Quatre ans après un GT6 sorti au mauvais moment mais qui a largement sauvé l'honneur sur la longueur, Gran Turismo fait enfin son retour sur PlayStation 4 avec une véritable volonté de changement, au risque d'en choquer certains, mais surtout de remettre les compteurs à zéro pour un nouvel avenir.
Gran Turismo Sport mais pas Gran Turismo 7 nous dit-on dans un élan de justification préalable alors qu'il n'y a pas besoin d'être le plus grand spécialiste en marketing pour comprendre que c'est juste le nouveau Gran Turismo et que le retour futur à la numérotation ne sera déterminé qu'en fonction des ventes de notre concerné du moment. Une tactique dans la communication qui est donc là pour ne pas choquer une nouvelle orientation d'un épisode qui sent tout simplement le reboot, souhaitant réorienter sa stratégie pour l'adapter au monde moderne tout en gardant toujours l'une des grandes qualités de la franchise : le souhait de transmettre l'amour de la discipline, ce qui se ressent dès l'introduction façon documentaire à travers les âges, sous fond d'une musique douce, et dans les menus avec historique détaillé.
On arrive au menu d'accueil qui fait tout autant dans cette sobriété sans comprendre pourquoi ça ressemble à du PC avec le curseur souris qui va avec (on peut heureusement faire sans, même si ce n'est pas toujours pratique) et on jette donc un œil au contenu qui, comme chacun le sait, ne propose pas de vrai mode campagne. Balayons tout de suite l'excuse « Mais c'est parce que c'est orienté online » (parce que faire les deux, ce n'était pas possible ?) pour en fait s'attrister devant un bilan finalement surprenant : il était tout à fait possible de pondre une campagne car tout le contenu y est ! Alors bien sûr, avec seulement 170 bagnoles en stock (700 chez la concurrence d'à-coté) et 17 circuits pour 40 tracés, on ne pouvait de base pas voir très large, mais le reste était là.
Car rendez-vous compte : on a déjà un mode Arcade qui réunit la totalité des tracés du jeu, chacun pouvant être joué au moment de la journée que l'on souhaite (une demi-douzaine de choix) accompagné de l'habituel contre-la-montre et de sessions de dérapages. Du coté du mode « Campagne » qui porte très mal son nom, on trouve donc trois modes avec tout d'abord l'école de conduite. Ici, c'est l'apprentissage pas-à-pas avec toujours une petite vidéo d'introduction à regarder si on le souhaite (faute de conseils in-game), idéal pour maîtriser doucement le gameplay, le freinage, apprendre à dompter une courbe et reprendre de l'accélération au bon moment. Les missions de leur coté sont une suite de défis classiques mais néanmoins variés, entre défonce de plots, atteindre tel niveau de vitesse, doubler tel nombre d'adversaires sur un ou plusieurs tours, etc. Enfin, le mode « Expérience de circuit » va vous proposer d'apprendre chaque circuit tranche par tranche, jusqu'à tenter de briser le chrono sur la totale.
Donc faisons de nouveau le point. 170 véhicules, 40 tracés, du chrono, du dérapage, 24 exercices d'école à conduite, 64 missions et une centaine de défis pour maîtriser les tracés, le tout avec un système de médaille bronze/argent/or, en plus d'expérience à glaner, de l'argent, une jauge de kilométrage et un menu « succès » (coïncidence) qui vous offrira des bonus d'xp après divers paliers atteints. Donc question d'importance : pourquoi diable ne pas avoir fait une mayonnaise avec tout cela pour proposer une vraie campagne ? C'est ça qui choque le plus car le fond y est, mais aucunement la forme et si l'ensemble aurait pu être classique, ça aurait au moins eu le mérite d'être là pour du coup éliminer de suite l'un des principaux défauts aux yeux de nombreux joueurs. Au lieu de cela, on nous la fait à la Project CARS en te donnant tout ou presque (les défis se débloquent néanmoins par étapes) mais sans jamais y mettre les formes. Pour le moment en tout cas (#StreetFighterV).
Les fans de la discipline se rabattront donc sur l'expérience en ligne, profitant d'un gameplay toujours aussi bon qui pousse à exploser du chrono, tout en devant faire face dans les courses classiques aux éternels problèmes de la franchise, même si légèrement atténués : l'IA est moins « sur rail » qu'il y a de nombreuses années mais elle ne semble voir le joueur que lorsqu'il est devant (elle a peut-être un gigantesque angle mort), les collisions et bruitages qui vont avec sont toujours aussi datés, et comme d'habitude, il ne faudra pas chercher les dommages visuels.
En parlant de visuel, ceux qui sont passés de la première présentation au produit final peuvent pousser un ouf de soulagement : Gran Turismo Sport n'est aucunement moche, et même plutôt joli. Il n'est jamais aussi chatoyant qu'un Forza 7, n'offre jamais la moindre baffe et est écrasé d'un doigt par ce dernier sur l'ambiance et la « vie » alentour (ce public aussi vif que s'il regardait un tournoi de Go…), mais sait pourtant se montrer carré sur de nombreux aspects bien à lui, notamment sur le sans-faute dans la modélisation des véhicules, des intérieurs toujours très jolis, des stands au dessus de la concurrence et un rétro qui a pour une fois une belle gueule. Tous les circuits ne se valent pas mais certains sont clairement à la hauteur et c'est toujours sur ses replays et son mode photo que le jeu fera la différence. Carton rouge en revanche du coté du cycle jour/nuit et des effets météorologiques : il n'y a tout simplement rien de tout cela. Ok.
