Suscitant la curiosité depuis son annonce fin 2015, Furi des français de Game Bakers est à présent disponible sur PC et PlayStation 4 et s'avère être, pour ce dernier cas, le meilleur jeu PS Plus offert depuis un bon moment.
Les abonnés au service de Sony ont donc déjà pu essayer le produit en détails et pour les autres (ceux qui devront lâcher 25€ tout de même), Furi n'est rien d'autre qu'un boss-rush consistant donc à enchaîner les arènes face à un unique adversaire, chacun de ses moments étant entrecoupés de passages où l'on se contente de marcher très doucement, accompagné de la voix de votre compagnon qui servira à faire progresser un obscur scénario. D'ailleurs, pour ceux qui ne veulent pas se prendre le chou et à défaut de pouvoir zapper tout cela, les développeurs ont apporté une fonctionnalité bienvenue puisqu'il suffit d'appuyer sur la touche X pour que votre personnage se déplace automatiquement, vous laissant admirer ces phases de transition en toute tranquillité. Ce n'est pas extrêmement beau (c'est même très moyen dans les faits) mais l'ambiance est là, bien aidée par la bande-son et le design de Takashi Okazaki.
La faiblesse graphique est là pour nous rappeler qu'il s'agit avant tout d'un jeu indépendant et l'équipe a d'ailleurs fait le bon choix en mettant ses ressources dans un frame-rate ultra stable, un point absolument essentiel pour ce genre de production à skills. Car une fois entré dans l'arène, les choses sérieuses commencent et on va très vite comprendre que Furi est un titre résolument difficile qui est là pour vous faire suer sans être punitif. Ou en tout cas au début. Car le gloire ne se fait pas en un claquement de doigts et il faut au départ subir les assauts des « gardiens », comprendre leurs façons de procéder, retenir les pattern et leurs rythmes d'attaque… Les deux premiers boss passent d'ailleurs assez bien mais dès le troisième, on prend peur et l'échec est brutal, rageant, jusqu'à ce que l'on recommence une fois ou peut-être encore une autre, qu'on comprenne petit à petit et au final, on se surprend plus tard à le passer avec classe sans se faire toucher ou si peu.
Le jeu se fait ainsi de l'apprentissage constant où tout est à recommencer à chaque nouvel ennemi abordé, sur une dizaine proposée dans le jeu. Et l'intérêt n'y serait pas sans un gameplay carré et de ce coté, Furi est une réussite qui sait lorgner du coté de certaines productions Platinum Games pour proposer quelque chose de prenant et profond. Il faut déjà prendre en compte que chaque boss est découpé en plusieurs phases, chacune offrant son nouveau lot de pattern et que chacune de ces phases est généralement découpée en deux parties. La première porte sur les attaques éloignées avec une caméra qui recule en conséquence, où l'on misera généralement sur du shoot avec possibilité de placer quelques tirs chargés ou de tenter une attaque frontale très risquée mais qui peut payer. A la seconde, on passe au corps-à-corps, bloqués dans un cercle avec ici toute une mise sur l'esquive et la parade pour prendre l'adversaire à défaut. On peut frapper, charger son attaque, esquiver et même coupler son esquive à un coup chargé, mais également faire des timing parfait de parade pour enchaîner derrière un bon combo.
Tout le principe sera à chaque fois de trouver le bon timing et surtout gérer sa défense, chaque boss s'abordant différemment et parfois de manière surprenante, comme le fait d'avoir des phases dignes de shmups. Juste un reproche : certaines attaques adverses en QTE qui n'ont absolument pas lieu d'être dans ce genre de production. Pour en revenir aux phases, ces dernières permettent également de mettre en place un système de vie très bien trouvé pour éviter une trop grande frustration : vos trois jauges d'énergie ne constitue pas un ensemble de HP mais un nombre de vie. Dès qu'une jauge est vidée à force de vous faire bourrer la tronche, une seconde s'active mais il vous faudra redémarrer la phase en cours du boss (et non depuis le début). En revanche, si vous passez l'une de ses phases, vous récupérerez non seulement votre jauge complète mais on vous refile une vie supplémentaire si vous en avez perdu sur le chemin. Cela permet d'éviter de se faire décalquer trop rapidement par une « phase 4 » après s'être fait démoli sauvagement pendant la « phase 3 ». Évidemment, si vous perdez votre trois jauges de vie, il faut redémarrer complètement le boss.
Ce système permet d'admirer plus facilement sa courbe de progression, faisant pousser un « YES » à chaque nouvelle phase difficile franchie et dont on sait qu'elle posera de toute façon moins de problème à la prochaine tentative. Résultat, on avance lentement, mais on avance tout de même pour finir par atteindre les crédits de fin au bout d'une poignée d'heures, en n'oubliant pas de faire le bon choix dans la dernière ligne droite pour affronter le vrai boss final. C'est court mais c'est définitivement un jeu à scoring et seuls ceux souhaitant exploiter ce principe en auront pour leur argent (sauf si vous êtes membres PS Plus, auquel cas vous faîtes comme vous voulez). Car en plus de la classique course au timing pour briller sur les classements mondiaux, finir le jeu vous permettra de débloquer une difficulté supplémentaire… ou plus précisément un nouveau mode. Car ici, on ne parle pas de coups qui font plus mal ou d'une unique vie : en mode « Furier », les ennemis sont totalement modifiés, et rien que le premier vous mettra à genoux, et ce même si vous venez de déboiter le boss final du mode normal.
Les plus
Les moins
+ Gameplay béton
+ La variété des boss
+ Énorme courbe de progression
+ Jamais frustrant, ou pas longtemps
+ La course au chrono
+ Le mode Furier pour les vrais
+ La bande-son
- Pas bien joli
- QTE sans intérêt
- Timing de l'esquive assez spécial
- 25€ quand même
Conclusion : Le boss-rush est typiquement le genre casse-gueule où il suffit d'un rien pour foutre tout l'intérêt du jeu en l'air. Game Bakers réussit heureusement l'exercice avec brio, offrant un titre à la difficulté élevée mais fourni avec des mécaniques permettant une énorme courbe de progression pour faire passer le joueur de bousin à dieu en l'espace d'une heure (jusqu'au prochain obstacle). Si vous êtes PS Plus, la question de l'achat ne se pose pas mais pour les autres, le prix risque d'être un peu élevé au regard d'une expérience que vous pourrez adorer comme détester.
8/10
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