système de combat se montre réussi, il brille surtout dans le mode solo grâce à la volonté de toujours progresser (expérience, équipement, etc.), un détail qui parvient à cacher l'aspect répétitif qui ressort au bout de quelques matchs avec un ami.
Techniquement superbe, doté d'un gameplay aux petits oignons, d'une profondeur de jeu incroyable et d'une durée de vie juste énorme pour le genre (50h ne suffisent pas à en faire le tour complet !), Dissidia : Final Fantasy s'impose comme l'un des meilleurs titres de la machine et prouve que, malgré ceux que peuvent en dire certains, la qualité est toujours d'actualité dans les jeux Square Enix.