2014 ne fut pas vraiment ce qu'on pouvait appeler une grande année pour la Xbox One et la PlayStation 4, bloquées en première étape de vie dans des projets qui manquaient d'ambition quand ce n'était pas tout simplement du cross-gen. De fait, Forza Horizon 2 a pu donner un peu de lumière en incarnant l'un des premiers projets vraiment dédiés à la nouvelle génération, et suffisamment complet de bout en bout pour ne pas donner l'impression du projet pondu à l'arrache pour satisfaire le planning. Deux ans plus tard, Horizon 3 se devait donc de faire encore mieux.
Déjà Forza Horizon, c'est on doit le rappeler un mixe arcade/simulation en monde ouvert, héritier direct d'un Test Drive Unlimited qui aurait sauvagement copulé avec Metropolis Street Racer. Le cadre de ce troisième épisode est donc l'Australie (après l'ambiance méditerranéenne des deux premiers) et si ce choix avait posé quelques craintes à l'annonce, le résultat est tout simplement élogieux puisqu'il s'agit ni plus ni moins que du terrain de jeu le plus riche de la série. 2,5 fois plus massif, le titre se veut surtout encore plus libre que le précédent avec moins de foutus murets, barrières et autres murs invisibles, sauf lorsqu'il s'agit de protéger les quelques PNJ bien planqués à des endroits clés pour rappeler que nous ne sommes pas non plus dans un GTA-like. Au moins, cela permet parfois de proposer un peu de vie par moments au contraire du dernier Need for Speed qui a opté pour le mode Silent Hill.
Bref, la communauté a cru voir en l'Australie un mauvais choix par crainte de redondance mais il n'en est rien puisqu'en augmentant son volume et en la découpant globalement en quatre zones totalement différentes en terme d'ambiance (désert, ville, forêt et plaine/champ), Forza Horizon 3 devient donc l'épisode qui propose la plus grande variété visuelle, avec toujours son cycle jour-nuit et sa pluie qui vient périodiquement poser problème. Mieux encore, de nombreux éléments « casse-bonbons » du précédent opus sont ici (en partie) de l'histoire ancienne vu que davantage d'éléments sont destructibles, même les poteaux électriques. En revanche, il faut se la jouer un peu botaniste dans les premières heures car tous les arbres ne peuvent être traversés comme dans du papier. Tout dépend de la forme en fait et on avoue qu'on aurait préféré que l'équipe peaufine un peu cet aspect en mettant bien en évidence les arbres en semi-béton.
Visuellement, on reste donc proche de Horizon 2 qui était déjà une perle technique en son temps et tout n'est donc qu'objet de peaufinage. Si la partie urbaine reste toujours aussi vide d'habitants pour correspondre au style du jeu, on notera divers détails comme un meilleur rendu de la pluie, des divers effets de lumière en rajoutant certaines textures plus poussées et une modélisation des véhicules toujours au top, Playground et Turn10 se chargeant d'échanger le boulot. C'est donc globalement proche mais les nouveaux décors se chargent d'assurer l'illusion, fourni avec des panoramas prodigieux qui poussent à sur-abuser de la fonction photo même si l'on n'était pas forcément fan de l'option. Il faudra probablement attendre maintenant un quatrième épisode sur Scorpio pour avoir droit à une vraie évolution visuelle, comme par exemple davantage d'animaux car ce n'est pas tout de les promettre durant la communication, mais il faut avouer qu'ils sont tellement bien cacher que vous pourrez très bien jouer vingt heures de suite sans en croiser un seul.
Contexte oblige, Forza Horizon 3 en profite pour rehausser son nombre de véhicules et si l'on retrouve les fondamentaux (ainsi qu'un peu de stock pour les DLC), du neuf est de mise dans les diverses catégories dont une belle mise en avant des tout-terrains, dont le fameux Buggy avec une légèreté le rendant assez maniable dans certaines zones mais qui peut vite partir en galipettes à la première bosse venue. Il est d'ailleurs étonnant que vu le nombre de bolides rendant bien visibles le pilote, les développeurs n'en ont pas profité pour ajouter la possibilité de créer notre petit conducteur pour apporter un peu de variété. A croire qu'il en faut en garder sous le coude pour fin 2018 mais ne vous inquiétez, « personnalisation » reste peut-être le maître mot de ce nouvel épisode.
Déjà, oui, vous pouvez toujours personnaliser votre véhicule avec un paquet de skins. Oui, vous pouvez toujours faire du tuning technique ou en automatique. Et oui, il est toujours possible de créer votre propre club en invitant potes comme inconnus. Mais on a cette fois droit à davantage de choses, comme (en très facultatif) faire sa propre plaque d'immatriculation ou encore bénéficier de davantage de radios tout en pouvant faire sa propre playlist même si de ce coté, il faudra passer par Groove Music et son abonnement payant (14 jours offerts néanmoins). Autre point, plus inattendu pour le coup : les klaxons. Vous bénéficierez d'un large choix avec même possibilité d'en gagner de nouveaux durant l'aventure (dont certains très « beauf ») et ça n'a l'air de rien dit comme ça, mais on aime ce petit moment à pouvoir troller un concurrent en ligne en le dépassant dans la dernière ligne droite.
Et pourtant, tout cela n'est rien à coté du fait que même le système de progression a désormais changé avec l'ajout de quelques features. Déjà, terminé le fait d'enchaîner les championnats à la chaîne puisque, si l'on garde les niveaux et l'argent à récolter, on accueille cette fois un système de « fans » qui augmentera en fonction de nos performances. Terminer premier rapporte évidemment plus que d'être plus bas dans le classement mais même les épreuves annexes ont maintenant droit à des étoiles bronze/argent/or en plus du classement avec les autres membres de votre club. A ce sujet, si l'on retrouve les deux classiques challenges (radar et zone de vitesse), deux autres viennent se rajouter avec les zones de drift mais également les sauts. Le reste viendra des habituels fondamentaux entre les photos à prendre, les panneaux à détruire, les Drivatars à affronter sur le chemin (avec possibilité d'en recruter pour gagner des bonus d'xp et de crd) et bien entendu les voitures cachées dans des garages éparpillés sur la cartes.
