Après le snowboard, le basket, le football américain et même le motocross, c’est au tour du sport le plus populaire d’Europe de se voir transformer en version Street par les talentueux développeurs de chez EA Sports Big. Son nom ? FIFA Street, évidemment.
Devenue une véritable franchise à succès, les jeux Street d’
EA Sports Big n’ont pas encore fini de faire parler d’eux. Après le réussi mais pourtant décevant
NBA Street V3, la firme canadienne se décide enfin à nous montrer sa vision du sport préféré de Zizou, le football. Rassurez-vous, le titre ne garde de la série
FIFA que le nom, et il ne s’agira aucunement d’une simulation dans laquelle il faudra affiner ses stratégies et jouer collectif pour emporter la victoire. Ici, pour faire la différence, il faudra faire parler la poudre à l’aide de frappes surpuissantes, de dribbles de folies et de tacles à faire craquer les deux tibias d’un seul coup. Bienvenue dans l’univers du football de rue avec
FIFA Street.
Yeah, c’est FIFA Street poto !
Tous les développeurs qui ont une fois tenté l’expérience de la réalisation d’un jeu de street football vous le diront, créer un titre de la sorte est une tâche véritablement ardue. On se souvient notamment du très moyen
Urban Freestyle Soccer, sorti en 2003 et du mauvais
Puma Street Soccer, sorti quant à lui en 1999 pendant l’ère PSone. Heureusement, connaissant le talent de la firme canadienne, l’espoir fut à nouveau d’actualité suite à l’annonce du soft. Et une fois la manette en main,
FIFA Street ne déçoit pas. L’affiliation des touches correspond à peu de choses près à ce que l’on a déjà vu dans les autres opus Street et la prise en main est par conséquent plutôt aisée. On retrouve aussi le célèbre gamebreaker, désormais incontournable dans tous les jeux de
EA Sports Big. Si vous n’avez encore jamais entendu parler de cet élément, voici en quoi il consiste. Plus vous effectuez de tricks (en l’occurrence, on parlera ici de dribbles et de feintes), plus vous remplissez une jauge, baptisée gamebreaker. Cette dernière remplie, vous pourrez déclencher une patate digne d’un Roberto Carlos dopé à l’amphétamine qui aura de très fortes chances de se loger dans les filets de vos adversaires.
A propos des dribbles, sachez que toutes les folies seront possibles ici et que ces dernières seront la base de vos victoires. Coups du sombrero, roulettes, passements de jambes, retournés acrobatiques, et autres flip-flap ne sont qu’un mince aperçu de ce qui vous attendra ici. A l’instar de
FIFA 2005 et de
NBA Street V3, ces tricks s’effectuent à l’aide du joystick droit. Résultat : c’est simple, intuitif, et l’on prend son pied à mettre dans le vent les joueurs de l’équipe adverse. Grâce à la touche Carré, il est possible de lever la balle et de partir ainsi dans une longue série de jongle mettant à profit aussi bien vos pieds que vos épaules. Dès lors, on se prend vite à essayer des combos de dingues, et marquer le but le plus stylé possible devient une obsession. Dans le même genre, il est à noter que le mur vous servira de cinquième homme (les matchs se jouant en 4 contre 4) dans bien des situations. Vous en avez assez de vous faire prendre la balle à chaque fois que vous tentez de passer Nesta ? Pas de problème, faites une passe au mur et récupérez la balle dans le dos du défenseur, sans que ce dernier ait eu le temps de réagir.
Ronaldinho, notre père spirituel
Vous l’avez compris, côté
gameplay,
FIFA Street fait très fort et c’est un vrai plaisir de jouer au football d’une manière totalement marginale. Hélas, le jeu n’est pas exempt de tous défauts. En premier lieu, citons la relative répétitivité de l’ensemble. Si se prendre pour Ronaldinho est en effet très plaisant les premières heures, l’ennui guette avec harcèlement par la suite. La faute sûrement à des modes de jeu très restreints. Excepté un mode « La loi de la rue », s’apparentant à un classique mode carrière, on ne trouve rien de bien original : match amical, création de joueur ou d’équipe de stars. Pas de mode de jeu en ligne, pas d’épreuves autres que de simples matchs, c’est tout de même assez décevant de la part d’un développeur aussi ingénieux. Toujours dans le registre des défauts, certains regretteront peut-être l’absence d’un arbitre, autorisant ainsi les tacles les plus agressifs sans la moindre sanction. Logique pour du football de rue, mais parfois énervant lorsque notre Titi national se fait méchamment taclé au niveau du genou alors qu’il s’apprêtait à déclencher une frappe assassine.
En ce qui concerne la bande-son, certains seront sûrement surpris d’apprendre que notre Kool Shen national, célèbre rappeur ayant fait ses débuts dans le groupe NTM, n’est autre que le commentateur du jeu. Mine de rien, le bougre se débrouille plutôt et même si son style de « djeuns » en rebutera plus d’un, force est de constater que ces remarques sont bien dans le ton et jouées avec conviction. Hélas, les musiques de style techno lors des matchs sont particulièrement agaçantes, ce qui est d’ailleurs assez surprenant de la part d’Electronic Arts. Evidemment, l’emballage graphique du soft reste quant à lui toujours aussi soigné que dans les autres titres de la firme et c’est un vrai plaisir de regarder les matchs. Les joueurs sont pour la plupart très bien modélisés, les environnements sont riches en détails, et les animations des footballeurs sont fluides et s’enchaînent relativement bien malgré quelques ruptures par moments.