Phantasy Star Online (PSO pour les intimes) est de retour sur GC, pour le plus grand plaisir des fans de la défunte version Dreamcast. Plus qu'une simple évolution, c'est bel et bien un nouvel épisode à part entière que nous livre ici Sega, avec pour objectif de convertir quelques nouveaux milliers de joueurs aux ineffables joies du jeu online sur console. Un pari qui s'annonce déjà réussi, du moins on l'espère.
Un brin de nostalgie...
L'aventure PSO débute en avril 2001 avec l'arrivée du premier opus sur Dreamcast, la première console à proposer une alternative online au jeu sur console. La connexion aux serveurs passe par une simple ligne téléphonique et les factures atteignent alors un seuil critique pour tous les mordus. Une seule solution : jouer la nuit pour profiter du demi-tarif France Télécom et limiter ainsi les dégâts. Mauvais calcul : les joueurs perdent à la fois argent ET sommeil, au grand dam de leur vie sociale. Peu importe, le jeu est excellent et laissera des souvenirs impérissables chez bon nombre de joueurs. Pour la petite histoire, c'est grâce à PSO que j'ai connu puis rencontré Kedal, ainsi que de nombreux autres amis virtuels. Un vrai vecteur de socialisation vous dis-je, à tel point que PSO deviendra par la suite, une fois le potentiel ludique du jeu épuisé, une véritable ''chatroom'' à même de supplanter la Dream Arena pourtant totalement dédiée au ''chat''. En effet, une fois le niveau 100 atteint et la plupart des objets rares vus ou possédés, il ne restait plus grand chose à faire à part discuter. Heureusement, arrive en avril 2002 la seconde version, toujours sur Dreamcast. Fort d'un nouveau mode Ultimate supra-difficile, et de quelques nouveautés sympathiques, ce soft ne connaîtra pourtant pas le succès de son prédécesseur, notamment à cause des nombreux tricheurs qui sévissaient sur les serveurs, au point de rendre l'expérience insupportable (player killing, vol d'objets, corruption de sauvegarde, j'en passe et des meilleures...), le tout associé à la perte de vitesse inéluctable de la console 128 bits made in Sega. En outre, la souscription obligatoire à un fournisseur d'accès Internet (payant donc) a refroidi bon nombre de joueurs effrayés par la (fausse) technicité de l'opération. C'est ainsi que la plupart des serveurs Dreamcast fermèrent définitivement leurs lobbys fin 2002. Finalement, c'est en ce beau printemps 2003 que débarque la version GameCube, attendue comme le messie par certains, portant en elle l'espoir d'un vrai renouveau pour un jeu décidément hors-normes (c'est beau hein ?)
Mais au fait, de quoi s'agit-il ?
Commençons par quelques petits rappels pour les néophytes : dans PSO, le but principal est de créer un personnage et de le faire progresser afin de le rendre le plus fort possible. Le scénario, qui a le mérite d'exister, reconnaissons-le, n'est qu'un prétexte pour justifier un génocide de monstres difformes. Vous devrez ainsi glaner points d'expérience, argent (ici précieusement nommé Mesetas) et équipement (armes, armures, boucliers, unités de renforcement, bestioles de compagnie). J'en vois déjà qui s'écrient : ''Ah ouais, en fait, c'est juste un bête hack'n'slash'', comme Diablo et Cie !'' Ce à quoi je réponds : ''Oui monsieur, mais de grande classe, alors tu respectes un peu !'' Explications : tout d'abord, vous avez accès à un large choix pour créer le personnage de vos rêves, puisque ce ne sont pas moins de 12 classes qui vous attendent. Après ce choix déjà cornélien, vous devrez ensuite customiser votre héros de la tête aux pieds (visage, couleur de peau, coiffure, costume, corpulence). Puis vous devrez ensuite choisir quel type d'arme vous souhaitez utiliser en adéquation avec votre classe et vos préférences (évitez le magicien bourrin adepte du corps à corps, c'est juste un conseil). Et enfin seulement, vous pourrez partir en quête des centaines d'objets à découvrir pour booster votre justicier, tout ça au cours de moult combats, forcément épiques, au sein de décors magnifiques. Le tout, seul, ou jusqu'à 4 en coopération grâce aux modes multijoueurs et online. Voilà, à ce stade, j'espère avoir réussi à planter le décor pour les ''newbies'', on va pouvoir maintenant passer aux choses sérieuses. Si vous n'avez toujours rien compris, éteignez ce PC, rangez votre GC et achetez une machine à coudre, ou un percolateur à café (oui c'était un pari, réussir à placer le mot ''percolateur'' dans un test de jeu vidéo. Je repousse sans cesse mes limites, mais je m'égare. Vite la suite).
