L’an dernier, EA avait eu la bonne idée de remettre sa franchise KO Kings au goût du jour en la transformant en Fight Night 2004. Un an plus tard, la firme américaine remet le couvert pour le bonheur des amateurs du noble art.
Après un premier opus assez réussi et original, notamment grâce au
gameplay intuitif et précis instauré par l’utilisation des deux sticks analogiques de la manette, cette nouvelle édition promet de rallier tous les boxeurs à sa cause en gommant les tares du premier opus tout en proposant des nouveautés notables. Le gong du test a sonné.
L’œil du tigre
Maître du recyclage de licence par excellence, EA possède parfois le génie de chambouler une série vieillissante en la modernisant, la remettant ainsi sur le devant de la scène. L’exemple le plus probant restant bien évidemment le retentissant succès de Need for Speed : Underground.
Fight Night Round 2 continue donc dans la lancée du premier opus tout en apportant son lot de nouveautés. Ainsi, on retrouve, comme dans la plupart des derniers softs EA, une musique imprégnée de Rap US, clone de celle présente dans
NBA Street par exemple, mais qui dans le cas présent ne s’accorde pas vraiment avec la discipline. Toutefois, passé ce petit reproche musical, on tombe nez à nez avec le menu du jeu qui propose de prendre part à plusieurs types de partie : Ma Salle permettra d’affûter ses droites et ses crochets en participant à diverses épreuves d’entraînement, le mode Grosse Frappes, quant à lui, vous demandera de mettre votre adversaire KO pour démarrer un nouveau round, le vainqueur étant désigné au bout de 15 rounds. Evidemment, le mode principal du soft est constitué du mode histoire, dans lequel vous suivrez l’évolution de votre personnage dans le monde impitoyable de la boxe. Vous pourrez opter pour un personnage réel ou bien créer votre boxeur de toutes pièces. Pour ce faire, vous aurez accès à une multitude d’attributs physiques. Vous pourrez régler chaque détail (masse musculaire, masse de graisse, forme du crâne, des yeux, du nez, des oreilles…) de manière ultra précise par le biais des sticks analogiques. Puis, à vous de façonner votre personnage grâce à l’argent acquis au fil des victoires en lui octroyant de nouveaux vêtements ou des entrées pharaoniques à coup de spot light et de belles donzelles qui feront hurler vos fans hystériques. De même, les entraînements que vous ferez suivre à votre poulain auront une influence directe sur sa technique bien évidemment mais également sur son apparence physique. Gras, frêle ou athlétique, à vous de décider du destin de votre boxeur.
Mais que serait un jeu de boxe, et qui plus est estampillé
Electronic Arts, sans des graphismes détaillés et une bonne gestion des impacts sur les visages de vos adversaires ? A ce niveau là,
Fight Night Round 2 relève le défi haut la main, et s’impose comme une véritable claque visuelle. La modélisation des boxeurs impressionne et leurs visages sont criants de vérité. La mise en scène particulièrement dynamique vous permettra d’en profiter un maximum car de nombreux replays interviendront en cours de jeu et vous permettront d’apprécier la déformation du visage de votre adversaire (ou du votre, c’est selon) après une droite bien placée. De plus, lorsque votre adversaire est en passe de tomber KO, la caméra s’approche et l’on observe un léger ralenti qui nous incite à asséner le coup fatal. La musculature imposante des différents protagonistes est elle aussi très bien retranscrite et parfaitement mise en relief par la sueur émanant de la férocité des combats. Une nouveauté fort bienvenue dans le titre repose aussi sur la possibilité de soigner les blessures de son boxeur entre chaque round. Ainsi, vous disposerez de 30 secondes pour apaiser les douleurs pour ainsi re-dynamiser votre boxeur. Les coups fatals font également leur apparition dans cet opus. Evidemment, si ceux-ci peuvent vous permettre d’envoyer le boxeur adverse au tapis en un coup, ils peuvent également, en cas d’échec, jouer en votre défaveur, car vous serez alors pendant quelques instants sans défense face aux assauts incessants de votre adversaire. Une option qui nécessite toutefois un bon apprentissage préalable du
gameplay afin d’être utilisée à bon escient.
Des nouveautés fort bienvenues
Le
gameplay original introduit par
Fight Night 2004 a bien évidemment été préservé. Ainsi, le stick gauche servira à déplacer votre boxeur tandis que les coups s’effectueront par le biais des directions appliquées au stick droit. On regrettera toutefois la relative imprécision de certains coups due à des directions trop semblables. Il est donc assez courant de décocher un crochet lorsque l’on tentait un uppercut et vice versa. Le
gameplay peut paraître assez approximatif et déroutant en premier lieu et nécessite un temps d’adaptation avant d’en saisir toutes les subtilités. A ce titre, si les débuts sont un peu brouillons (pour ne pas dire bourrins), on comprend vite qu’il faudra au contraire jouer de finesse pour ne pas se retrouver au tapis dans les trois premiers rounds d’une rencontre. Le système de récupération a lui aussi bénéficié d’une petite révision. Dorénavant, lorsque vous êtes au sol, il vous faudra recentrer deux petits cercles à l’aide des deux sticks pour pouvoir vous relever. L’imprécision sera bien évidemment de mise après deux ou trois chutes consécutives.
Fight Night Round 2 a donc le mérite de préserver les excellentes innovations introduites par son prédécesseur, mais se paie également le mérite de le sublimer graphiquement et de rectifier quelques petites imperfections passées pour proposer aux férus de boxe un soft tout simplement indispensable, où comme dans la réalité, l’entraînement finit irrémédiablement par payer, et dans lequel les acharnées du ring pourront s’en mettre plein les dents sans risquer de se briser le nez. A noter que la version GameCube du jeu propose en bonus Super Punch Out dans sa version originale Super NES, ainsi que le personnage Mac, modélisé en 3D et intégré dans le jeu.