Entre Ratchet & Clank et le prochain Spiderman, Insomniac s'essaye à de petits projets du coté de l'Oculus mais également des plus intimistes (au moins un en tout cas), avec aujourd'hui Song of the Deep, un titre malheureusement sans génie qui se contente de remplir le cahier des charges.

Donc on a ici affaire à un MetroidVania pur jus où l'on incarne Merryn, fille d'un brave pêcheur qui a mystérieusement disparu en mer. Étant aussi courageuse que peut l'être une héroïne de jeu vidéo, la petite va donc sauter dans un sous-marin bas de gamme pour aller retrouver son géniteur, l'occasion de s'attarder sur la véracité des légendes locales sur les profondeurs de l'océan. Autant vous le dire de suite, si le jeu est servi avec de jolies musiques, le scénario est loin d'être le point fort de cette production qui limite grandement dialogues et mises en scène, jusqu'à balancer un final très brutal et qui manque clairement de saveur. Toujours difficile de se dire qu'à notre époque, pour avoir le meilleur de la poésie et du marquant, il faut dans 95 % des cas se tourner vers la scène indépendante.

Premier défaut du jeu : on joue donc, techniquement, un sous-marin. Et là déjà, ça commence mal parce qu'on aura beau dire ce qu'on veut, mais le sous-marin est l'un des derniers trucs au monde que les joueurs souhaitent incarner. Ça n'a pas de personnalité, c'est moche, et il n'y a aucun titre avec ce genre de véhicule qui a marqué l'histoire du JV, ou alors ils sont si peu nombreux qu'on peut les compter sur les doigts de Davos Mervault. Mais tant pis, on plonge donc dans les abysses pour découvrir ce style de jeu qui comme le nom l'indique, réemprunte l'efficace formule des Metroid et autres Castlevania post-SotN, à savoir une certaine liberté dans la progression avec une grande carte que l'on doit découvrir au fur et à mesure, sans oublier une masse de chemins bloqués en début de partie et demandant de revenir plus tard avec le bon équipement/pouvoir.



De ce coté, les choses sont plutôt bien faites et comme dit plus haut, le cahier des charges a été suivi dans les grandes lignes. On débute avec un habitacle ne pouvant quasiment rien faire avant de petit à petit chopper tout un tas de possibilités, comme un grappin, des missiles à divers effets (foudre, glace, feu) ou encore le fait de voir notre héroïne sortir de sa capsule grâce à un coquillage magique (respiration illimitée sous l'eau) pour emprunter des chemins plus étroits. Les heures avançant, cela permet surtout de débloquer un paquet de recoins annexes pour grappiller toujours plus de petites piécettes qui elles-mêmes serviront à améliorer son équipement auprès d'une bestiole marchande.

Malheureusement… c'est ennuyeux. Comme dit à l'instant, diriger un sous-marin, ce n'est déjà pas le trip du siècle mais en plus de cela, les choix de game-design sont en inadéquation avec ce que l'on appréciait chez les grands noms du genre. L'océan par exemple, c'est mignon et parfois pesant mais c'est odieusement répétitif coté décors, ce qui n'est pas aidé par de nombreuses situations qui le sont tout autant. Mais pire encore, c'est toutes les erreurs de jeunesse d'Insomniac dans le genre qui l'empêche d'être un grand jeu. Un Metroid propose par exemple un nombre limité de combats, généralement vite expédiés, pour s'attarder sur l'ambiance, l'exploration et surtout quelques boss marquants. Castlevania lui propose davantage de combats, mais cela s'explique par le coté RPG où l'on accepte plus facilement d'enchaîner des vagues de streums grâce à la carotte du level-up. Et Song of the Deep fait le choix d'un mixe bâtard : arrivé à un certain moment du jeu, on se tape parfois des vagues d'ennemies au bestiaire très limité, qui s'affrontent tous de la même façon, et qui surtout n'offre rien (il n'y a pas d'xp). C'est donc très lourd comme progression et à part quelques rares moments d'énigmes bien pensées, on avance sans envie en remarquant que les six heures demandées pour terminer le jeu sont bien trop longues à passer.

Les plus	Les moins
+ Quelques bonnes énigmes + Décors plutôt jolis + OST sympa + L'exploration bien présente	- L'anti-fun d'un sous-marin - Gros problèmes de rythme - Répétitif - Combats lassants - Ça rame à mort par endroit - Pas bien long

Conclusion : On peut certes féliciter Insomniac dans ses intentions de renouveler son catalogue mais malheureusement, se lancer dans un nouveau genre ne se fait pas en un claquement de doigts et Song of the Deep est à mille lieux de la qualité des Metroid et autres Castlevania. Vu que ces deux licences sont actuellement portées disparues, on ne pourra que vous conseiller (si vous avez une One ou un PC) de vous tourner plutôt vers Ori and the Blind Forest, un poil plus cher mais tellement plus enivrant.