Alors comme ça, il paraît que y a des nouveautés ?
Bon, maintenant, je vais pouvoir m'adresser aux vieux de la vieille, ceux qui connaissent les premiers PSO comme leur poche, qui ont traîné leurs guêtres sur Titan et Cie, et qui ont déjà plusieurs centaines d'heures au compteur. Au programme donc, et pour commencer, 3 nouvelles classes bien charismatiques et fort bien designées font leur apparition. L'HUcaseal, Hunter androïde féminin doté de bottes indémodables, le RAmarl, Ranger humain féminin aux tenues sévères mais justes et le FOmar, Force humain masculin dotés de robes interminables. A noter également l'apparition de nouvelles couleurs de tenues pour toutes les classes afin de pouvoir créer ''son'' personnage à soi, unique et seul maître à bord après Mickurt, Small et Dieu, dans cet ordre. Passées ces considérations vestimentaires (parce que vous le valez bien), impossible de passer sous silence les 2 énormes nouveautés que sont le multimode et l'épisode II. Allez, comme on est un peu fous, on leur consacre même un paragraphe chacun. Dingue non ?
''Mode multijoueur'', c'est dépassé. ''Multimode'', ça c'est la classe !
Le multimode permet jusqu'à 4 joueurs de latter du streum sur le même écran. Idéal pour les réfractaires du online ou les habitants de la Creuse non desservis par la magie d'Internet, ce mode s'avère étonnamment optimisé malgré la petite taille de l'écran de jeu (sur une télé 36 cm, oubliez !) A 4 joueurs, l'ambiance sera forcément au rendez-vous autant en coopération qu'en mode Battle. De plus, la présence de tous les joueurs dans une même pièce portera l'aspect coordination à son paroxysme et rendra votre carré d'aventuriers plus efficace que jamais. Bon, par contre, y aura de la triche en mode Battle, mais un bon coup d'boule à votre voisin lui ôtera définitivement l'envie de lorgner sur votre partie d'écran. Notons toutefois au chapitre des regrets quelques petits soucis de caméra d'autant plus dommageables lorsque l'écran est petit, notamment lors des affrontements contre les boss. Pas de quoi bombarder Bagdad, je vous rassure, mais ce devait être signalé. Bizarrement, ces soucis de caméra me semblent plus fréquents à 2 joueurs qu'à 3 ou 4. Bref, n'en déplaise à certain, ce multimode s'avère être un excellent ajout qui saura satisfaire ses utilisateurs (ne serait-ce que dans 20 ans, où, dans un trip revival, vous rejouerez à PSO avec vos enfants, qui trouverons ça ringard et qui se moqueront, ces sales jeunes qui ne respecterons rien) A noter également que les bidouilleurs de tout poil profiteront allègrement de ce mode pour transférer des items entre leurs différents personnages, pour faciliter efficacement leur progression. Terminons enfin ce paragraphe en signalant la présence des modes Battle (combat entre joueurs ou coopération en friendly fire) et Challenge (traversée de plusieurs zones seul ou en coopération avec un équipement restreint), disponibles off et online pour varier les plaisirs (il sera possible de débloquer des armes ultimes en réussissant ces fameux challenges).
