Quelques jours après la version consoles, Far Cry Primal débarque sur PC. Bilan technique de cette édition qui a pris un peu son temps.
Note : Ce test est une mise à jour « technique » (voir fin d'article) de celui paru pour les versions PS4 & One, le titre restant le même pour le reste.
Bon, premier constat pour mettre les choses au point : Ubisoft s'est offert un peu (et même beaucoup) de liberté pour ce cinquième épisode, même si non numéroté : en -10.000 avant J.-C., nous n'étions même pas encore à l'âge de pierre, situé entre -6.000 et -2.500 avant J.C. en fonction des territoires. Pourtant, et comme c'est plus simple de mettre un chiffre rond, on met quand même 10.000, et tant pis si nos hommes des cavernes possèdent un tas d'aptitudes qu'ils n'avaient historiquement pas à l'époque, comme faire du feu en un claquement de doigt et utiliser des outils avec une palette très large : arc long, arc à deux-flèches, sagaie enflammé, couteau empoisonné… et même un grappin. Plus surprenant encore, alors que l'écriture n'était même pas encore une idée à cette époque, on remarquera que le dialecte est plutôt travaillé, même si basique dans sa forme, et on félicitera au moins les équipes d'avoir fait leur Tolkien en inventant une langue, permettant de faire une belle économie en terme de localisation (et éviter ainsi tous problèmes de synchro labiale).
En plus d'être une pure réussite graphique avec certains effets de lumière qui ont le don de nous mettre sur le cul dès le moment où l'on s'arrête un peu pour admirer le rendu, Far Cry Primal reste forcément une originalité dans le choix de son univers et son scénario très « guerre du feu » où deux clans s'affronteront avec comme de coutume un bad guy plus intéressant que la moyenne pour palier à la faiblesse du scénario qui nous emmène un peu dans tous les sens au point d'oublier les enjeux premiers. Préhistoire ou pas, on n'échappe pas à quelques phases d'humour plutôt bienvenues, tout en assistant à l'habituel vague de recyclage, particulièrement avec le chaman qui n'est pas sans rappeler les délires vaudous déjà vus dans la série, jusque dans les passages de transe, certes plus réussis que les trips psychotiques mais néanmoins semblables et finalement pas tip-top coté gameplay.
On est donc dans un open-world propre à Ubisoft avec une application de la formule plus ou moins identique à celles des principaux épisodes, de la saga Assassin's Creed ou encore de Watch Dogs. Certes, dans les faits, nous ne sommes pas obligés de libérer la brouette de forts et d'accomplir une tonne de quêtes annexes faites de libération de prisonnier, de défense ou de chasses aux bestiaux. Mais le jeu offrant une option de craft pour maintenir son stock de munitions à niveau, en plus d'offrir un arbre de compétences très complet (avec là encore un poil de recyclage tiré des deux épisodes 3&4) et une amélioration du village, il faudra tout de même prendre son temps pour se consacrer pleinement aux à-cotés pour grimper à niveau et posséder un bon armement pour s'en sortir, surtout dans le mode de difficulté maximum. Car ne possédant pas de méga-mitrailleuse et autres grenades, notre pauvre héros en slip va devoir cravacher un peu plus que la moyenne pour ne pas retourner constamment au dernier checkpoint. Même bien armé, certaines créatures peuvent très vite démolir votre barre de vie si vous ne vous soignez pas à temps, et même chose pour les attaques d'avant-postes avec certains ennemis qui ont l'habitude d'appeler des renforts. Certes, le challenge s'amoindrit rapidement lorsque vous débarquez à dos de mammouth pour envoyer valser des pauvres gars mais il faudra généralement privilégier l'infiltration, ce qui reste en soi une assez bonne nouvelle.
L'aventure reste plaisante comme souvent avec ce genre de productions Ubisoft, et les moments intenses interviennent à rythme régulier, que ce soit dans le cadre de la campagne ou dans les excellentes chasses spéciales contre les créatures légendaires. Une expérience satisfaisante et laissant à chacun le choix dans la liberté d'action, mais qui n'empêchera pas une certaine redondance sur la longueur, au point de conseiller d'y jouer à doses plus ou moins moyennes mais suffisamment espacées. Certes, on n'ira pas jusqu'à dire que l'on finit par s'ennuyer tant il y a toujours quelque chose à faire, au point de reprocher un peu la surabondance d'events et de créatures qui nous attaquent alors qu'on veut juste se rendre à un point d'objectif (chose qui s'arrange par la suite en grimpant sur le dos d'un animal rapide genre Dents-de-Sabre) et il aurait peut-être été judicieux de renouveler le coup de la coopération pour éviter cette pointe de lassitude, surtout qu'il y avait largement matière à proposer quelque chose d'intéressant à deux en augmentant encore plus le challenge.
Coté PC :
À l'instar du dernier Assassin's Creed Syndicate, Ubisoft a ici réalisé un portage plutôt convaincant dans l'ensemble. Le poids que représente le titre est d'ailleurs la preuve d'une certaine optimisation : 15 Go contre plus du double pour Far Cry 4. Mais au-delà de ces considérations, et sous couvert que vous ayez la configuration nécessaire pour faire tourner le quatrième opus, ce « Primal » ne posera pas de souci outre mesure, tout simplement parce qu'il s'agit du même moteur : le Dunia Engine.
C'est finalement là qu'est la faille. Si traditionnellement, les PCistes ont le droit à des améliorations graphiques conséquentes, il faut bien avouer que le moteur utilisé depuis Far Cry 2 a vieilli. Cela se voit dès les premières zones avec des textures parfois cradingues, que l'anti-aliasing, les effets d'ombres ou l'éclairage dynamique (meilleur que ans le 4) n'arrivent pas à faire oublier. La distance d'affichage n'est pas non plus exceptionnelle, et la fameuse propagation dynamique du feu n'a vraiment plus l'effet 'waouh' qu'à l'époque du 2. Si l'on peut comprendre ce relatif surplace technique, on est en revanche plus surpris par les violentes chutes de FPS, principalement lors des cinématiques (utilisant le moteur du jeu), alors même que l'on dispose d'une machine largement à la hauteur (i7-4770K 3.50GHz, GTX 970, 16 Go de RAM). Maintenir les 60 FPS avec les réglages à fond et en 1080p est chose impossible, sauf si vous vous amusez à scruter la roche baveuse qui peut parfois vous bloquer la route.
Les plus
Les moins
+ L'originalité du background...
+ Bonne durée de vie
+ Craft, compétences, village...
+ L'infiltration privilégiée
+ Les quêtes de chasses
+ Les animaux à apprivoiser
+ De beaux panoramas...
- … Mais un moteur qui vieillit
- Scénario bof
- Formule trop proche de Far Cry 3&4
- Où est le coop ?
- Encore quelques (rares) bugs
- Une certaine liberté historique qui ne plaira pas forcément à tous
Conclusion : Far Cry Primal est une assez bonne surprise, surtout dû au fait que l'on en attendait pas grand-chose. Le cadre est bien rendu, surtout original dans l'univers du JV, et de multiples choses viennent enrichir une formule qui, malgré tout, reste un peu trop proche des deux précédents épisodes. Dommage également pour l'absence de coop qui aurait pourtant été à ravir avec ce type d'expérience.
Coté technique et sans que cela ne soit trop dommageable pour l'expérience, difficile d'être ébloui avec un Dunia Engine qui a déjà été utilisé à de (trop) nombreuses reprises, surtout dans le cas d'une version PC qui arrive avec un cran de retard.
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