Outre ce système de fans, la campagne subit quelques améliorations et changements majeurs, avec pour commencer la liberté de la faire en coopération jusqu'à quatre. Déjà un bon point, qui va être suivi d'une orientation qui en revanche divisera probablement. Comme dit plus haut, le système de Horizon 2 était très classique mais néanmoins efficace puisque consistant à enchaîner les tournois. Dans ce troisième épisode, il faut bien avouer que c'est un poil plus bordélique avec une masse d'icônes sur la carte dû au fait qu'il est possible de développer chacune des zones de festivals (quatre en tout) en même temps, et que l'évolution n'est plus aussi naturelle. Dans les faits, il faut donc gagner des fans via des épreuves d'exhibitions et autres challenges pour faire grimper en niveau son festival mais à certains moments, un championnat se débloque. Le truc est que le championnat d'un festival peut très bien débouler alors que vous n'avez pas encore fini de faire vos épreuves à fans, et vous vous retrouvez alors avec des icônes dans tous les sens, certaines servant même pour deux choses en même temps. Compliqué au départ mais on finit par s'y faire, surtout qu'à un moment, il ne restera que les championnats.
D'ailleurs, notons également une autre évolution majeure qui sied à ravir avec le coté « social » mais qui risque de ternir un peu la progression si on fait n'importe quoi : la personnalisation des épreuves. Les fans du précédent se souviennent qu'à chaque achat de véhicule, on a droit à une liste permettant de choisir un skin de la communauté. Cette fois, c'est pareil, mais aussi avec les épreuves. Il est en effet possible à chaque exhibition de faire celle prévue par le jeu, ou de l'oublier totalement pour la remplacer par une personnalisée par la communauté (le même tracé, mais avec des conditions différentes comme la météo, les véhicules, etc.). Bien entendu, vous avez donc compris que vous pourrez très bien choisir vous-même comment effectuer cette épreuve mais, on le dit à l'instant, cela risque d'en pousser certains à presque « finir » le jeu avec le même véhicule, ce qui est tout de même dommage vu la liste de bolides. On reste néanmoins dans le facultatif, et cela ne concerne heureusement pas les championnats qui comme les fans le savent, constituent le plus gros morceau en post-game.
Pour le reste, pas grand-chose à signaler hormis là encore des améliorations parfois notables (des challenges personnalisables à partager avec la communauté), et d'autres plus minimes. On signalera par exemple que les IA Drivatars sur le mode libre sont désormais pris en compte dans vos prouesses (frôlement notamment) ou encore qu'en ligne, les rushs entre deux courses font apparaître les panneaux que vous n'avez pas encore broyé là où ils disparaissaient dans Horizon 2. En parlant du online, il reste deux-trois petites choses à corriger avec un futur patch, notamment l'actualisation des clubs qui prend parfois un peu de temps, ou encore un système dont la formule nous échappe un peu. Vous remarquerez sûrement dès votre première course que des concurrents (ou alliés selon la session) passent à certains moments en mode ghost de manière temporaire. Si l'intérêt est louable (évitez parfois les bourrins qui aiment vous envoyer dans le décors), ça ne fonctionne pas tout le temps et on ne sait donc pas pourquoi ça se déclenche parfois, et d'autres fois non. Un petit reproche au milieu de tout cela : les courses spéciales en ligne (roi, infecté et désormais capture de drapeaux) sont de retour et l'on avoue que nous ne sommes définitivement pas fans de ce genre de sessions qui auraient mérité un menu à part pour les intéressés plutôt que de devoir obligatoirement se les coltiner à certains moments.
Les plus
Les moins
+ Actuellement le meilleur jeu de caisses sur cette gen
+ Des panoramas magnifiques
+ Bonne variété dans les décors
+ Le mixe parfait arcade/simu
+ Le coté personnalisable renforcé
+ Tout comme l'aspect social
+ Aussi profond que fun
+ Durée de vie énorme
+ 350 bolides
- Nouveau système de progression un poil plus bordélique
- Zone urbaine moins jolie
- Pas assez d'épreuves Rassemblement
- Pas de menu dédié pour les épreuves spéciales en ligne (Roi, CTF...)
Conclusion : Playground Games fait coup double en faisant de Forza Horizon 3 le meilleur épisode de la série mais également le meilleur jeu de caisses sur cette génération. Pour le moment en tout cas. Complet en solo comme en multi, bourré de fonctionnalités communautaires, parfait dans sa prise en main et surtout superbe techniquement, le titre s'impose comme un obligatoire pour tous fans du genre tout en incarnant l'occasion aux non-initiés de découvrir un genre sans tomber dans la précision chirurgicale des véritables simulations. Vu le style de jeu, on continuera de fantasmer sur une arrivée un jour ou l'autre d'épreuves encore plus fofoles et pourquoi pas des motos, mais il faut croire que l'équipe souhaite garder du stock pour un éventuel mais très probable quatrième épisode dans deux ans, avec tous les téraflops de la Scorpio.
We allow you to add your own review of a game you have played. Moderators are allowed to delete your review if you do not respect the following rules :
- Your review don't have to be too short or too long (around 4 to 20 sentences).
- Your review need to be understandable. Avoid text errors.
- Like for the boards, flooding, racist content, pornographic links or image links, or warez content is forbidden.