Huit mois après un premier opus frais et original, comblant efficacement le manque de jeu musical (et convivial) sur GameCube, Namco et Nintendo récidivent en nous proposant Donkey Konga 2.
Que les fans du premier épisode se réjouissent, les bongos vont être à nouveau réquisitionnés pour profiter pleinement du fun et des possibilités offertes par
Donkey Konga 2. Après un passage plates-formes avec l’excellent
Donkey Kong Jungle Beat, les bongos vont enfin pouvoir retrouver leur fonction première, à savoir accompagner la rythmique de morceaux musicaux plus ou moins récents (et plus ou moins connus) et ce, seul, à deux, à trois ou même encore à quatre joueurs.
Donkey Konga 2 est-il donc en passe de surclasser son aîné et d’offrir aux joueurs une expérience encore plus mémorable ? Réponse.
Séance de rattrapage
Pour ceux qui auraient loupé l’épisode précédent, il est important de rappeler le principe même de
Donkey Konga. Muni de vos indispensables bongos, vous choisissez l’extrait musical désiré et devrez taper sur le bongo adéquat au rythme du tempo, et surtout selon les indications qui défilent à l’écran. Il faudra parfois suivre la voix, parfois un instrument. Le jeu vous demandera bien souvent de nombreux contre temps pour corser un peu la difficulté. Le principe est on ne peut plus simple et l’on se prend rapidement au jeu en tapant dans les mains et en enchaînant un roulement de bongos des plus classieux pour terminer une session. Les points ainsi accumulés vous permettront d’aller vos offrir divers bonus comme débloquer les chansons dans le mode expert, divers mini jeux ou bien encore de nouvelles sonorités pour vos bongos. L’essence du jeu provient quant à elle de son mode multijoueur qui permet à quatre joueurs de s’affronter ou même de coopérer pour un bœuf d’anthologie.
Donkey Konga 2 reprend donc en toute logique les bases mêmes de son prédécesseur, mais outre une
tracklist évidemment toute fraîche, se devait de proposer quelques nouveautés notables pour ne pas être qualifié de vulgaire
add-on.
Donkey Konga 2 propose donc une nouvelle
tracklist, dans la même veine du premier à savoir que l’on y retrouve des musiques pop (Shiny Happy People, Losing my Religion, Trouble…), des rythmes latinos (La Cucaracha, la Bamba...), des classiques (Ouverture de Guillaume Tell, Petite Musique de Nuit) ou encore des thèmes extraits de la ludothèque
Nintendo comme
Super Mario Bros 3,
Kirby ou encore
F-Zero. A noter toutefois que comme dans le premier opus, les chansons ne sont pas interprétées par les artistes originaux, mais par de parfaits inconnus qui essaient bien ou (très) mal de copier la version de base (la chanson de Pink « Don’t let me get me » est à ce titre particulièrement ravagée). Le résultat est globalement satisfaisant même si l’on aurait évidemment préféré accompagner des artistes comme REM, Britney Spears, Shaggy ou encore les Good Charlotte, mais passons. Les menus principaux ont perdu en austérité pour proposer un rendu nettement plus agréable à l’œil et à la simplicité de navigation accrue. Le mode Donkey Bongo vous permettra de choisir l’une des chansons, ainsi que régler le niveau de difficulté pour récolter des pièces et des médailles, les pièces ayant plusieurs utilités.
Outre le fait d’acheter des sons et débloquer les chansons dans les modes de difficulté supérieurs, certains mini-jeux vous demanderont de débourser quelques deniers pour y participer. A noter que selon le degré de difficulté choisi, le nombre de notes peut varier du simple au double. Les néophytes débuteront par le mode facile (un peu trop facile, voire soporifique) tandis que les habitués et les Lars Ulrich en herbe opteront directement pour le mode difficile, nettement plus agréable et intéressant à jouer. Le mode challenge vous demandera pour sa part de mémoriser un rythme et de le jouer pendant un certain laps de temps, en ayant que très peu droit à l’erreur. Le mode deux joueurs permet quant à lui à deux personnes de s’affronter. Toutefois, pour pallier au relatif manque d’intérêt et pour donner un souffle d’originalité à ce mode, les développeurs ont également inclus des items spéciaux comme les blocs POW par exemple ou encore la roulette. Ceux-ci donnent un côté plus aléatoire aux rencontres, ce qui permettra parfois au moins bon de s’imposer, déclenchant ainsi la rage du perdant. Nous ferons l’impasse sur le mode Jam, intéressant sur le fond puisqu’il propose d’improviser à loisir, mais qui au final se révèle plus qu’anecdotique puisqu'outre faire apparaître un personnage de la série
Donkey Kong à chaque note jouée, celui-ci est dénué de tout intérêt.
Un singe qui n’évolue pas assez
Graphiquement, le soft reste dans la même veine que son aîné, à savoir assez pauvre. Les teintes et les arrières plans sont nettement plus variés que dans le premier opus, mais cela ne fait franchement de
Donkey Konga 2 un titre intéressant à regarder. Cela dit, les yeux étant constamment fixés sur le défilement des notes, on en vient à oublier totalement les animations environnantes pour se concentrer au maximum. À ce titre, il est possible de réaliser des combos tout bonnement ahurissants, qui feront la joie des collectionneurs de record. Les bongos répondent à merveille, et c’est toujours une joie non dissimulée que d’enchaîner les titres même si l’on aura de cesse de regretter le fait que ce
Donkey Konga 2 s’apparente au final plus à un simple
add-on qu’à un nouvel opus, et l’on pestera une fois de plus sur le choix de certains titres (un peu vieillots cela dit en passant), qui ne mettent pas toujours assez à profit le coté rythmique du jeu. Mention spéciale toutefois à l’arrangement de L’ouverture de Guillaume Tell, tout simplement extraordinaire. Les habitués retrouveront leur marque en un instant, la faute à un manque d’innovations flagrant, tandis que les néophytes feraient peut-être mieux d’investir sur le premier opus, à la
tracklist un chouia plus inspirée.