Critiqué ou apprécié selon les avis de chacun, Knack reste un titre qui a réussi à faire parler de lui, incarnant tout de même la première nouvelle licence first-party de la PS4 (il aura fallu attendre un an pour en voir une deuxième avec DriveClub). Quatre ans plus tard, voici donc la suite.
Si l'on ne devait citer qu'un seul défaut pour le premier Knack à sa sortie, c'était indéniablement son prix, Sony jouant à fond la carte de l'opportunisme et profitant du hype de la PS4 pour refourguer un petit jeu maison au prix fort (ce ne sont certes pas les seuls à faire cela). Un défaut en partie corrigé dans Knack 2 qui est donc vendu 40€, ce qui semble être le nouveau tarif opté par le constructeur pour les jeux du genre puisque Ratchet & Clank comme Crash Bandicoot (certes signé Activision) étaient à ce prix. Et si l'on ne devait citer qu'un point fort pour le premier épisode, c'était son challenge avec des combats pourtant simplistes mais qui demandaient une véritable attention dans les pattern ennemis pour se pas se retrouver déboîté en quelques coups. Et on retrouve tout cela dans cette suite. Mais alors, c'est quoi le problème ?
Hé bien quasiment tout le reste en fait. Lorsque Knack est sorti, il n'y avait pas grand-chose à manger sur cette génération et 2014 fut majoritairement celle de la famine vidéoludique entre déceptions et jeux cross-gen, jusqu'à la lumière en fin d'année. Aujourd'hui, il y a trop à manger, obligeant les joueurs à faire des choix devant une masse de productions de haute qualité, et il est difficile de trouver les arguments pour privilégier Knack 2 au milieu de tout cela. Alors oui, les combats sont toujours sympathiques pour le genre, avec l'arrivée de nouveaux coups et compétences pour varier les plaisirs, au contraire des pouvoirs (glace, roche…) qui font leur retour avec toujours aussi peu d'intérêt puisque à usage périodique.
Mais déjà, premier point qui fâche : la tronche du jeu. Les développeurs ont voulu pousser un peu la narration et le coté grand spectacle, sans avoir les moyens techniques derrière car on veut bien faire plaisir à Mark Cerny, mais faut pas non plus que le mec grignote un peu trop le budget pour une licence dont Sony lui-même semble se contrefoutre, n'ayant même pas eu envie de mettre le premier en PS Plus pour faire la pub de cette suite. Y'a toujours cette multitudes d'éléments qui forment notre héros mais c'est la seule chose à retenir : les textures sont simplettes, ça abuse du flou, c'est toujours aussi étriqué, c'est terne, les cinématiques à QTE font hurler de rire à notre époque… et surtout, mais ce design quoi ! Du pur Pixar sauce France 2 avec des personnages tous plus oubliables les uns que les autres, essayant de faire un peu du Dogs coté humour sans que ça ne fonctionne, avec mention pour le pauvre Knack, dont le rôle est celui du pigeon qui n'est là que pour rendre service et déblayer le chemin pour faire progresser les PNJ et le scénario osef. C'est l'un des grands drames de cette licence : comment croire en l'avenir d'une série dont le héros est probablement le plus moche jamais vu pour un platformer first-party ? Même le chat de Blinx avait plus de charisme à coté.
Mais il y a autre chose à dire dans le gameplay car, attention exploit, si Knack n'avait rien d'un platformer même si certains le pensaient (leçon : un platformer doit avoir des phases de plates-formes), Knack 2 remplit lui parfaitement ces conditions. Fini l'enchaînement de petites arènes d'un bout à l'autre de l'aventure, on a désormais droit à de multiples passages de plates-formes et même de micro-énigmes de temps à autres. Sauf qu'on cherche les idées. Car chaque séquence pue l'absence de génie et semble avoir été vue et revue dans 50 autres jeux du genre, laissant Nintendo se tordre de rire derrière, encore plus quand l'une des principales énigmes du jeu est un laser qu'il faut détourner avec des miroirs. Diable, que d'originalité !
Donc en fait l'aventure se traverse tranquillement, non sans quelques bâillements, mais on félicitera tout de même la durée de vie (un peu plus de dix heures en mode normal, ce qui est très correct pour le genre) et un minimum de replay-value entre new game +, mode chrono et petites arènes à scoring. Mais un mot sur ce qui est peut-être la plus grosse ironie du jeu. Alors que Sony nous a bien martelé d'y jouer en coopération vu que tout l'intérêt résidait dans ce mode, autant vous le dire de suite : le jeu, même moyen est meilleur en solo.
Car nous avons fait la première moitié de l'aventure en coopération et ce fut l'hécatombe entre la caméra incapable de gérer deux persos, le fait de ne parfois rien comprendre à l'écran quand les deux Knacks sont trop grands, la difficulté drastiquement revue à la baisse (au bout de 3 secondes, le joueur ressuscite si l'autre est encore en vie) et surtout de nombreux couacs dans le gameplay, comme par exemple le méga coup de poing qui semble auto-lock deux fois sur trois votre allié (ok, ça déclenche une attaque spéciale, mais c'est pas forcément ce qu'on souhaitait sur l'instant). Ah, et aussi, pour un jeu soit-disant fait pour le mode coopération, notons que l'arbre de compétences n'est géré que par le joueur 1, que le joueur 2 n'est en fait qu'un clone, et que ce dernier n'aura pas les trophées.
(Petit oubli de fin :
On parle beaucoup mais on oublie un petit détail. Si vous êtes toujours intéressés, optez de base pour le mode difficile vu que le défi a été légèrement amoindri depuis le premier, notre héros voyant sa vie se régénérer après quelques secondes sans subir de coups. Il faut bien tenter d'attirer les plus jeunes.)
+ Le challenge toujours présent
+ La recherche de secrets
+ Grandir petit à petit
+ Durée de vie correcte
- Répétitif
- Plates-formes sans génie
- Ce design de la honte
- Même tronche qu'en 2013
- Le coop pas si bien foutu
- Knack
Conclusion : Knack 2, c'est davantage l'envie pour Sony de faire plaisir à Mark Cerny plutôt qu'aux joueurs (qui eux réclament un nouveau Jak mais passons). Pas trop mauvais au lancement de la console, la licence n'a aujourd'hui plus grand-chose à offrir entre son design dégueulasse, son rendu daté à 1000 lieux d'un Ratchet & Clank et tout simplement son concept dont les qualités tournent en rond, obligeant les développeurs à ajouter de plates-formes malheureusement sans une once d'originalité. Peut éventuellement être récupéré pour 15 balles sur les soldes PS Store dans six mois pour que papa joue avec son fils pas trop exigeant, si tant est que ce dernier n'ait pas déjà une Switch qui aura d'ici là son lot de platformer probablement plus attirant.
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