Le manga Lampo – The hypersonic boy issu du Corocoro Comic, publier pendant les années 90 a laissé une empreinte indélébile sur le jeune Yukinobu Tatsu, encore élève à l'école primaire. Les lectures d’Akira, Berserk, Spriggan et d’autres bercent son adolescence et malgré un certain talent pour le dessin qui est souvent complimenté par ces camarades, il ne s’oriente pas encore dans le métier.
Une fois son diplôme en poche, Yukinobu Tatsu n'arrive pas à décrocher un emploi à plein temps et occupe donc un poste à temps partiel dans un konbini. À la suite de ses croquis réalisés sur des tickets de caisse, son manager le pousse à se lancer dans une carrière de mangaka, le jeune homme de 20 ans se met immédiatement à dessiner une histoire de Gundam s'étendant sur une centaine de pages.
Bien que débutant, il est repéré par les éditeurs, son approche unique du dessin lui permet d'acquérir des compétences en tant qu’assistant. Il publie à 25 ans Seigi no Rokugô au Shônen Magazine et Fire Ball 3 ans plus tard. Par la suite, il quitte l’éditeur Kôdansha et intègre les éditions Shûeisha où il continue d’assister quelques auteurs, cela ne l’empêchera pas de sortir plusieurs de ces one shots en 2015.
Yukinobu Tatsu est placé sous la responsabilité de Tatsuki Fujimoto, qui l’a, aider a faire mûrir son talent. Plus tard, son éditeur éditorial lui impose de dessiner ce qu’il veut tout en prenant une certaine liberté, de cette réflexion est né Dandadan qui a été conçu à partir d’un seul conseil donné par Shihei Lin :
« Dessine librement sans penser à rien, même si ce n'est qu'une seule page. »
L’éditeur star qui a quitté la Shueisha pour devenir éditeur freelance affirme que Yukinobu Tatsu avait beaucoup de potentiel qu'il ne pouvait pas exprimer s'il était soumis à des restrictions.
L’auteur avait du mal à trouver la bonne histoire à raconter, Lin l'a remarqué et l'a encouragé à créer aucune intrigue structurée sans « nemu » (Storyboard)
Les personnages de Dandadan ont été construits spontanément, les premiers designs sont basés uniquement sur des noms et des idées ludiques, certains éléments sont même issus de certaines conversations entre Yukinobu Tatsu et Shihei Lin. D’ailleurs, le personnage de Mémé Turbo s’inspire directement d’une appellation « Mamie 100 kilos » qui taquinait l’auteur pendant son enfance.
L’œuvre s’inspire aussi du film d'horreur Sadako vs. Kayako que l’auteur décrit comme « ridicule dans le bon sens du terme » Il a pu capturer et implémenter ce mélange d'horreur et d'humour dans Dandadan et voulait apporter une touche amusante au genre en rendant les éléments surnaturels plus divertissants qu'effrayants, ce croisement entre le surnaturel et le fantastique fait le charme de Dandadan.
Les discussions décontractées du duo Tatsu / Lin et notamment les séances de brainstorming ont abouti à des idées farfelues qui ont façonné le récit décalé et imprévisible du manga, l'idée d'Okarun perdant ses « couilles » a été proposée par Lin lors d'un verre entre amis.
L'auteur a aussi été influencé par l'artiste Tohl Narita, le créateur des adversaires d'Ultraman, pour concevoir le design des Serpo.
Débutant sa parution en avril 2021, Dandadan est un carton à son lancement, et même encore aujourd’hui, on y retrouve un manga rafraîchissant a la narration maîtrisé et complètement déjanté, son humour est extrêmement bien dosé et sa lecture est facilité par des planches magnifiques. Son lot de personnages reste très attachant, le background de certains sont très bien travaillé, Dandadan est un bijou tant au niveau de son manga que de son animé.
Le studio d’animation Science Saru a réussi à sublimer cette œuvre, c’est tout aussi magnifique, une réalisation brillante qui suit parfaitement le style du manga.
J'aime bien les styles vestimentaires dans ce manga.