Les studios Evolution délaissent quelque peu la franchise WRC, et s'autorisent une virée aussi spectaculaire que sauvage avec MotorStorm.
Dévoilé par le biais d'une vidéo ahurissante lors de l'E3 2005, le tant attendu
MotorStorm était pour la première fois jouable lors de l'E3 dernier. Bien que globalement satisfaisant, le titre d'
Evolution Studios souffrait de quelques violentes baisses de
frame rate, d'une réalisation perfectible, ainsi qu'un nombre de concurrents relativement restreint. A quelques semaines maintenant du lancement de la PlayStation 3 en Europe, le dernier né des développeurs anglais est enfin entre nos mains tremblantes et suintantes, prêt à être avalé tout rond par le lecteur de la console
next-gen de Sony.
Quand t'es dans le désert
MotorStorm nous place donc dans la région aride du Monument Valley, laquelle est devenue le théâtre de courses sauvages mettant en compétition divers pilotes chevauchant pêle-mêle motos, buggys, camions et autres ATV. Le but : arriver en tête de la course en prenant évidemment soin d'envoyer ses adversaires dans le décor, tout en prenant garde à ne pas aller côtoyer de trop près le rocher d'en face ou le ravin qui borde le tracé. Côté véhicules le soft propose donc d'évoluer avec des voitures de rallye, des motos, des quads, des pick-up, des buggy ou encore des camions particulièrement lents, mais dotés d'une puissance redoutable. Contrairement à ce que l'on pourrait croire, le soft ne propose pas la possibilité de choisir son véhicule, du moins, pas dans chaque course. En effet, le mode Festival (unique mode de jeu présent sur cette version japonaise) nous propose de venir à bout de nombreux challenges, constitués invariablement d'une course à remporter en empruntant le véhicule imposé. Il arrivera parfois que le soft nous laisse une liberté totale au niveau du choix de son bolide, mais ceux qui souhaiteront démarrer immédiatement en quad ou en moto seront quelque peu déçus.
Le mode Festival offre donc de nombreux défis répartis sur 4 niveaux de difficulté. Il faudra bien évidemment atteindre un certain nombre de points (en terminant dans les trois premiers) afin de déverrouiller la ou les épreuves suivantes. Les différents circuits (8 au total) se déroulent tous au cœur de Monument Valley avec tantôt des tracés assez étriqués, tantôt des tracés nettement plus vastes, fourmillant vous vous en doutez, de raccourcis et autres zones à risques. Même si le nombre de tracés est assez restreint, on apprécie la possibilité de pouvoir évoluer lors de différentes heures de la journée, de quoi apprécier par exemple de superbes effets de lumière. En effet, si
MotorStorm est évidemment moins spectaculaire que la fameuse vidéo tant décriée, il n'en reste pas moins absolument superbe visuellement. La boue est d'une beauté sidérante, la poussière levée par les concurrents vient magnifiquement se coller à l'écran et certains passages donnent littéralement le vertige. Sans compter un moteur physique impeccable, qui permet de pleinement apprécier la décomposition de son véhicule lors des crashs. Car des crashs, ce n'est pas vraiment ce qui manque dans
MotorStorm. En effet, bien qu'axé sur le fun et l'accessibilité, le titre demande malgré tout un certain doigté dans le pilotage, notamment lors de la réception des sauts. On notera également un petit changement vis-à-vis de la version présentée à l'E3 au niveau de la gestion du boost. Celui-ci, accessible via la touche X, se déclenche désormais à loisir, et il faudra alors bien penser à surveiller la jauge de température du moteur sous peine de voir son véhicule se désintégrer à quelques mètres de la ligne d'arrivée, à la fin d'une lutte titanesque avec un adversaire.
Y a du FlatOut dans l'air !
Côté maniabilité, difficile de trouver quoi que ce soit à redire. Le jeu se prend en main en quelques minutes et l'on comprend rapidement que sous ses airs de jeu bourrin et sauvage,
MotorStorm demande un minimum de concentration pour ne pas se laisser piéger par une vilaine bosse ou sous-virer dangereusement dans la boue. Chaque véhicule possède son propre style de conduite, et si certains apprécieront la vitesse et la maniabilité de la moto, au détriment de sa fragilité, d'autres lorgneront du côté des ATV qui, bien que relativement lents, proposent une tenue de route assez idéale pour les débutants. Deux types de vues sont disponibles, la vue arrière, idéale pour apprécier pleinement sa trajectoire, et la vue capot (ou rapprochée pour les engins comme les ATV ou les motos), idéale pour faire le plein de sensations. Bien sûr, les adversaires ne font aucun cadeau, et certains duels sont particulièrement tendus. Le son n'est pas en reste avec une bande sonore très rock, et des bruitages parfaitement dans le ton. Evidemment, les éternels insatisfaits trouveront toujours quelque chose à redire, avec par endroits une lichette d'aliasing, quelques chocs approximatifs, quelques temps de chargement un peu longuets, une absence totale de paramètres (durée de la course, choix de la difficulté, etc.) et une IA qui, bien que très bonne dans l'ensemble, favorise inévitablement ce système de course de groupe. Comprenez par là qu'il sera quasiment impossible de larguer les autres véhicules loin derrière, tout comme il sera relativement aisé de remonter dans le classement même après plusieurs virées hors piste. Malgré tout,
MotorStorm offre un challenge ardu, dont les dernières épreuves ne pourront être accomplies que par les meilleurs. A noter également que le soft permet de tirer des profits des capacités de la SixAxiS, et ainsi piloter son véhicule simplement en inclinant la manette à gauche ou à droite pour se diriger, et d'avant en arrière pour gérer le transfert de masse (sur les véhicules appropriés). Un temps d'adaptation est évidemment nécessaire, mais l'on se surprend rapidement à diriger sans trop d'encombre sa monture via ce procédé, tout particulièrement avec les deux roues.
Terminons enfin en mentionnant à nouveau que toutes ces informations concernent la version japonaise du soft, et que la version européenne devrait, tout comme la copie américaine, bénéficier de quelques bonus avec notamment l'implantation d'un mode de jeu en ligne permettant à douze joueurs de s'affronter. Le jeu ne devrait toutefois pas proposer la moindre option multijoueur
offline. On apprécierait évidemment aussi de retrouver quelques circuits supplémentaires, ainsi que de nouveaux modèles de véhicules. De même, il se pourrait que les développeurs retravaillent également l'esthétique du soft, de manière à offrir une expérience encore plus intense. Verdict définitif dans le test complet, prévu pour la fin du mois de mars.
Même s'il semble inévitablement voué à créer la polémique, MotorStorm devrait constituer une expérience de choix pour les futurs acquéreurs de PlayStation 3 en Europe. Visuellement impressionnant, le soft propose des courses acharnées dans un décor aussi sublime que dangereux. Les développeurs se sont vraisemblablement fait plaisir et c'est un pur régal que de sillonner ces vallées boueuses et autres sommets rocailleux. Espérons simplement que le mode en ligne saura apporter son lot de challenges et de sensations.