Ubisoft et Gearbox Software présentaient Brothers in Arms comme le jeu de guerre le plus réaliste jamais créé. Mais qu’en est-il réellement ?
Abasourdi par la déflagration d’un obus tombé non loin de lui, le Sergent Baker se relève tant bien que mal. Les balles fusent, les obus s’écrasent au sol dans un fracas assourdissant, vos hommes hurlent et tombent un par un, et malgré toute la volonté dont ils font preuve, ils ne peuvent repousser l’avancée allemande. Face à la puissance d’arme de l’ennemi nazi, vous ne pouvez rien, et tombez indéniablement sous le feu de l’envahisseur. Impuissant, vous ne pouvez qu’assister, dans vos derniers instants, à la mort de vos amis, de vos frères d’armes. Ca y est, le ton est donné, c’est la guerre, et vous n’y étiez pas préparé. Après cette courte introduction, vous vous retrouverez quelques jours en arrière, au Jour-J pour être plus précis, prêt à sauter de l’avion, vous et votre équipe, là où tout a commencé, là où vos destins se sont liés à jamais dans un seul et même but : changer le cours de l’Histoire. Vous incarnez le Sergent Matt Baker, chef de peloton dans la 502e d’infanterie parachutiste des « Screaming Eagles », la 101e division aéroportée de l’armée américaine. Vous vous retrouvez malgré vous à la tête d’un escadron de 12 hommes, 12 hommes à la personnalité unique, mais au courage exemplaire. Préparez votre paquetage soldat, et nettoyez-moi ce fusil, il va y avoir de l’action !
A vos ordres, chef !
En tant que chef d’escadron, vous avez sous votre commandement une douzaine de soldats, qui obéiront à la moindre injonction de votre part. L’avantage de
Brothers in Arms, c’est que l’interface d’ordre se révèle très accessible et quasi-immédiate. Votre rôle consiste à coordonner et superviser les actions de vos hommes. Et pour cela, rien de plus simple puisqu’une simple pression sur la gâchette de gauche fera apparaître l’anneau de déplacement que vous pourrez diriger à l’aide du stick droit. Une fois que vous aurez décidé de la direction dans laquelle doivent se diriger vos hommes, vous n’aurez plus qu’à lâcher la gâchette gauche, et ceux-ci se rendront immédiatement à l’endroit indiqué. Si vous pointez le curseur en direction d’un groupe ennemi, celui-ci se changera en viseur rouge, et vous pourrez donc donner l’ordre à vos coéquipiers de tirer dans le tas ou de foncer vers l’ennemi, arme au poing, en appuyant en plus sur la gâchette de droite. Vous pourrez également ordonner à vos gars de vous couvrir ou de se mettre à couvert via le pavé directionnel. L’aspect tactique de
Brothers in Arms est amplifié par la possibilité d’accéder à une carte en vue aérienne et panoramique du champ de bataille. Cette carte informe sur l’emplacement de chacun de vos hommes, mais également sur l’emplacement des unités ennemies ainsi sur le principal objectif de votre mission, vous permettant ainsi de mettre en place diverses tactiques dans le but de déloger de sa cachette l’ennemi nazi. Cette carte s’avère donc être très importante pour espérer sortir vivant des situations les plus périlleuses. Cependant, celle-ci se révèle être peu lisible et ne vous servira au final, que trop peu souvent.
Malgré tous ces éléments, le soft, du point de vue des tactiques de guerre, se révèle trop répétitif. Par exemple, pour éliminer l’ennemi embusqué, il vous suffit à chaque fois d’ordonner à votre équipe de tirer en continu sur la cible, pour le contraindre à rester à l’abri des balles, ce qui vous permet de le contourner par le flanc, et d’obtenir un meilleur angle de tir pour déloger les unités allemandes. Dans le but de faciliter les manœuvres tactiques, les développeurs ont ajouté au-dessus de la tête des ennemis un cercle qui représente le moral des allemands. Si le cercle est rouge, l’ennemi a pleinement confiance en lui et ne craint pas les balles, il n’hésite donc pas à sortir de sa cachette et à vous tirer dessus. A mesure que vous tirez sur la position de l’ennemi, le rouge du cercle diminue pour laisser place à un cercle entièrement gris. A ce moment, les soldats nazis restent cachés et ne peuvent donc pas suivre les déplacements de vos hommes, laissant ainsi la possibilité de contourner l’ennemi sans aucune riposte de sa part. Cependant, les missions s’avèrent être suffisamment variées et uniques pour ne pas tomber dans une trop rapide lassitude.