Et pour en revenir au online, car c'est un peu la base du projet, on voit tout de suite où le développeur veut en venir. On ne va pas revenir sur le mode « Salon » qui est tout ce qu'il y a de plus classique (on crée une session avec tout un tas d'options disponibles, ou l'on rejoint une de celles en cours) pour s'attarder sur le mode « Sport » qui affiche déjà les dates de ses premiers vrais tournois au niveau mondial qui se dérouleront en plusieurs manches, avec inscription préalable et déjà les dates et programme pour chacun (trois débutent début novembre). Tout paraît simple mais c'est d'une efficacité redoutable pour motiver les fans de la discipline à s'entraîner sur les tracés en attendant le jour fatidique, avec même possibilité de sélectionner son horaire parmi cinq au choix.
Dans ce mode Sport, on trouvera aussi les courses quotidiennes qui se renouvellent périodiquement avec à chaque fois trois tracés disponibles où il faudra s'inscrire au préalable avec un petit temps d'attente (jamais plus de 10 minutes pour la suivante), vous laissant le temps de faire vos qualifications avec un système assez cool puisque votre place prendra simplement en compte votre meilleur chrono qui sera maintenu pour toutes les sessions qui suivront, avec bien sûr la possibilité de l'améliorer quand vous le souhaitez. Certains trouveront embêtant ce système d'attente mais il a but premier : garantir un nombre de participants suffisants à chaque session et on peut dire que ça fonctionne à merveille puisque contrairement à Forza 7 où l'on on a que rarement dépassé les 15 bolides (dont un tiers qui se déconnectent par rage), toutes nos courses sur GT Sport ont réuni au minimum 20 concurrents qui avaient l'honneur de rester jusqu'au bout.
On félicitera également le souhait pour Polyphony d'imposer un peu de fair-play en ligne, nous obligeant d'ailleurs à nous taper 5 minutes de vidéo au préalable pour nous expliquer ce qui est bien et mal, tout en imposant ce qu'il faut en pénalité. En effet, en plus de votre rang de pilote, vous aurez également un rang sur la bonne conduite afin que les bourrins se retrouvent constamment entre eux. En course, cela se traduit par des pénalités lorsque vous coupez une courbe ou foncez comme un détraqué contre vos concurrent, avec un timer qui vous demandera de ralentir pendant quelques secondes et quand vous le souhaitez, sachant que si la jauge n'est pas vidée à la ligne d'arrivée, cela pourra vous faire baisser dans le classement. Une option vraiment sympathique mais qui demande quelques correctifs car l'algorithme est pour l'heure incapable de différencier le coupable de la victime : si vous êtes impliqué dans un accident malgré vous, alors vous vous mangerez quand même la pénalité, et le risque avec le temps (comme dit à l'instant) de vous retrouver à force avec des joueurs peu recommandables qui n'hésiteront pas à la moindre courbe à vous envoyer dans le décors. Alors le mec aura certes une pénalité, mais ça ne changera rien pour votre pomme puisque le temps de revenir sur le tracés, y en a huit autres qui vous auront sauvagement dépassés.
+ L'amour de la discipline
+ Gameplay toujours béton
+ Le online bien travaillé
+ Joue à fond sur l'apprentissage
+ Des tentatives dans le fair-play
+ La qualité des replays
+ Finalement plutôt joli…
- … mais jamais claquant
- Pas de météo
- Pas de cycle jour/nuit
- Contenu très réduit
- Solo dépareillé
- Les collisions
- Les sessions de rally
- Système de bonne conduite à revoir
Conclusion : Considéré à tort comme un spin-off ou un épisode annexe, Gran Turismo Sport est pourtant bien le nouveau chapitre d'importance de la franchise, à prendre comme un reboot qui fait le choix de revoir de nombreuses bases et s'attarder sur une époque toujours plus connectée et sociale. Le point de départ est excellent, mais bien des choses restent encore à faire et faute de pouvoir deviner à quoi ressemblera le suivi (dont les éventuels tarifs) et surtout le maintien de la communauté, on ne peut pour l'heure que se contenter d'une belle promesse d'avenir. Félicitons au moins la prise de risque.
Jeux très soigné quelques beau effets de lumières mais toujours et encore très en retard dans le gameplay par rapport à la concurrence la conduite est mollassonne et the real Driving simulator est bien loin derrière maintenant dommage!!!
Jeu en retard. J'ai passé plus de temps avec le mode photo qui est très bien fait. La partie pseudo-jeu de rôle de GranTurismo est absente et, vu le gameplay, le mode photo devient donc le seul attrait. Il serait temps qu'ils arrêtent de considérer des points obsolètes comme faisant partie de l'ADN de la licence : bruits de crissement de pneu exagérés, pas de dégats, poids des voitures assez caricatural, etc.
2/10
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