Le poids lourd du genre n'étant pas décidé à revenir sur consoles de salon (pour le moment), Koei Tecmo comme Bandai Namco profite de l'opportunité pour tenter d'implémenter leurs MH-Like respectifs, avec aujourd'hui pour le premier cité Toukiden 2.
Lancé il y a deux ans dans les bacs européens, Toukiden Kiwami fut une agréable surprise car même s'il était difficile d'y retrouver la profondeur d'un Monster Hunter, sa nervosité et sa plus grande accessibilité en faisait une jolie alternative. Et l'on accueille donc aujourd'hui sa suite qui comme souvent dans les productions qui s'enchaînent un peu trop rapidement ne va aucunement révolutionner la formule du premier, mais apporter tout de même suffisamment de nouveautés pour éviter la formule « ++ » qui peut en toucher certains dans le secteur. Certes, le scénario est toujours aussi basique, les séquences de blabla sont atrocement longues sans qu'il y ait quelque chose de notable à raconter, la mise en scène est aussi travaillée qu'un J-RPG à 3 yens et le jeu n'a toujours pas le droit à une traduction FR (voix jap néanmoins disponibles). Mais l'intérêt ne se situe heureusement pas sur cet aspect et on va plutôt entrer dans le vif du sujet.
On débute par la création de notre personnage avec suffisamment d'éléments pour faire quelque chose de correct sachant que les pièces d'armures qu'on équipera par la suite seront visibles à l'écran, puis on choisit son style de combat, et plus précisément l'arme qu'on aura en main. Epée longue, lance, couteau, fusil… 11 styles vous seront proposés avec pour chacun qualités et faiblesses (notamment sur la force et la rapidité), dont deux petits nouveaux au programme : une épée façon Ivy de Soul Calibur où l'on y gagne en portée et en vitesse ce qu'on y perd en force, et surtout un combo épée/bouclier bienvenue qui pour le coup change totalement la manière d'appréhender le combat, ajoutant un peu de défense dans un titre qui jusque là se devait de privilégier l'esquive. Quel que soit votre choix, sachez qu'il sera tout à fait possible et à n'importe quel moment (entre deux missions plutôt) de changer pour tenter une autre approche.
En s'efforçant de subir un blabla incessant, on finit par peu à peu découvrir les autres nouveautés de cette suite qui vont vraiment changer la donne sur certains aspects. Alors évidemment, la base reste la même avec de la chasse aux Oni que l'on pourra découper au préalable pour garantir un meilleur loot, et une belle augmentation en puissance au fur et à mesure de la progression car s'il n'y a toujours pas de niveau, l'équipement fera le taf entre achat, récompenses et surtout forge. A plusieurs en ligne, c'est réellement fun mais tout seul, ça passe encore au début grâce à des alliés IA diablement efficaces au point qu'ils peuvent nettoyer une zone sans que vous n'ayez rien à faire, jusqu'à récolter ce qu'il y a eu sol même s'ils vous laissent deux trois trucs à effectuer vous-même (récolte de certains objets, ou absorption des éléments du boss). Ça marche surtout en début d'aventure quand on peut filer à la bourrin mais après un paquet d'heures à vivre dans la grande facilité, l'absence de coordination se fera parfois sentir, particulièrement lorsque vous souhaitez impérativement démonter telle ou telle partie du gros monstre avant qu'il ne rende l'âme.
Donc on revient aux nouveautés avec notamment l'ajout d'un monde « relativement ouvert », qui ne l'est pas tant que ça au début puisque les zones se débloquent au fur et à mesure du scénario. L'intention reste louable pour modifier le rythme des enchaînements de missions, même si certains préféreront l'ancienne formule plus directe, et ces passages de promenade resteront l'occasion de farmer un peu et dénicher quelques quêtes secondaires avec les PNJ du coin. Si le perso dispose d'une vitesse de course exemplaire pour filer rapidement d'un bout à l'autre, l'absence de saut est au départ surprenante avant que l'on ne se rende compte que cela est dû à une mise en avant d'une main démoniaque, offrant de multiples choses : pouvoir atteindre les hauteurs dans vos phases de déplacement, agripper un ennemi et enchaîner avec une attaque spéciale, absorbez des éléments sur le terrain et, bonus qui fait du bien (une fois la jauge remplie), pouvoir arracher directement une des parties de votre opposant.
L'autre évolution notable vient du système de Mitamas, sortes d'esprits directement liés à un protagoniste en particulier (c'est le cas de vos alliés IA)… sauf à votre personnage vu que vous êtes tel un élu et pouvez donc les collectionner comme bon vous semble. Pour autant, pas question de pouvoir vous équiper de l'ensemble pour vous transformer en dieu de puissance avant l'heure mais le choix est moins odieux que dans le premier : au lieu d'un seul, vous pouvez cette fois en avoir trois avec vous. Mais il faudra pour autant partager les tâches puisque si le principal remplit le même rôle qu'auparavant (lié à l'arme et vous octroyant du bonus de type force et autres), le second partira dans la défense tandis que le troisième ira dans cette fameuse main démoniaque. Dans ces deux derniers cas, l'activation qu'elle soit automatique ou manuelle demandera ensuite un temps de rechargement et l'on pourra par exemple bénéficier d'un up de stats en cas de HP faible et d'une espèce d'orbe qui pourra multiplier le nombre de coups reçus à l'endroit où vous frappez. Avec plus d'une centaine de Mitamas à collectionner, chacun proposant ses bonus (beaucoup identiques mais à divers degrés de puissance), il y aura de quoi faire pour se constituer un build à la hauteur, essentiel lorsqu'on commencera à arriver à un certain degré de difficulté.
En somme une suite convenable et très appréciable pour les fans du premier, et une bonne occasion de s'y mettre si vous êtes fans du style en ayant quelques potes avec qui jouer. Pour autant, on continuera de déplorer quelques défauts d'ordre technique, majoritairement dû aux choix de Koei Tecmo qui a impérativement voulu souhaiter une version portable pour le Japon, quitte à ce que la PS4 en pâtisse. En dépit de jolis effets, on est clairement dans la moyenne basse des possibilités de la machine sur les textures, la modélisation, l'animation… Et comme il faut mettre tout le monde au même niveau coté multi (vu que le jeu est cross-play avec la Vita), pas question d'avoir droit au 60FPS, et aucune option PS4 Pro n'est au programme. Décidément pas demain la veille qu'on aura un jeu du genre techniquement digne sur console de salon.
Les plus
Les moins
+ Toujours aussi accessible
+ Encore plus complet
+ La main démoniaque
+ Très fun à plusieurs
+ IA très efficace
+ Durée de vie étourdissante
- Vraiment moyen graphiquement
- Et limité en 30FPS
- Une avalanche de blabla
- Pour un scénario minime
- Le challenge prend son temps
- Pas de coop local
- En anglais
Conclusion : Sans être une révolution, Toukiden 2 reprend toutes les forces du premier, mais avec suffisamment de nouveautés pour aller au-delà de la simple extension maquillée qui se contenterait d'ajouter quelques bestioles au casting. Un jeu de bonne facture à parcourir en coopération, même si l'on continuera de pester face à un éditeur qui assure seulement le minimum syndical autant sur le rendu technique que la localisation (textes US), le tout bien évidemment livré au prix fort.
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