Intéressons-nous maintenant à l’intelligence artificielle du jeu. Globalement, elle tient la route. Pour un FPS, on peut même dire qu’elle est bonne. Bien sûr, on note parfois quelques petites incohérences. Par exemple, vos hommes qui se jettent bêtement sous le feu nourri des mitrailleuses lourdes de l’ennemi, ou encore une unité allemande qui ne bronche pas devant l’assaut de vos hommes, préférant rester cacher derrière un sac de sable. Mais de manière générale, vous pouvez compter sur l’aide de vos hommes pour venir à bout d’une troupe de soldats allemands. Il en va de même pour l’intelligence artificielle adverse, qui sait réagir aux différentes actions que vous entreprenez. Selon le cas, les ennemis se mettent à couvert, ripostent, changent de planque, battent en retraite, ou encore tentent de récupérer leur position.
Quelques imperfections
Certes,
Brothers in Arms est un coup d’essai, mais il possède certains défauts qui ne devraient pas avoir lieu d’être et qui risquent hélas d’en déconcerter plus d’un. On commencera par la répétitivité du soft, due à une linéarité et à un nombre de manœuvres tactiques trop peu important. Le système de visée possède lui aussi quelques lacunes, puisqu’il vous faudra parfois gaspiller plus de deux chargeurs, ne serait-ce que pour loger une balle entre les deux yeux d’un soldat allemand. Les chargements trop nombreux, mais également très longs, auront pour effet de briser le rythme de jeu. Le lancé de grenade est également d’une grande imprécision, puisque deux grenades lancées successivement n’atterriront jamais au même endroit et toucheront le sol avec des rebonds improbables. A noter également que si l’un de vos soldats meurt durant le combat, vous le retrouverez, miraculeusement ressuscité, dans la mission qui suit. Cela peut paraître incohérent pour un jeu qui se veut réaliste et qui mise sur les sentiments de fraternité créés entre les soldats, mais cela permet aux développeurs de lier les personnages tout au long du scénario.
En plus d’un mode solo composé d’une quinzaine de missions,
Brothers in Arms offre un mode multijoueur jouable en écran splitté, ou via le
Xbox Live. Le jeu propose plusieurs modes de jeu, plutôt innovants. Au revoir les habituels « Capture The Flag » ou « Team Deathmatch », et bonjour les « 1 contre 1 », « 2 contre 2 » et « 2 contre 1 ». Ces modes s’apparentent à des matchs à objectifs. Dérober des documents, défendre une zone ou encore détruire un canon de DCA, voici quelques exemples des objectifs proposés. A l’instar du mode solo, vous aurez le commandement d’une petite équipe de soldats gérés par l’intelligence artificielle. En début de partie, vous choisirez si vous voulez faire partie du groupe d’assaut ou de l’équipe d’appui feu. Si, en cours de partie, vous veniez à mourir, ce qui risque fort de se produire, il vous sera possible de promouvoir un de vos hommes pour remplacer celui tombé sur le champ de bataille. S’il ne reste plus aucun membre de votre équipe, vous pourrez faire appel à des renforts, mais vous devrez vous hâter, car l’ennemi en aura sûrement profité pour prendre de l’avance ou se positionner de façon à vous accueillir à bras ouverts. Ce mode multijoueur innove sur bien des points, seulement il ne risque malheureusement pas de faire partie des jeux les plus joués sur le
Xbox Live du fait de la relative pauvreté de l’interface. En effet, il est impossible de trier les serveurs en fonction de la langue, ni même de changer de map en cours de partie. On notera également l’impossibilité de télécharger du contenu via le
Xbox Live.
Un authentique réalisme
Niveau réalisation, l’ensemble est tout à fait satisfaisant. Les décors, tout comme les personnages, sont en général bien détaillés et les animations, bien que trop peu spectaculaires, sont assez réalistes. On pourra cependant pester contre certaines textures malheureusement trop pauvres, contre le manque d’éclairage dynamique, et contre un rendu généralement trop terne. A noter également l’utilisation excessive de flou, qui donne malgré tout un certain charme à l’ensemble. A l’inverse, on appréciera le point d’honneur apporté au
level-design, car les villages de la campagne normande ainsi que les lieux où se sont déroulés les principaux affrontements ont été reproduits avec une très grande fidélité. Pour arriver à un tel résultat, les développeurs ont fait de nombreuses recherches, dont on pourra retrouver l’intégralité en décrochant une médaille pour chaque mission.