Vous rêvez de participer aux championnats WSOP depuis votre plus jeune âge ? De vous mesurer aux stars de la discipline, tels Chris Ferguson, Scotty Nguyen, John Phan ou encore Men the Master ? Qu’à cela ne tienne, grâce à Activision, c’est chose faite dans World Series of Poker.
Le Poker, fantastique jeu d’argent, de hasard et de tactique, est devenu une véritable institution de nos jours (notamment aux USA). A tel point que, depuis deux ans, il n’est plus étonnant de voir débarouler dans nos ludothèques, des adaptations du dit jeu, mettant en scène les plus grandes figures emblématiques des tournois WSOP. Bien que bénéficiant d’un ambassadeur de renom (Patrick Bruel, champion du monde de Poker en 1998), ces compétitions et leurs participants restent néanmoins bien méconnus dans l’hexagone.
Activision se lance pourtant dans l’entreprise, et cela reste tout à son honneur, le pari s’avérant d’autant plus risqué que le titre proposé déçoit de bout en bout. Et oui, ils sont joueurs chez
Activision, mais visiblement pas suffisamment pour se rendre compte de la pauvreté de ce
World Series of Poker. Il est vrai qu’au tout premier abord, on lui concède aisément une introduction soignée, une option Carrière attirante d’exhaustivité avec 26 championnats WSOP, ainsi qu’un mode multijoueur en ligne, laissant présager de longues heures de paris en perspective. Seulement voilà, l’intérêt retombe dès lors qu’une partie est lancée. Le premier choc vient, tout d’abord, d’un plan de vue discutable, excluant totalement le joueur du jeu en lui-même. Car, si l’habitude consistait à placer la caméra sur la main en cours de notre avatar à l’écran, elle se trouve complètement chamboulée ici, avec une vue trois/quart haute sur la table, et non plus sur le joueur incarné… Difficile donc, de s’identifier. Vos cartes sont affichées, en petit, en bas à droite de l’écran, tandis que les réactions adverses (lorsqu’elles ne sont pas excessives), ainsi que les changements de tour, semblent tout juste signifiés. Et que dire de cette IA, parfaite représentation de l’absurde ? Les mises incompréhensibles (pas de relance post-river avec une straight flush), les tapis post-flop (second tour), ou encore les couchés permanents au premier tour, font de ce
World Series of Poker, une véritable simulation de foire. Pour ne rien arranger, l’esthétisme global du soft est tout simplement à pleurer, plus proche d’un The Sims que d’une quelconque réalité dont il est sensé s’inspirer. Les
guests stars en prennent donc aussi pour leur grade, au même titre que l’éditeur de personnage, qui, bien qu’issu d’une bonne intention, frise le ridicule. La bande-son, quant à elle, entre commentaires insipides et thèmes d’ascenseurs, ne fait que confirmer la qualité du soft. D’autres genres restent pourtant disponibles, comme le Razz Poker ou le Omaha, mais rien n’y fait. Ce n’est malheureusement pas une petite variante des règles qui amènera une refonte du soft, bien au contraire, le Texas Hold’ Em s’avérant même plus dynamique que ses dérivés. Comme si cela ne suffisait pas,
Activision s’engouffre davantage, en réduisant son public de par une barrière de langue existante (jeu tout en anglais), et une interdiction au moins de dix-huit ans (« jeu d’argent » oblige). Assurément l’un des plus mauvais titres de la catégorie, tout simplement.