Episode II, la revengeance
Comme indiqué dans le titre, le jeu comporte non seulement l'intégralité du premier opus (mode Ultimate et ses nouveaux monstres inclus) mais également un second épisode totalement inédit. Certes, les décors des 2 premiers environnements sont repris du mode Battle de la version 2 Dreamcast, mais les suivants sont totalement nouveaux. Et là, je vous le dis tout net, ces nouveaux décors déchirent tout, si je peux me permettre. Qu'il s'agisse de la jungle, du bord de mer, ou de la montagne littorale, le dépaysement est garanti. Et bien évidemment, ces environnements recèlent une foule de nouveaux monstres plus vicieux les uns que les autres, et dotés de nouvelles tactiques d'attaques qu'il vous faudra assimiler pour être en mesure de vous en débarrasser efficacement. Les boss ici aussi ont subi un petit lifting, même si l'on peut regretter que leurs apparences et techniques d'attaques soient très proches de leurs prédécesseurs. En fait, seul le boss final apporte vraiment quelque chose de nouveau, mais chut, je vous laisse découvrir ça par vous même. On pourrait également regretter un dernier environnement (la base sous-marine) assez quelconque, mais les goûts et les couleurs de chacun ne se discutent pas. En bref, à vous de juger !
Et techniquement, ça vaut quoi ?
Abandonnons un instant le fond pour nous intéresser un peu à la forme. Graphiquement, le jeu reste, à l'instar de la version DC, magnifique avec de splendides environnements très détaillés. Il en va d'ailleurs de même avec les armes et autres pièces d'équipement, qui contribuent à donner à PSO cette touche si caractéristique. Côté animation, rien de déplorable à signaler, le jeu reste fluide en toute circonstance, offline en tout cas (nous parlerons du online plus loin). Seul le clipping se fait parfois sentir dans les environnements les plus vastes où des portions de décors lointains tardent parfois à s'afficher. Mais dans le feu de l'action, il est fréquent de ne pas s'en apercevoir. Par contre, plus gênant, il faut bien fouiller certaines grandes salles pour voir si quelques objets abandonnés par des monstres, mais invisibles de l'autre bout de la pièce, ne subsistent pas. Pas de quoi fouetter un Mag cependant. Le jeu supporte naturellement le 60 hertz, indispensable pour pouvoir jouer online sur la majorité des serveurs. Il faut juste penser à l'initialiser lors de votre toute première partie en appuyant sur B lors du chargement. Côté son, tout s'avère nickel à l'usage, malgré certaines mélodies aux accents guerriers forcément répétitives. Les bruitages sont travaillés et collent parfaitement à l'action, vous aidant notamment à anticiper les attaques des monstres. Et oui, un jeu comme PSO est tellement bien pensé que jouer sans le son pourra représenter un véritable handicap, dans la mesure où vous n'entendrez pas telle ou telle créature débarquer dans votre dos. Stay alert !
Côté gameplay...
Là encore, les habitués de la version DC retrouveront leurs marques sans le moindre souci. L'interface est intuitive et très travaillée, et il est possible d'afficher une description du contenu de tous les menus du jeu. Le tout associé au fabuleux pad GC, on dirige son personnage avec aisance et latter du streum se fait sans difficulté majeure. Petite nouveauté, le curseur sur les ennemis est de la couleur du bouton le plus approprié pour le vaincre (vert, rouge ou gris). Bon, on peut chipoter en notant le fait que la visée s'avère parfois capricieuse, surtout lorsque vous faites d'incessants allers-retours entre 2 pièces adjacentes pour échapper aux sales bestioles. Bref, une fois les mécaniques du jeu assimilées (schémas de déplacement des montres, rapidité des armes...), les seules bourdes seront le fruit d'erreurs de jugement et rien d'autre (si, si, allez, assez de mauvaise foi !) Bien sûr, pour profiter pleinement du jeu online, l'achat d'un clavier se révélera absolument indispensable, et ce malgré la présence d'un clavier intégré et du système Word Select vous permettant de vous faire comprendre dans n'importe quelle langue.
