Moins d'un an après Call of Duty 2, voilà que la célèbre licence pointe le bout de son nez pour le débarquement de la nouvelle console de Nintendo avec ce Call of Duty 3 : En marche vers Paris.
Suite aux images et dernières vidéos diffusées, on pouvait craindre le pire quant à la qualité de ce
Call of Duty 3 : En marche vers Paris sur
Nintendo Wii, sans compter le changement de développeur qui augure rarement du meilleur, puisque c'est cette fois
Treyarch, et non
Infinity Ward qui s'est chargé de la réalisation. La réalisation technique, évidemment en deçà de ce que l'on peut voir sur Xbox 360, sera-t-elle rattrapée par un
gameplay novateur et immersif comme jamais ?
Paris sous les bombes
La trame de ce troisième opus nous emmène évidemment en 1944, et c'est en incarnant tour à tour divers soldats issus des armées britanniques, américaines ou encore polonaises qu'il va falloir tout mettre en œuvre pour libérer Paris de l'occupation nazie. Comme toujours, le soft s'ouvre sur une petite mission d'entraînement qui va permettre aux néophytes de prendre connaissance des contrôles proposés, indispensable pour cette version Wii. Après quelques minutes passées à dégommer des casques et jeter des grenades dans une grange, nous voici enfin plongés au cœur de la guerre. Les balles fusent, les explosions font vibrer la terre, des cris se font entendre de part et d'autre et les forces aériennes fendent les cieux, pas de doute,
Call of Duty 3 : En marche vers Paris nous place immédiatement dans l'ambiance.
Point de vue gameplay on remarquera ainsi dès les premières secondes que le système de visée de cette version est sensiblement le même que dans
Red Steel. Par défaut, le viseur peut donc être déplacé à travers l'écran sans pour autant tourner la vue, il faudra ainsi placer le pointeur sur les côtés pour déplacer la vision du personnage. On se retrouve toutefois rapidement déstabilisé par cette jouabilité dès le début du jeu et il faudra clairement un petit temps d'adaptation pour s'y faire. Après des débuts très laborieux, on parvient toutefois difficilement à stabiliser le tout, mais cela reste tout de même assez mal géré dans l'ensemble. Une option vous permet également de switcher entre les modes dynamique et classique, et ainsi fixer le pointeur au centre de l'écran, mais on ressent une latence dans le mouvement du pointeur par rapport à votre geste et au final le jeu en devient encore plus injouable. A croire que les FPS ne siéent finalement pas si bien que cela à la Wii. Plus précisément, la Wiimote est utilisée pour déplacer le pointeur et le Nunchuk pour recharger votre arme en donnant un coup vers le haut ou changer d'arme en donnant un coup vers la droite ou la gauche. D'autres phases de jeu comme les combats au corps à corps lors desquels il faudra effectuer les manipulations affichées à l'écran pour mettre hors d'état de nuire un soldat allemand un peu trop proche vous donneront également l'occasion de mimer les vrais gestes avec la Wiimote et le Nunchuk. Même si l'on s'aperçoit rapidement que ces phases sont finalement peu nombreuses et très scriptées, elles parviennent néanmoins à briser la monotonie de certains passages et on prend un peu plus de plaisir à les exécuter sur cette version Wii que sur les autres consoles dotées d'une manette classique. On appréciera également les quelques autres scènes lors desquelles il faudra tantôt enclencher le mécanisme d'un explosif ou encore manipuler une grue, ramer à bord d'une barque, ainsi que celles nous mettant aux commandes d'une jeep ou d'un blindé. Dans un même registre, on nous demandera également d'user de nos jumelles pour indiquer à un tank allié la position des ennemis embusqués. Sympa.
C'est encore loin Paris ?
Call of Duty 3 : En marche vers Paris est un habile mélange entre le FPS bourrin et le FPS tactique et puise des éléments de chaque pour proposer une expérience toujours aussi incroyable et une immersion totale. On évolue rarement seul dans les niveaux, et bien qu'il reste toujours impossible de donner le moindre conseil ou ordre à son escouade, il arrivera souvent que nos alliés nous sauvent la mise lors d'une prise de risques mal calculée de notre part. Toujours pas de jauge de vie, mais seulement un affichage qui tend à virer vers le rouge sang lorsque notre santé est au plus bas. Seule solution pour se rétablir : se mettre à couvert quelques secondes en espérant ne pas être pris à nouveau pour cible par un soldat ennemi. Bien sûr, le soft de
Treyarch n'est pas exempt de bugs, et il arrivera parfois de voir des soldats partiellement traverser un mur, des ennemis qui flottent dans les airs après leur mort ou encore voir notre personnage désespérément bloqué de manière temporaire dans une petite crevasse, mais rien qui ne saurait vraiment nuire au plaisir de jeu.
Côté technique cette version Wii est à l'opposé de ce que nous propose le jeu sur Xbox 360. On prend un sacré coup de vieux en passant de la console de
Microsoft à celle de
Nintendo, et outre des textures souvent immondes, le jeu souffre également de violentes baisses de frame rate. Seul l'effet de fumée reste relativement convaincant. Fort heureusement, l'ambiance générale du soft reste intacte, le nombre d'ennemis à l'écran, les explosions et autres balles qui sifflent à vos oreilles permettent de vous plonger directement dans l'ambiance du jeu malgré des graphismes très grossiers. La progression reste pour sa part assez scriptée dans l'ensemble, et certains auraient certainement apprécié un peu plus de liberté à ce niveau, avec par exemple des décisions à prendre sur le champ de bataille ou encore quelques objectifs annexes à accomplir, mais rien de tout cela malheureusement. L'impossibilité de jouer en ligne sur Wii a également forcé le développeur à tout simplement faire disparaître toute trace de mode multijoueur, et ce, même en écran splitté, il faudra donc se contenter de la campagne en solo, soit une dizaine d'heures grand maximum.
Malgré le côté graphique en sous régime sur cette version Wii, on retrouve une bande-son absolument excellente, avec des thèmes impeccables et des effets sonores qui font trembler comme il se doit les murs de la maison. Les doublages sont également de bonne facture dans l'ensemble, même si l'on assiste parfois à quelques incohérences lorsque par exemple les soldats anglais communiquent avec les résistants français en français, mais qu'un traducteur prend tout de même le soin de traduire les propos du soldat britannique en français, alors que celui-ci s'exprime déjà dans notre langue. Un peu confus n'est ce pas ? Malgré cela, et même si l'on n'échappe pas à quelques détails très caricaturaux, la localisation du titre a été très soignée dans l'ensemble.