Du jeu online, enfin...
Bon, inutile de se voiler la face, le principal intérêt de ce soft, réside dans son mode online. Une fois connecté, et une fois seulement, vous pourrez tirer la quintessence de PSO. Je laisse volontairement de côté les étapes préliminaires nécessaires à la connexion pour me concentrer sur l'essentiel. Une fois connecté donc, et muni d'un clavier, disponible, à l'heure où j'écris (20h01) dans pas trop longtemps (enfin j'espère), vous atteindrez le nirvana de la coopération ludique internationale, le tout au service du lattage de streums. A vous le bonheur de chatter en direct, d'échanger des objets via une nouvelle fenêtre d'échange très bien pensée et de balancer des vannes à longueur de partie. Notons au chapitre des nouveautés les possibilités d'édition et de copie de smileys, la customisation de votre liste de Guild Cards (édition de profils et de commentaires, blocage des indésirables...), la messagerie privée, et tout plein de petites subtilités que je vous laisse le soin de découvrir par vous-même. Côté fonctionnement, déplorons quelques petits soucis de lag en mode Battle lorsque cohabitent ADSL et 56k, et quelques gels d'écrans malencontreux lorsque vous tentez d'accéder à un bloc surchargé. La seule solution reste alors de déconnecter la ligne en débranchant la prise, ou le cas échéant, de ''reseter'' la console en disant adieu à tous vos items non équipés. Juste un mot à propos du piratage pour dire que les bidouilles de duplication d'items seront beaucoup moins aisées grâce (à cause, choisissez votre camp, moi c'est tout vu, bande de truands !) à des sauvegardes inopinées sur votre carte mémoire beaucoup plus fréquentes (à chaque fois que vous sortez un item de votre consigne par exemple, héhé). A part ça, les serveurs semblent relativement bien maintenus et disponibles a peu près tout le temps (à peine quelques alertes en presque 3 semaines, c'est de bon augure). Souhaitons que la maintenance soit soutenue et que plein de nouvelles choses (quêtes et mini-jeux) soient prochainement téléchargeables, sans pour autant rendre les serveurs indisponibles pendant 3 semaines. Oups, j'allais oublier de vous parler des parties de foot accessibles dans les lobbys 15 de chaque bloc. C'est pas la Ligue des Champions ni du PES3, mais ça permet de patienter en attendant la connexion d'un ami, par exemple.
Pour finir, quelques infos en vrac
Impossible de terminer sans parler des mini-jeux à télécharger sur votre GBA avec le câble adéquat ainsi que de futures quêtes, riches en items rares à récupérer online. En outre, pour répondre à une interrogation légitime des fans des premiers opus de PSO, oui, les items rares sont plus faciles à trouver dan cette version. Ils sont bien évidemment beaucoup plus nombreux, (nombre d'épisodes oblige) et, cerise sur le gâteau, tous les items de la première version ont été relookés. Un effort plus que bienvenu, qui saura motiver les joueurs pour la recherche de nouveaux trésors. Attention, ne me faites pas dire ce que je n'ai pas dit : vous n'aurez certainement jamais certains items, mais vous commencerez à trouver des trucs rares beaucoup plus tôt dans l'aventure. Mais peut être vous lasserez-vous avant d'avoir tout trouvé et atteint le niveau 200. Tout ça pour dire que la durée de vie de ce jeu est absolument colossale. Certes, la lassitude pourra s'installer, mais les parties online sauront renouveler l'intérêt pendant aux moins quelques mois, voire plus pour les fanatiques.
Bon je vais m'arrêter ici pour le texte, sachant que de toute façon, vous n'y avez jeté qu'un regard distrait et que vous vous êtes simplement précipité la bave aux lèvres sur le verdict et le pavé de notation. Des fois, je me demande pourquoi on se casse la tête. Pour la peine, vous en prendrez pour 300 heures minimum, ça vous fera les pieds. A bon entendeur.
9/10